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Saison 2014-2015 : le Théâtre de la Ville

Pour terminer les gros sur les prochaines programmations des grands théâtres de danse, place à la saison 2014-2015 du Théâtre de la Ville. Une saison qui ne déroge pas à la réputation de l’institution parisienne, avec un mélange de grandes compagnies de danse contemporaines, des créations et de jeunes talents.

 

Le portrait Forsythe

William Forsythe, l’un des plus grands chorégraphes de l’histoire de la danse (et sans en faire trop), se retire de la création. Un grand portrait lui est consacré à Paris avec le Festival d’Automne, l’occasion de voir ses oeuvres les plus anciennes comme les plus modernes. Le Théâtre de la Ville participe largement à cet événement, avec plusieurs spectacles autour du chorégraphe. À consommer sans modération.

 

Legítimo/Rezo de William Forsythe, Jone San Martin et Josh Johnson (première en France)

Du 5 au 7 septembre 2014, trois représentations au Théâtre des Abbesses. Du 2 au 8 octobre 2014, six représentations au 104.

Quoi de plus normal que de commencer avec une leçon sur le célèbre chorégraphe, qui se retire de la création ? Ce spectacle va de la notation à l’improvisation, en deux parties : un solo et une conférence dansée sur le thème de la notation chorégraphique chez William Forsythe. “Je voudrais ‘danser’, ce processus qui suit l’écriture jusqu’à devenir le matériel chorégraphique ou les données d’improvisation“, explique l’interprète.

 

Eifo Efi de Fabrice Mazliah et Ioannis Mandafounis (première en France)

Du 10 au 13 septembre 2014, quatre représentations au Théâtre des Abbesses.

On continue d’évoquer William Forsythe, car les deux chorégraphes Fabrice Mazliah et Ioannis Mandafounis ont longtemps été ses interprètes. Ils prennent aujourd’hui leur indépendance  pour traduire en phénomènes parfaitement plastiques et physiques des principes de haute volée conceptuelle. Dans Eifo Efi, ils tendent à reproduire cet état de perception où parfois l’esprit décroche quelque peu du réel, la vision se met à flotter, l’environnement est gagné par le flou et l’indistinction.

 

Semperoper Ballett de Dresde

Soirée William Forsythe : Steptext, Neue Suite (première à Paris) et In The Middle, Somewhat Elevated

Du 28 au 30 octobre 2014, trois représentations au Théâtre de la Ville.

Le portrait William Forsythe se poursuit avec une soirée composée de quelques-unes de ses pièces fondamentales. In The Middle, Somewhat Elevated fait partie de ces chefs-d’oeuvre intemporels, rentré au répertoire de très nombreuses compagnies classiques qui y explorent avec de nouveaux horizons. Steptext est aussi une formidable leçon du style Forsythe, inspiré de la technique classique  pour mieux la déconstruire. Neue Suite a enfin été créé spécialement pour le Semperoper Ballett de Dresde, composé de pas de deux marquants de l’oeuvre du chorégraphe.

In The Middle Somewhat Elevated

In The Middle Somewhat Elevated

Ballet de l’Opéra de Lyon

Workwithinwork de William Forsythe, Sarabande de Benjamin Millepied et One flat thing, reproduced de William Forsythe.

Du 17 au 26 novembre 2014, dix représentations au Théâtre de la Ville.

Une soirée classique pour le Ballet de l’Opéra de Lyon, avec deux oeuvres de William Forsythe plutôt récentes, où le chorégraphe y déploie toute sa science de la danse. La compagnie est une excellente interprète de Forsythe, rendant la chorégraphie dans toute sa virtuosité et complexité. Le programme est complété par Sarabande de Benjamin Millepied, ballet très efficace, tout en spirales.

 

 

Les cinq spectacles incontournables

Les coups de coeur personnels de la rédaction.

 

Torobaka d’Akram Khan et Israel Galván

Du 16 décembre 2014 au 5 janvier 2015, seize représentations au Théâtre de la Ville

Deux monstres de la danse, deux interprètes au charisme fou, deux habitués du Théâtre de la Ville, réunis sur la même scène… Voilà de quoi faire l’une des affiches les plus alléchantes de la saison. Akram Khan est l’un des chorégraphes les plus imaginatifs de sa génération, avec une danse généreuse, très contemporaine sans en oublier l’émotion. Israel Galván a transformé le flamenco en l’amenant au XXIe siècle, sans en oublier ses bases. Le mélange des deux donne Torobaka, mélange des cultures et des danses.

