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Saison 2017-2018 – Le Théâtre de la Ville

Le Théâtre de la Ville continue son pari fou : proposer une saison “normale” alors que son théâtre est fermé, hébergé à l’Espace Pierre Cardin et dans de multiples lieux à Paris et sa proche banlieue. Le pari est une fois de plus relevé pour sa saison 2017-2018 avec une saison fournie, riche et pointue, proposant un beau panorama de ce qu’est la danse contemporaine aujourd’hui. 

 

Les coups de coeur de DALP

Chotto Desh d’Akram Khan

Desh (“terre natale”) était l’un des derniers spectacles d’Akram Khan, un superbe et long solo où le chorégraphe revient sur son enfance et le Bangladesh (dont ses parents sont originaires), comme un conte initiatique. Chotto Desh est la version pour enfant de Desh, dansé cette fois-ci par un danseur de sa compagnie.

Du 24 octobre au 4 novembre 2017, quatorze représentations au Théâtre des Abbesses

 

Création de Maguy Marin – Compagnie Maguy Marin

Une création de Maguy Marin est toujours un événement ! Dans cette nouvelle création, elle s’engage dans une nouvelle aventure. “En 1928, Edward Bernays, le neveu américain de Sigmund Freud, a écrit un livre intitulé ‘Propaganda’, véritable petit guide pratique, qui expose cyniquement et sans détour les grands principes de manipulation mentale de masse, ce qu’il appelait ‘la fabrique du consentement’. En 2017, l’obsolescence des hommes et des femmes qui ne s’adaptent pas aux cases de la concurrence et de la rentabilité est programmée d’avance“, explique la chorégraphe, pour une pièce qui réunit dix interprètes.

Du 6 au 9 décembre 2017, quatre représentations à la Maison des Arts de Créteil

 

A Love Supreme d’Anne Teresa de Keersmaeker et Salva Sanchis – Compagnie Rosas

Nul autre ne sait aujourd’hui comme Anne Teresa de Keersmaeker rendre vivante et vibrante, magnifier la musique à travers le corps des danseur.se.s. Elle le démontre une fois encore avec brio en reprenant dans une version étendue A Love Supreme, co-écrit avec Salva Sanchis.

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Du 9 au 20 janvier 2018, onze représentations à l’Espace Pierre Cardin

A Love Supreme d’Anne Teresa de Keersmaeker et Salva Sanchis

Scena Madre d’Ambra Senatore – CCN de Nantes

Ambra Senatore, chorégraphe de danse-théâtre à la douce ironie, s’inspire du cinéma pour sa nouvelle création, Scena Madre. Les sept danseur.se.s-interprètes se projettent dans un espace-temps fragmenté. Le flux du mouvement y est incrusté de focus, d’effets de zoom. Et de quoi parle ce film-spectacle ? De l’humain, tout simplement, du partage et de “la diversité précieuse de chacun.e“. 

Du 1er au 4 février 2018, quatre représentations au Théâtre des Abbesses

 

SUNNY d’Emanuel Gat et Awir Leon

C’est l’un des coups de coeur de DALP au dernier Montpellier Danse. Emanuel Gat a présenté pour ouvrir l’édition 2016 du festival sa nouvelle création, SUNNY. Une superbe pièce, mise en musique live par Awir Leon et pour dix interprètes, dont cinq ont rejoint la compagnie récemment, qui a embrasé la nuit montpelliéraine. À découvrir sous le ciel de Paris.

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Du 22 au 26 mars 2018, six représentations à la Cité de la Musique

SUNNY d’Emanuel Gat et Awir Leon

Clowns / Création de Hofesh Shechter

Pour sa nouvelle venue à Paris, Hofesh Shechter emmène dans ses bagages la Shechter II, sa compagnie junior créée en 2015 composée d’interprètes de 18 à 25 ans. Le chorégraphe a choisi de reprendre Clowns, pièce créée pour le NDT en 2016, et une nouvelle création au contenu encore secret.

