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Redondanse – Stage de danse Enrico Cecchetti avec Julie Cronshaw, Marie-Josée Redont et Bernard Boucher

Après un stage Bournonville, Redondanse propose un stage de danse autour de la méthode Enrico Cecchetti. Pendant un week-end, les 21 et 22 février, les élèves auront des workshops style et technique, des master-class et des cours de variations sur L’Oiseau Bleu et Florine. Le travail se portera particulièrement sur le travail du dos et des bras de l’école italienne, la technique de la vélocité et des pointes.

Lancé en septembre 2014, Redondanse propose plusieurs fois dans l’année des stage de danse. Le but est de retrouver la grande chaîne des Maîtres fondateurs de la danse classique, leur héritage ainsi que ce qui perdure aujourd’hui dans l’École française… Style, technique, adage, répertoire et émotion du geste dans la tradition la plus pure.

Redondanse_Enrico Cecchetti

Les professeur-e-s

Julie Cronshaw, professeure de la méthode Cecchetti, donnera des cours de style et technique et de variations. Marie-Josée Redont (professeure à l’École de Danse de l’Opéra de Paris) et Bernard Boucher (Premier danseur, ancien professeur à l’École de Danse de l’Opéra de Paris) complèteront avec des cours d’adage et de variation.

 

Les cours

Le stage Enrico Cecchetti se déroule les 21 et 22 février 2015, au centre Éléphant Paname. Les cours ont lieu de 17h à 21h le samedi, avec un workshop, une master-class et un cours de variation sur l’Oiseau bleu et Florine, avec un travail spécifique sur la technique de pointes pour les filles. Le dimanche, les cours ont lieu de 13h à 17h30, avec une master-class, des cours d’adage et de variations.

 

Pour qui

Ce stage de danse s’adresse à des danseurs et danseuses classique, professionnels ou pré-professionnels, sur inscription uniquement dans la limite des places disponibles. Le stage coûte 260 euros (130 euros par jour).

 

La technique Enrico Cecchetti – Rencontre avec l’une des professeure du stage Julie Cronshaw

Diplômée de l’Ecole de formation des professeurs du Ballet Royal, la carrière scénique de Julie Cronshaw s’est déroulée en Allemagne, aux USA et en Russie. Aux USA, elle est devenue maîtresse de ballet pour les grandes productions classiques de troupes basées en Californie, dans l’Etat de Washington et au Colorado. Persuadée de l’efficacité de la méthode d’Enrico Cecchetti, elle décide d’y vouer sa propre école, Highgate Ballet School, créée à Londres en 1995. Désormais l’école est fréquentée tant par les amateurs que par les futurs professionnels.

Julie Cronshaw

Julie Cronshaw

Qu’est-ce que l’école Cecchetti ?

Enrico Cecchetti enseignait selon une Méthode plutôt qu’un système figé. C’est-à-dire que chaque jour de la semaine est conçu par rapport à des principes très précis. C’est l’apprentissage du principe technique qui est au cœur de sa pensée, et non l’exercice en tant que tel (et contrairement à ce que l’on entend souvent, Cecchetti modifiait les exercices selon le danseur qu’il avait en face). Développés au fil des jours de la semaine, les principes sont ceux-ci : l’aplomb, l’épaulement, l’en-dehors, le transfert de poids, le plan aérien et le ballon.

Les exercices rendent intelligibles chacun des principes, englobant tous les pas et toutes les qualités de mouvement imaginables, se suivant dans une logique inéluctable. Enrico Cecchetti a conçu sa semaine pour que le danseur et la danseuse soient en mesure d’affronter n’importe quelle difficulté, tant dans le travail de l’allegro (d’une époustouflante rapidité), que dans l’adagio. Tantôt exaltés, tantôt empreint de lyrisme ou d’introspection, son travail d’adagio exige un contrôle quasi surhumain.

 

Comment est apparue l’école Cecchetti ?

L’Ecole dite “italienne” est née au milieu du XIXe siècle. Il s’agit d’une mise à jour de l’école française alors prééminente, qui en Italie s’est alors combinée à la tradition de coreodramma, où une très large place était accordée à la pantomime. Enrico Cecchetti avait été formé par ses parents, avant de se perfectionner à Florence en 1866 auprès d’un disciple de Carlo Blasis (lui-même disciple de Dauberval et de Gardel) : Giovanni Lepri. Très jeune, Enrico Cecchetti s’est vu acclamé dans toute la péninsule, grâce à sa virtuosité technique doublée d’un art de la pantomime d’une conviction sans pareille.