Torobaka

Torobaka

Aringa Rossa d’Ambra Senatore (création, titre provisoire)

Du 11 au 14 février 2015, quatre représentations au Théâtre de la Ville.

Ambra Senatore est une jeune chorégraphe italienne, dont les oeuvres bien de leur temps (et finement ironique) interpellent, même si encore en train de se chercher. Pour sa nouvelle création, Ambra Senatore cherche à découvrir “quelles peuvent être les dynamiques d’une communauté en formation“. “Nous nous laissons étonner par ce qui surgit de manière non linéaire“, raconte-t-elle.

 

Hallo de Martin Zimmermann

Du 16 au 29 avril 2015, onze représentations au Théâtre des Abbesses

Zimmermann sans de Perrot, sisi, c’est possible. Ce trio qui bouleverse l’acrobatie se sépare le temps d’un spectacle. Martin Zimmermann acrobate et magicien du corps, se trouve en butte à toutes sortes d’objets indociles qui essaye de soumettre. Un créateur étonnant qui joue de nos illusions sans jamais en oublier la poésie et l’humour.

 

Tanztheater Wuppertal Pina Bausch

Für die Kinder von gestern, heute und morgen de Pina Bausch

Du 21 au 30 mai 2015, huit représentations au Théâtre de la Ville.

Pour sa venue annuelle au Théâtre de la Ville, le Tanztheater Wuppertal vient avec une pièce que l’on peut traduire par “Pour les enfants d’hier, d’aujourd’hui et de demain“. L’une des dernières créations de Pina Bausch (la pièce date de 2002) est à retour à l’enfance où à celui que l’on était. L’on s’y livre à de joyeux chahuts, de folles courses-poursuites sur des chaises à roulettes ou des skateboards, des moments d’accalmie où l’on se raconte des histoires fantastiques. Des jeux qui ne sont pas exempts de mesquineries, de petites cruautés et humiliations plus ou moins conscientes, notamment lorsque s’immisce la fêlure de l’amour.

 

Compagnie Peeping Tom

Vader de Peeping Tom

Du 7 au 11 juillet 2015, cinq représentations au Théâtre de la Ville.

Peeping Tom construit des univers peu barrés, un peu surréalistes et terriblement séduisant, où le concret flirte toujours avec le surréalisme. Avec Vader, le chorégraphe entame une nouvelle trilogie, le Père, la Mère et les Enfants (Vader = Père). Dans sa nouvelle pièce, Peeping Tom creuse la figure générique du vieux père, sa mythologie, son aura et son ridicule, sa poignante puissance gagnée par le délitement.

 

 

Les grandes compagnies

Ces chorégraphes font l’événement à chacun de leur spectacle, bien installé-e-s sur la scène de la danse internationale. Pour avoir un bon panorama de la danse contemporaine d’aujourd’hui et ne pas rater les gros événements de la saison.

 

Maguy Marin – Création 2014

Du 30 octobre au 15 novembre 2014, quatorze représentations au Théâtre des Abbesses.

Depuis plus de 30 ans, Maguy Marin a exploré de multiples horizons. Certaines de ses oeuvres ont traversé les années avec toujours autant de force (May B), ses récentes créations ont provoqué moins d’unanimité. Pour cette nouvelle pièce, Maguy Marin travaillera sur la question rythme, à partir de cette  citation du linguiste Émile Benveniste : “Le rythme c’est la forme dans l’instant qu’elle est assumée par ce qui est mouvant, mobile, fluide, c’est la forme improvisée, momentanée, modifiable“.

 

bal.exe d’Anne Nguyen

Du 5 au 15 novembre 2014, quinze représentations au Nouveau Théâtre de Montreuil.