Du 5 au 21 avril 2018, seize représentations au Théâtre des Abbesses

 

Formosa de Lin Hwai-min – Cloud Gate Dance Theatre of Taiwan

Lin Hwai-min place sa nouvelle création sous l’ancien nom portugais de Taïwan, Formosa, qui signifie La belle. Voilà une véritable déclaration d’amour aux paysages et au peuple de son île. Rivières et montagnes, communautés traditionnelles et dynamisme urbain font partie d’une même civilisation, alors que l’harmonie entre les humains et la nature est parfois oubliée. Le fondateur du Cloud Gate Dance Theatre possède un don unique pour évoquer cette symbiose en fusionnant danse et projections de calligraphie chinoise.

Du 30 mai au 2 juin 2018, quatre représentations à La Villette

 

Live ! The Realest MC de Kyle Abraham 

Live ! The Realest MC est un melting-pot idéal : élégance, franchise et tendresse, sensibilité, fragilité et intimité. Danses urbaines, ballet et voguing… Bienvenus au club, au cabaret dans le cabaret, à un show sensuel dont on est charmé alors qu’on devrait être rongé par les questions soulevées : que signifie être un homme, une femme, être gay ou hétéro dans le rapport à l’autre ? Abraham nous emmène au cœur de la communauté noire américaine, mais les interprètes et leur danse font la fête à la diversité.

Du 12 au 23 juin 2018, dix représentations au Théâtre des Abbesses

 

Nefés de Pina Bausch – Tanztheater Wuppertal

Le Théâtre de la Ville termine avec sa figure emblématique, fidèle chaque année depuis tant de saisons : Pina Bausch. Le  Tanztheater Wuppertal propose cette fois-ci Nefés, carnet de voyage à Istanbul. Un lac artificiel qui surgit lentement et disparaît tout aussi tranquillement, comme happé par le plateau. Une nappe aquatique pour raconter Istanbul, qui vit au bord d’un gouffre : la ligne de faille anatolienne qui passe par la mer de Marmara. Nefés est une pièce chorégraphiée en 2003 par Pina Bausch, après une résidence de trois semaines dans la ville turque. Et la hantise du naufrage n’empêche pas l’insouciance et le plaisir. 

Du 2 au 12 juillet 2018, neuf représentations au Théâtre des Champs-Élysées

 

 

Le portrait de Jérôme Bel

Jérôme Bel est l’invité d’honneur du Festival d’Automne 2017, avec beaucoup de spectacles proposés par le Théâtre de la Ville. L’occasion de (re)découvrir l’univers éclectique de ce chorégraphe hors-normes. 

Gala de Jérôme Bel

Ils.elles sont jeunes ou vieux.ielles, petit.e.s ou grand.e.s, gros.se.s ou maigres, valides ou handicapé.e.s, professionnel.le.s ou amateur.rice.s, agiles ou malhabiles. Leurs couleurs de peaux sont bigarrées, comme les costumes joyeusement kitch et dépareillés qu’ils.elles arborent. Jérôme Bel les a réuni.e.s pour célébrer la danse dans une pièce bien nommée Gala. Et c’est une formidable réussite !

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Du 4 au 15 octobre 2017, dix représentations au Théâtre du Rond-Point

Gala de Jérôme Bel

Cédric Andrieux de Jérôme Bel

Depuis 2009, Cédric Andrieux parcourt le monde pour danser le solo qui porte son nom, construit avec lui par Jérôme Bel. Il ne fait pas que ça, il a dansé pour le Ballet de l’Opéra de Lyon, pour Mathilde Monnier, il travaille dans la production. Aujourd’hui, Cédric Andrieux ne présente même qu’une petite partie de son temps, une dizaine de dates dans l’année. Mais le fait est là : depuis 2009, depuis plus de 300 fois, Cédric Andrieux monte sur scène un peu partout dans le monde pour raconter sa vie de danseur. Un solo qui dépasse vite sa simple personne, passionnant témoignage sur le travail de Merce Cunningham qui prend une place importante, et qui chamboule le public de son habituelle place de spectateur.rice. silencieux.se. 