Les artistes italiens, dont Enrico Cecchetti, étaient les invités d’honneur dans tous les théâtres d’Europe occidentale et de Russie. Comme Pierina Legnani et Virginia Zucchi, Enrico Cecchetti s’est vu engager au Théâtre Mariinsky. A la première de La Belle au Bois Dormant (1890), dans une seule et même soirée, il fit sensation en Carabosse et en Oiseau Bleu ! C’est aussi à ce moment-là qu’il a lancé sa carrière d’enseignant. Son premier tableau d’Enchaînements date de Saint-Pétersbourg, en 1894.

Au Théâtre Mariinsky,  en raison des progrès indéniables de chacun de ses élèves, Enrico Cecchetti a finalement été nommé professeur de la Classe dite de Perfection c’est à dire la classe des grands solistes désormais légendaires, tels Tamar Karsavina, Fokine, Nijinski ou Preobrajenskaya.

 

Quels sont les particularités techniques de l’école Cecchetti ?

La leçon s’ouvre avec une barre courte, simple et surtout parfaitement transparente : l’absence voulue de fioritures ou de ports de bras compliqués élimine toute tricherie. La répétition de ces exercices tous les jours donne force et pureté et gomme les maniérismes, source de défauts.

Dans toutes les Leçons sans exception, le milieu débute par une série de ports de bras qui développent la coordination neuromusculaire, et par leurs directions d’une clarté cristalline, une perception très fine de l’espace et du jeu d’ombre et de lumière. Puis viennent des exercices au milieu calqués sur ceux de la barre, destinés à stabiliser la ligne d’aplomb et à prêter un raffinement aux mouvements de base. La prochaine étape comprend de grands adages et des enchaînements de pirouettes et de pas d’allegro. La majorité fait appel à une adresse, un niveau technique et artistique hors du commun.

La technique de pointes est aussi différente. À partir de 1865, les danseuses italiennes se sont aussi taillées une renommée internationale, grâce en partie aux progrès faits en Italie dans la fabrication du chausson de pointes. Plus durs, ces chaussons ont permis une technique féminine de bravoure. La technique italienne de la pointe est très différente de celle quasi-universellement enseignée de nos jours. Il s’agit du sbalzo, le petit saut par lequel la danseuse place la pointe directement sous l’axe du corps. Les avantages biomécaniques du sbalzo sont multiples – nous le verrons lors du stage Redondanse.

 

Quelles sont les différences entre la méthode Cecchetti  et l’école française ?

A mon avis, la différence principale serait de style, plutôt que de technique, puisque l’école italienne est à l’origine, française. Pour ce que je connais de l’école française, c’est-à-dire les cours que j’ai pu regarder et qui sont le reflet de maîtres tels que Ricaux ou Aveline, l’école française exige un travail du bas de jambe plus raffiné, ainsi qu’un port de tête et une posture d’une particulière élégance.

Par ailleurs, les danseur-se- françai-se-s entendent la musique de manière différente, et sont aussi plus préoccupés par la beauté du physique. Peut-être acceptent-ils plus facilement aussi, des étirements et des écarts qui feraient désordre dans l’école Cecchetti !

 

Quels points de la technique Cecchetti allez-vous particulièrement aborder durant ce stage ?

J’ai l’intention de faire travailler les ports de bras et l’engagement du dos, clef de voûte du mouvement. C’est le jeu dynamique des oppositions qui grâce à l’épaulement, fait tenir les formes (la plastique) et les fait s’enchaîner de manière harmonieuse. Le-la danseur-se qui ignore l’aspect avant tout fonctionnel de l’épaulement se voit contraint d’appliquer une force et une énergie inutiles. Prisonnier des difficultés, il se débat, sa danse paraît artificielle et forcée. Tout le contraire du classicisme !

 

Pourquoi avez-vous choisi de faire travailler les variations de l’Oiseau bleu et Florine ?

Marius Petipa a créé le rôle de l’Oiseau Bleu pour Enrico Cecchetti, un virtuose de l’allegro. Quant à la Princesse Florine, voilà une délicieuse variation de demi-caractère. La gestuelle est très marquée, ainsi que l’épaulement. La variation met en jeu également le sbalzo caractéristique du travail de pointe italien.

 

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