Anne Nguyen, la jeune chorégraphe qui monte ? Sa pièce bal.exe a en tout cas séduit critiques et public en 2014. Prenez une danse de couple, pimentez-la de hip hop, vous obtenez le lopping pop. Spécialiste de la déstructuration de la danse hip-hop, la chorégraphe Anne Nguyen revisite les danses sociales en reprenant les principes, rythmiques et attitudes de certaines danses comme le tango, la valse ou la bachata et crée un nouveau style de danse hip-hop en couple aux allures mécaniques. Dans bal.exe, les mouvements des danseurs, robotiques ou électrisés, sont en perpétuel décalage avec l’idée d’une véritable danse, libératrice ou de partage.

 

Manger de Boris Charmatz

Du 29 novembre au 3 décembre 2014, cinq représentations au Théâtre de la Ville.

Pour cette nouvelle création, Boris Charmatz veut travailler le centre du gravité du corps, en le déplaçant à la bouche. “À la frontière de l’installation mouvante et de l’objet sonore indéterminé, manger est un ‘réel avalé’, une utopie déglutie : une lente digestion du monde“.  Boris Charmatz est la nouvelle coqueluche du monde chorégraphique français. Pourquoi ? Chacun ses goûts, certes. Mais ses oeuvres me font plus figure de discours fumeux plutôt qu’une vraie réflexion sur la danse. Peut-être le pourquoi du comment.

 

Hofesh Shechter Company

Political Mother, the choreographer’s cut de Hofesh Shechter

Du 18 au 20 décembre 2014, trois représentations à la Grande Halle de La Villette.

Chorégraphe israélien, Hofesh Shechter et basé à Londres où il a fondé la Hofesh Shechter Company, troupe incontournable dans la danse contemporaine. Ses oeuvres n’épargnent pas le public, entre lumières aveuglantes et musique qui éclate les décibels. Political Mother : The Choreographer’s Cut, une pièce qui date de quatre ans, a été revu pour ces nouvelles représentations, désormais interprété par 24 musiciens et presque autant de danseurs et danseuses. “Une offensive chorégraphique et musicale qui engage la danse vers des éclats spectaculaires aigus, proches du rock et de la transe“.

Political Mother, the choreographer's cut

Political Mother, the choreographer’s cut

Compagnie 111

Plexus d’Aurélien Bory

Du 26 décembre 2014 au 4 janvier 2015, neuf représentations au Théâtre des Abbesses.

Aurélien Bory est un chorégraphe à part. Cirque, danse ou théâtre, impossible de le caser quelque part (et tant mieux). Il aime inventer des scènes étranges d’où va naître la poésie. Mais Plexus a un peu déçu, le chorégraphe s’oubliant un peu trop dans son installation gigantesque, oubliant le reste. En reste un beau portrait de l’interprète Kaori Ito, qui mène de spectacle de sa délicate et profonde légèreté.

 

Centre Chorégraphique National de Grenoble

L’Enfance de Mammame de Jean-Claude Gallotta

Du 7 au 10 janvier 2015, huit représentations au Théâtre de la Ville.

Jolie pièce qui a séduit le jeune public cette saison, L’Enfance de Mammame de Jean-Claude Gallotta revient pour quelques représentations en 2015. Créée dans les années 1980, la pièce n’a cessé d’évoluer au fil des années. Les Mammame sont des enfants de la guerre réfugiés dans le désert qui, selon le chorégraphe, “mangent de l’humour et boivent de la gentillesse“.

 

Ballet Preljocaj

Empty moves (parts I, II & III) d’Angelin Preljocaj

Du 17 au 28 février 2015, treize représentations au Théâtre de la Ville

Avec Angelin Preljocaj, le public fait du yo-yo. Suivront mille ans de calme laissa mitigé, Ce que j’appelle oubli fut une claque, Les Nuits fut aimé ou détesté au plus au point. Où se situera Empty moves ? La pièce a démarré en 2004, créée acte par acte. Elle arrive ici dans son intégralité. Empty moves s’écrit au revers de la performance Empty Words, donnée à Milan en 1977 par John Cage, qui désintégrait le texte de l’essayiste et poète américain David Thoreau pour composer une partition sonore au hasard. Suivant le même processus, Angelin Preljocaj vide les gestes de tout signifié et joue avec leur matérialité singulière, leur déploiement dans l’espace, leurs possibilités combinatoires, pour décliner les variations de sa propre syntaxe chorégraphique.

