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Laurent Hilaire nommé directeur du Ballet Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko

Laurent Hilaire a été nommé Directeur de la Danse du Théâtre Académique Musical de Moscou Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko, plus communément appelé le Ballet Stanislavski. Laurent Hilaire entrera en poste le 1er janvier 2017, il a signé un contrat d’une durée de cinq ans. L’ancienne Étoile du Ballet de l’Opéra de Paris part donc pour la Russie, où il dirigera cette compagnie de 120 danseurs et danseuses, assurant au moins 125 représentations par an. Laurent Hilaire n’a pas encore fait part de ses choix artistiques, il devrait en dire plus lors de sa prise de fonctions en 2017.

Laurent Hilaire

Laurent Hilaire

Une carrière sous le signe de Rudolf Noureev

Né en 1962, Laurent Hilaire est entré à l’École de Danse de l’Opéra de Paris à l’âge de 13 ans, avant de rejoindre la compagnie en 1979. Le danseur connaît une carrière fulgurante : promu Coryphée en 1981, Sujet en 1983, Prix du Cercle Carpeaux en 1985. Laurent Hilaire est nommé Danseur Étoile le 2 novembre 1985 à l’issue d’une représentation du Lac des Cygnes, par le Directeur de l’époque Rudolf Noureev. Il devient vite, avec Manuel Legris, l’un des danseurs emblématiques de cette grande “Génération Noureev”. Laurent Hilaire danse tous les ballets du danseur russe : Le Lac des Cygnes, Roméo et Juliette, Raymonda, Casse-Noisette, surtout La Bayadère où il interprète Solor lors de la création de cette version. Laurent Hilaire se tourne aussi vers la danse néo-classique et contemporaine : il est l’un des grands interprètes de Roland Petit, George Balanchine, Jiří Kylián, William Forsythe (il participe à la création d’In the middle, somewhat elevated) ou Angelin Preljocaj (il crée son Parc avec Isabelle Guérin). 

Sa carrière et son grand attachement aux ballets de Rudolf Noureev poussent Laurent Hilaire à rester au Ballet de l’Opéra de Paris après sa vie de danseur. Il y est ains nommé maître de ballet en 2005, avant même ses adieux à la scène en 2007. Brigitte Lefèvre, la Directrice de la Danse de l’époque, lui accorde toute sa confiance et le nomme numéro 2 de la compagnie en 2011 : maître de ballet associé à la Direction de la Danse. Mais dans cet aspect du travail, les choses ne prennent pas forcément. Si Laurent Hilaire a remis au goût du jour les matinées réservées aux jeunes talents, les ballets qu’il a en charge de remonter déçoivent, notamment Don Quichotte ou La Bayadère, pourtant de Rufol Noureev. Les danseurs et danseuses de la compagnie n’acceptent plus sa façon de travailler où les humiliations seraient fréquentes. Laurent Hilaire est néanmoins le favori de Brigitte Lefèvre pour lui succéder. Mais Stéphane Lissner lui préfère Benjamin Millepied. Difficile ainsi pour le danseur de rester à son poste, il démissionne en août 2014.

Laurent Hilaire a depuis été maître de ballet freelance pour quelques compagnies à travers le monde. Mais le danseur n’a jamais caché son ambition de diriger une compagnie. Alors que son nom circulait il y a encore quelques semaines pour diriger le Ballet de la Scala de Milan, c’est finalement vers le Ballet Stanislavski qu’il s’est tourné. 

 

Le Stanislavski, un beau défi

Bien moins connu que le Bolchoï ou le Mariinsky, le Stanislavski reste toutefois une belle compagnie, la deuxième de Moscou. La troupe était dirigée depuis 2011 par Igor Zelensky, qui est parti au Ballet de Bavière. La compagnie n’a pas d’école attitrée, ce qui peut expliquer son corps de ballet parfois hétérogène. Mais plusieurs grandes danseuses russes sont passées par ses rangs, comme Youlia Stepanova (Étoile du Bolchoï), Kristina Shaprane (Première soliste au Mariinsky) ou Victoria Kapitonova (Étoile au Ballet de Zürich). Le Stanislavski possède toujours de bons solistes, dont la prometteuse Oksana Kardash,et invite régulièrement des artistes prestigieux comme Natalia Ossipova, Polina Semionova ou Sergueï Polounine.

Si la troupe n’a pas le niveau global de son prestigieux voisin Bolchoï, elle se différencie par un répertoire différent, même s’il reste classique. Le Stanislavski donne ainsi Le Lac des Cygnes de Vladimir Bourmeister, La Bayadère en quatre actes de Natalia Makarova, et un large répertoire néo-classique avec Jerome Robbins, Kenneth Mac Millan, John Neumeier ou Frederick Ashton. Autant d’oeuvres que Laurent Hilaire connaît bien, pour les avoir dansés. Voilà donc un beau défi pour l’Étoile de l’Opéra de Paris, âgé de 54 ans. Reste la barrière de la langue et l’acceptation du public russe, s’imposer en Russie n’est pas chose facile pour un Européen. Le dernier Français à avoir dirigé une troupe russe était… Marius Petipa. 

 

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