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Du 20 au 22 octobre 2017, trois représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

Jérôme Bel de Jérôme Bel

Pièce signature du chorégraphe, Jérôme Bel fonde le projet d’atteindre un certain degré zéro de la danse, selon un geste inspiré par Roland Barthes. Sur un plateau dépouillé à l’extrême, réduit à son minimum opérant, la dramaturgie est assurée par la lumière, la musique et l’action des corps dans l’espace (chanter, s’ausculter, se mesurer, se marquer ou se frotter). À ce dénuement scénique répond la nudité intégrale des cinq interprètes qui se défont de leurs significations sociales, politiques ou économiques pour revenir à un état d’objectivation, ravalés au rang d’objets manipulables et instrumentalisés. 

Du 2 au 7 novembre 2017, six représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

Disabled Theater de Jérôme Bel – Theater Hora

Créé en collaboration avec le Theater HORA, troupe d’acteurs handicapés mentaux, Disabled Theater interroge la condition théâtrale à partir de ses incapacités présumées. En plaçant sur scène des interprètes systématiquement relégués à sa marge, Jérôme Bel découvre de nouvelles manières de la prendre comme de se déprendre d’elle, sans calcul, ni concept préalable. Au cours de la pièce, les onze acteurs répondent tour à tour à ses consignes de metteur en scène avec plus ou moins de discipline, puis exécutent une chorégraphie dont ils sont les auteurs.

Du 3 au 6 novembre 2017, quatre représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

Soirée Forsythe/Brown/Bel – Ballet de l’Opéra de Lyon

Voilà trois chorégraphes piliers du répertoire du Ballet de l’Opéra de Lyon pour démarrer cette saison. Second Detail est l’une des pièces où William Forythe s’amuse avec le langage classique pour mieux le décaler et le pousser à bout. Set and Reset/Reset de Trisha Brown est représentatif de la post-modern dance, où tout est basé sur des consignes rigoureuses et la danse proche de l’improvisation. Quant à Jérôme Bel, sa création veut “interroger la suite de l’Histoire que ces deux chorégraphes inouïs ont contribué à écrire“.

Du 29 novembre au 2 décembre 2017, quatre représentations à la Maison des Arts de Créteil

Second Detail de William Forythe – Ballet de l’Opéra de Lyon

The Show must go on de Jérôme Bel

The show must go on repose sur un principe simple : une vingtaine d’interprètes, ici la compagnie britannique Candoco, traduisent chorégraphiquement les paroles de tubes pop, rock ou de variété, diffusés par un DJ. Mais sous ses airs de célébration festive, la pièce articule un propos plus critique sur le pouvoir d’induction de ces musiques populaires et les processus d’identification qui y sont en jeu. Au cœur d’un dispositif spéculaire, où la salle devient le miroir de la scène, le public peut ainsi interroger ses propres conditionnements face au divertissement.

Du 12 au 16 décembre 2017, sept représentations à la MC93

 

 

Les grands noms de la saison

Rules of Three de Jan Martens

Jan Martens, jeune chorégraphe de la scène belge, s’est fait remarquer la saison dernière avec The Dog days are over, pièce-performance burlesque, intrigante, et au final fascinante, où dix artistes sautent sur place. Il revient avec Rules of Three, un club de nuit hardcore et une collection d’histoires brèves, une balade dansée comme entre les pages d’un livre.

Du 9 au 15 novembre 2017, six représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

La Fresque d’Angelin Preljocaj – Ballet Preljocaj

Créé en début de saison dernière, La Fresque s’inspire à la calligraphie, la peinture et un mythe chinois. Un soir de tempête, deux voyageurs s’abritent dans un temple, qui abrite une grande fresque. L’un des voyageurs tombe amoureux d’une jeunes fille peinte, et traverse le tableau pour aller la rejoindre. Chez DALP, on aura connu Angelin Preljocaj plus inspiré par son sujet, mais La Fresque réserve de beaux moments d’ensemble, et reste un ballet condensé.