 

Ultima Vez

What the Body Does Not Remember de Wim Vandekeybus

Du 9 au 15 avril 2015, six représentations au 104.

En 1987, Wim Vandekeybus a 24 ans et présente sa première pièce, What the Body Does Not Remember. Cette pièce est de retour, à voir comment elle a su évoluer avec le temps, et si elle frappe autant les esprits d’aujourd’hui. “En excès magnifique, une danse animale qui se joue de ses limites et du danger“.

 

D’après une histoire vraie de Christian Rizzo

Du 25 au 26 avril 2015, deux représentations au 104.

C’était il y a presque dix ans, à Istanbul. Christian Rizzo assistait à un spectacle quand, à quelques instants de la fin, surgit une bande d’hommes qui exécuta une brève danse folklorique puis disparut. “Une émotion profonde, presque archaïque m’envahit“, se rappelle le chorégraphe. Troublé par l’écho incertain de cette sensation longtemps laissée en suspens, il a fouillé sa mémoire pour y déceler les histoires cachées dans le murmure du temps. Reprise d’un spectacle qui a eu un beau succès cette année.

 

Hofesh Shechter Company

Degeneration de Hofesh Shechter

Du 14 au 20 mai, quinze représentations au Théâtre des Abbesses.

Hofesh Shechter est de retour en fin de saison, mais pour un programme très différent. Il propose ici trois pièces, encore jamais données à Paris : Cult (2004), Fragments (2003) et une création (2015). Le tout interprété par huit jeunes danseurs et danseuses de sa compagnie. Pour mieux découvrir l’univers du chorégraphe.

 

Compagnie Yoann Bourgeois

Celui qui tombe de Yoann Bourgeois (création)

Du 3 au 9 juin 2015, six représentations au Théâtre de la Ville.

Yoann Bourgeois aime jouer avec les équilibres des corps jusqu’aux extrêmes. Après L’Art de la fugue qui fut un gros succès, le chorégraphe travaille avec six interprètes pour sa nouvelle pièce, Celui qui tombe. Il y approfondit sa recherche autour des contraintes physiques qui font décoller l’interprète vers des territoires inconnus. Yoann Bourgeois ne fait pourtant pas l’unanimité, Wu-Wei avait ainsi déçu il y a quelques mois, quand l’intellectualisme de la pensée prend le pas sur la réflexion du geste. À voir de quel côté va pencher cette création.

 

 

À découvrir

Un peu moins connu-e-s, ces chorégraphes font partie de la scène émergeante. Pour découvrir de nouveaux talents et/ou des troupes venant rarement en France.

 

Weaving chaos de Tânia Carvalho (création 2014)

Du 24 au 26 septembre, trois représentations au Centre Pompidou.

Chorégraphe portugaise, Tânia Carvalho s’est formée à la danse classique et contemporaine avant de se lancer dans la création, remarquée en 2011. Weaving chaos n’est ni plus ni moins qu’une adaptation de la fresque d’Homère, L’Odyssée. Un pari osé porté par un choeur de douze interprètes incarnant les personnages de cette fresque antique.

 

Tao Dance Theater

4/5 de Tao Ye

Du 1er au 4 octobre 2014, quatre représentations au Théâtre des Abbesses.

La danse contemporaine chinoise est quasiment inconnue en France. Elle a pourtant des représentants, comme Tao Ye, qui émerge de plus en plus sur la scène internationale. Ses oeuvres sont abstraites et revendiquées comme minimalistes. 4 tourne “à l’unisson, dans le flux d’une énergie verticale“, quand 5 “forme une masse mouvante, comme émergeant de terre“, toutes accompagnées par la musique de Xiao He.

 

Lucinda Childs Dance Company

Dance de Lucinda Childs

Du 17 au 25 octobre 2014, huit représentations au Théâtre de la Ville.

Certains spectateur-rice-s ont été marqué-e-s cette saison par l’opéra Einstein on the Beach. Lucinda Childs en était la chorégraphe. Dance est né juste après, toujours en collaboration avec Philip Glass et Bob Wilson. “Si la gestuelle développée par Lucinda Childs emprunte au langage classique la tenue du dos, l’énergie des jambes, l’arrondi des bras, elle la détourne de sa syntaxe et, suivant un ordre mathématique supérieur, se concentre sur l’enchaînement de pas, sauts, déboulés dont la répétition induit de subtiles variations“. Un exemple de l’art minimaliste.

