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Camping au CND – Un workshop avec Lucinda Childs

Le Centre National de la Danse a terminé sa saison avec un drôle de Camping. Pendant 10 jours, 150 étudiant.e.s de 17 écoles internationales, 250 artistes professionnel.le.s et le public amateur s’est retrouvé à Pantin pour des rencontres, des cours, des workshops et des représentations. Dans le hall du CND le 1er juillet, le dernier jour du Camping 2016, l’ambiance était joyeuse et bruyante. Quelques “campeurs” et “campeuses” se restauraient le long des longues tables en bois installées pour les repas, d’autres travaillaient dans un studio vidéo installé pour l’occasion. Sur les murs, des affiches proposaient des cours et ateliers où les participant.e.s étaient invité.e.s à s’inscrire. Quant au public, il se dirigeait vers le grand studio, où se tenait un workshop avec Lucinda Childs.

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Camping au CND – Un workshop avec Lucinda Childs

Avant le grand portrait qui lui sera consacré au Festival d’Automne, la chorégraphe s’est en effet posée à Pantin. Pendant quatre jours, elle a proposé à ses élèves occasionnel.le.s un workshop sous forme de réflexion sur les prémices du processus créatif, “de l’élaboration d’un langage artistique jusqu’à son inscription dans l’espace et le temps“. Le cinquième jour était l’occasion d’une démonstration publique.

Le studio est plein à craquer. Sur scène, une vingtaine d’élèves visiblement en fin de cursus de formation (même si tous les âges sont représentés). Lucinda Childs, longue silhouette tout en noir, parle peu. Elle préfère laisser la place aux élèves. Elle explique cependant le processus de cet atelier, qui se divise en quatre exercices. D’abord une sorte d’échauffement, puis une petite chorégraphie, ensuite des créations des élèves et enfin un passage avec un matériel chorégraphique travaillant sur les trajectoires. Ces explications faites, Lucinda Childs pose son micro et se met derrière son ordinateur pour gérer la musique.

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Le premier exercice, sorte d’échauffement, est un travail sur la marche. Certain.e.s vont vite sur la musique, d’autres choisissent d’aller beaucoup plus lentement. Les étudiant.e.s s’adaptent à l’espace, aussi à ce que font les autres, pour choisir leurs directions. C’est un bon préambule à la deuxième partie, petit extrait d’une pièce qui se base beaucoup sur les marches là-encore. Tout est soigneusement en place, même si l’impression se veut être comme une improvisation. La danse minimaliste de Lucinda Childs commence à apparaître, derrière les figures concentrées des étudiant.e.s. Les élèves partent ensuite sur des duos qu’ils ont eux-mêmes créés. La base en semble être la plupart du temps un geste banal : un mouvement de main, d’épaule, du dos, un mouvement presque du quotidien. Derrière sa console, Lucinda Childs s’amuse avec la musique, pousse parfois un son, le coupe. La danse n’est jamais figée. Le quatrième passage, plus élaboré, mélange les marches et un travail sur des trajectoires, impliquant le haut du corps. Là encore, la relation avec ce que font les autres membres du groupe est fondamentale. Les étudiant.e.s n’ont eu que quatre jours de travail avec Lucinda Childs, mais beaucoup de choses semblent être déjà ingérées, notamment la relation aux autres sur scène.

Les lumières rallumées, le groupe se rassemble autour de la chorégraphe pour une photo de famille. Dans le hall du CND, certain.e.s s’apprêtent à partir pour le Palais de Tokyo pour un autre workshop. Il s’agit de profiter jusqu’au bout de cette dernière journée de Camping.

 

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