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Du 7 au 22 décembre 2017, dix-sept représentations au Théâtre de Chaillot

La Fresque d’Angelin Preljocaj

What do you think ? de Georges Appaix

Après Vers un protocole de conversation ?, Georges Appaix revient au Théâtre de la Ville avec une nouvelle création : What do you think ?. Depuis Antiquités en 1986, le chorégraphe remonte le cours de l’alphabet, et le voici arrivé à W. La pièce sera un trio, et se résume comme ceci par Georges Appaix : “Tout passe par nous, corps vivants, pensants et joueurs“. 

Du 11 au 15 décembre, cinq représentations au Théâtre des Abbesses

 

Oh Louis… we move from the ballroom to hell while we have to tell ourselves stories at night so that we can sleep… de Robyn Orlin

Pour cette nouvelle création, Robyn Orlin a travaillé main dans la main avec un interprètes très différent de son univers, à savoir Benjamin Pech, Danseur Étoile de l’Opéra de Paris et aujourd’hui maître de ballet à l’Opéra de Rome. Les deux artistes se sont penchés sur la figure de Louis XIV, peut-être la première Étoile du monde de la danse classique. 

Du 13 au 23 décembre 2017, quinze représentations au Théâtre de la Cité internationale – Du 15 au 19 février 2018, six représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

Flood de Daniel Linehan

Formé à l’école P.A.R.T.S. d’Anne Teresa De Keersmaeker, Daniel Linehan est l’une des figures importantes de la nouvelle génération de chorégraphes contemporains. Dans cette nouvelle création Flood, il transpose ici notre culte de la vitesse en une expérience méthodique. Qu’arrive-t-il quand une phrase chorégraphique doit être exécutée dans un temps de plus en plus court ? D’accélérations en suppressions de gestes, Flood épingle la culture du jetable.

Du 17 au 20 janvier 2018, quatre représentations au Centre Pompidou

 

Dystopian Dream de Wang Ramirez

Pour cette nouvelle création, Honji Wang et Sébastien Ramirez partent de l’univers d’un compositeur – Nitin Sawhney, qui aussi composé pour Akram Khan ou Sidi Larbi Cherkaoui – pour chercher l’inspiration. Dans Dystopian Dream, son 10e album, Nitin Sawhney fait pétiller des ambiances cosy et jazzy entre piano, tabla-s, flûte, violoncelle et guitare, entre trip hop et chant indien.

Du 25 janvier au 26 mai 2018, quinze représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

d’à côté de Christian Rizzo – CCN Montpellier

Ni princes ni princesses dans cette création jeune public de Christian Rizzo. Mais des perceptions, des sensations et des images, puisées dans l’imaginaire du chorégraphe qui met en scène ce “conte abstrait“. 

Du 2 au 8 février 2018, neuf représentations au Théâtre de Chaillot

 

The Great Tamer de Dimitris Papaioannou

Chorégraphe contemporain venu de Grèce, Dimitris Papaioannou s’est fait remarquer au Théâtre de la Ville il y a deux ans avec Still Life. Sa nouvelle création pour dix interprètes envisage la vie comme un voyage en découverte, une fouille archéologique de trésors cachés. Dans cette quête, le corps s’affronte à la matière des éléments autant qu’il devient sujet hybride d’illusions d’optique. La scène, alors, ressemble à quelque cirque absurde dont le rêve serait le fil conducteur.

Du 20 au 23 mars 2018, quatre représentations à La Villette

 

Bach de María Muñoz

Le Clavier bien tempéré de Bach ne cesse d’inspirer les chorégraphes. María Muñoz, venue de Catalogne s’en empare à son tour, avec le pianiste Dan Tepfer. En solo, elle créait en 2004 Bach, où les harmonies musicales du Clavier bien tempéré se traduisaient par des mouvements comme ses vibrations. Aujourd’hui, María Muñoz danse en alternance avec l’italienne Federica Porello à qui elle transmet le secret de son solo.