 

Loop.3 de José Vidal (première en France)

Du 4 au 6 décembre 2014, six représentations au Centre National de la Danse de Pantin

Imaginons qu’une peinture se mette en mouvement, assez doucement d’abord, presque imperceptiblement. Que la lumière, d’elle-même, produise une chaleur tamisée. Que les couleurs s’animent, éveillent les corps et fassent trembler les postures. Ce mouvement de la figure picturale irise Loop.3, du Chilien José Vidal, troublante expérience de ce qui prend forme, vient chercher en patience le regard du spectateur pour le faire voyager dans une contemplation gorgée de vibrations. Le cadre est serré, se tient à l’intérieur d’une surface de 2 mètres carrés. Tableau vivant, nourri d’images issues à la fois de peintures baroques et de photographies contemporaines allant d’une cérémonie religieuse à un match de rugby“.

 

Compagnie Kadidi

Samedi détende de Dorothée Munyaneza (création)

Du 15 au 31 janvier 2015, quinze représentations au Monfort.

Il y a 20 ans, Dorothée Munyaneza a connu l’horreur : le génocide au Rwanda. Samedi détende évoque sa fuite, “sur les routes parsemées de corps, de sang et de silence“, redonne vie aux disparus, aux souvenirs. Samedi Détente en fait partie, c’était une émission de radio musicale, aujourd’hui le nom de cette oeuvre. “Notre danse sera la danse des corps animés, rescapés“.

 

People in a Field de Simon Tanguy (création)

Du 27 janvier au 1er février 2015, six représentations au Théâtre des Abbesses.

People in a Field est, selon son chorégraphe Simon Tanguy, une “mosaïque chorégraphique traçant l’épopée de cinq individus“. Les cinq interprètes vont traverser quatre situations, chacune modifiant l’énergie comme le dessin de leur danse. “Mon travail chorégraphique recherche une traduction physique de cet ‘être traversé’, de cette turbulence humaine. Ce quintette est la dernière étape d’une recherche commencée en 2011“.

 

Stéréoscopia de Vincent Dupont

Du 2 au 7 mars 2015, neuf représentations au Théâtre des Abbesses. Du 16 au 18 avril 2015, cinq représentations à l’Atelier de Paris – Carolyn Carlson.

Dans Stéréoscopia, Vincent Dupont  s’inspire de la technique de Jacopo Chiment, peintre florentin du XVIe siècle, qui chercha à rendre le relief par la différence entre des dessins du même sujet. Ici, l’écart se joue entre l’espace stéréo, diffusé par des casques audio individuels, et l’espace scope, incarné par deux danseuses“.

 

Vuyani dance theatre

Exit/exist de Gregory Maqoma

Du 17 au 21 mars 2015, cinq représentations au Théâtre des Abbesses.

Comme sa compatriote Dada Masilo, Gregory Maqoma s’interroge sur ses racines et comment elles se posent au XXIe siècle, mais d’une façon très différente. Vu il y a deux ans dans ce même théâtre, Exit/Exist est un spectacle intimiste, au premier sens du terme, qui évoque les racines du chorégraphe, celle de sa famille et celle de son pays, avec un profond engagement. Même s’il reste en suspens le sentiment d’une certaine froideur, ou du moins d’une légère incompréhension, la démarche d’une grande sincérité séduit.

Exit / Exist

Exit / Exist

City Theater & Dance Group

At the same time we were pointing a finger at you, we realized we were pointing three at ourselves… de Robyn Orlin

Du 25 au 29 mars 2015, cinq représentations au Théâtre de la Ville. Du 11 au 12 avril, trois représentations au 104.

Cette pièce, c’est d’abord la rencontre de deux mondes très différents. D’abord Germaine Acogny, conceptrice d’une codification des pas de la danse moderne du continent noir, se battant au Sénégal pour la survie l’École des Sables, une académie de danse. De l’autre Robyn Orlin, sud-africaine, blanche, expérimentatrice des écritures scéniques de la performance, décapant les représentations post-coloniales de la société de l’après-apartheid. Que va donner cette rencontre ? Il faut bien dire que le travail de Robyn Orlin ne rencontre plus vraiment l’enthousiasme des critiques, mais la rencontre entre ces deux personnalités s’annonce toutefois intéressantes.

 

Polices ! de Rachid Ouramdane

Du 1er au 3 avril 2015, trois représentations au Théâtre de la Ville.

La police rassure autant qu’elle inquiète, tel peut être le sous-titre de cette pièce. L’écriture de Sonia Chiambretto emprunte à la collecte de récits personnels et à la recherche documentaire avant de filtrer, agencer, composer. Polices ! brasse ainsi toute une foule de documents disparates sur les forces de l’ordre, du point de vue d’un enfant sur une perquisition jusqu’aux archives du procès Papon. Dans la veine de ses précédents spectacles, qui n’hésitaient pas à évoquer le vécu de personnes torturées ou de réfugiés climatiques, Rachid Ouramdane donne au texte de Sonia Chiambretto la choralité d’une partition sonore que vient relayer, sur scène, un flux permanent de corps en mouvement.

 

 

Pour les enfants

Programmation qui peut tout aussi bien intéresser les plus grands, bien évidemment.

 

Compagnie La Liseuse

Univers Light Oblique de Georges Appaix

Du 7 au 11 octobre 2014, dix représentations au Théâtre des Abbesses.

Six danseurs œuvrent à Univers Light Oblique, dans une écriture qui n’a aucun souci des modes, et qui s’offre légère, en se gardant d’asséner, pour un doux voyage de l’esprit. Parmi les idées qu’il avance, le chorégraphe s’émerveille de ce que chaque être humain procède à son appropriation personnelle de la langue, tout en restant compréhensible de tous ceux qui la parlent. Belle invitation à un libre partage“.

 

Le Cirque Trottola et le Petit Théâtre Baraque

Matamore

Du 8 octobre au 2 novembre 2014, seize représentations au 104.

Un chapiteau rouge orné de loupiotes, où se retrouvent acrobates burlesques et bonimenteurs, entre prouesses et fanfaronnades“, voilà déjà une description qui fait envie. Bravant la querelle des anciens et des contemporains, Matamore prend un malin plaisir à retrousser les codes traditionnels pour interroger les fondements du cirque actuel. Et embrasser les genres dans un spectacle insolite et fascinant, où se mêlent l’invention, l’intelligence et la drôlerie. Sous le chapiteau rouge orné de loupiotes se croisent de curieux personnages : un clown blanc charlatan, un dompteur de papiers, un jongleur de pistolets, un rustaud torero, un diablotin lunaire et bien d’autres encore…

 

Le P’tit Cirk

Hirisinn

Du 9 décembre 2014 au 10 janvier 2015, 21 représentations au Monfort.

Trapéziste et acrobates se mélangent dans cette troupe pour des sujets d’aujourd’hui avec beaucoup de poésie. Hirisinn signifie les poils qui se hérissent en breton. Comme un poil à gratter.

 

Microclimat de Lucy Guerin (création)

Du 9 au 16 janvier 2015, six représentations au Théâtre des Abbesses

Contrairement à ce que son titre pourrait faire penser, Microclimat n’est pas une oeuvre écologiquement engagée. Plutôt un mouvement à l’écoute de la nature. “Tout en variations et fluctuations, Microclimat est comme un paysage sous la brise, une nuée bruissant de corporéités minérales et végétales. Une danse abstraite, qui n’a besoin d’aucun support narratif pour prendre le pouls d’un état du monde, en sa permanente et vivante instabilité“.

 

Groupe Grenade

Guests de Josette Baïz (création)

Du 4 au 8 février 2015, quatre représentations au Théâtre de la Ville.

Le Groupe Grenade, c’est une troupe unique en son genre, composée d’enfants et d’adolescents de toutes origines, menés par Josette Baïz. Sept grands chorégraphes ont participé au spectacle Guests,Lucinda Childs, Emanuel Gat, Français Alban Richard, Wayne McGregor, Hofesh Shechter… Les jeunes interprètes changent de registre avec délice et fraîcheur.

 

Cette saison 2014-2015 est complété par des concerts et pièces de théâtre. La programmation complète est à découvrir sur le site du Théâtre de la Ville.

Et vous, qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette saison ?

 

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