Du 30 mars au 1er avril 2018, six représentations à la Philharmonie de Paris

 

Soirée Maliphant/Millepied/Forsythe – Ballet de l’Opéra de Lyon

Soirée de répertoires pour trois ballets que la troupe lyonnaise connaît bien. Peut-être même un peu trop bien, ces pièces ont été beaucoup reprises ces dernières saisons. Avec Critical Mass, Russell Maliphant propose un duo où des phases d’empoignades coulées, de déséquilibres retenus, de souples acrobaties et de rapports emboîtés s’enchaînent dans un lent cheminement. Benjamin Millepied s’amuse avec la musique de Bach dans Sarabande, pièce chorale et fluide pas désagréable. Enfin Steptext de William Forsythe est une leçon de danse magistrale. Voilà au final trois pièces fortes intéressantes, mais les habitué.e.s ont de quoi se lasser.

Du 2 au 12 mai 2018, treize représentations à l’Espace Cardin

Sarabande de Benjamin Millepied – Ballet de l’Opéra de Lyon

La Fiesta d’Israel Galván

Il y a ceux et celles qui ont détesté, ceux et celles qui ont adoré. La Fiesta d’Israel Galván a en tout cas fait parler d’elle au dernier Festival d’Avignon. Le danseur de flamenco réunit autour de lui plusieurs danseurs et musiciens atypiques, figures singulières du flamenco, en une sorte de Babel qui brise les barrières entre danse et musique, communauté où “chacun peut faire bande à part“, en quête d’une vérité intuitive et inconnue. 

Du 5 au 11 juin 2018, cinq représentations à La Villette

 

 

Les talents à découvrir

Danse Élargie suite !

Danse Élargie est un concours de jeunes chorégraphes qui a lieu tous les deux ans. Place ici à une sélection de créations primées en 2016, quand le concours s’est tenu à Paris et Séoul. Le thème : une proposition brève autour du mythique Sacre du Printemps.

Du 16 au 17 septembre 2017, deux représentations au Théâtre des Abbesses

 

Déplacement de Mithkal Alzghair

Le parcours de Mithkal Alzghair force le respect. Né en Syrie, il étudie la danse à Damas. Il fuit son pays en 2010 et part Centre chorégraphique national de Montpellier. Six ans plus tard, il remporte le concours Danse Élargie. Il présente ici sa pièce Déplacement, marquée forcément par l’exil, la guerre et la volonté de liberté. 

Du 19 au 20 septembre 2017, deux représentations au Théâtre des Abbesses

 

Soirée Lyon Eun Kwon et Paula Rosolen

Lyon Eun Kwon est sud-coréenne, Paula Rosolen est allemande. Ces deux chorégraphes se sont faites remarquer au concours Danse Élargies ces dernières années. La première présente Glory, et s’interroge avec humour sur la compétition sportive et la discipline. La seconde montre Puppets, inspirée par la relation particulière entre des marionnettes et leurs manipulateurs. 

Du 22 au 23 septembre 2017, deux représentations au Théâtre des Abbesses

 

Red – A Documentary Performance de Wen Hui – Living Dance Studio

Wen Hui est une chorégraphe pionnière de la danse contemporaine en Chine. Dans cette pièce, elle s’interroge sur ce qui reste du maoïsme des années 1960, mêlant sa danse à des documents, entretiens et vidéos. Wen Hui se penche plus spécialement sur Le détachement féminin rouge, ballet de propagande (et toujours dansé par les troupes chinoises). Comment des danseuses professionnelles assumèrent les gestes de la rigueur et de l’enthousiasme maoïstes des années 1960-1970 ? Puis l’ankylose patrimoniale de cette danse dans la Chine capitaliste ? 

Du 27 au 30 septembre 2017, quatre représentations au Théâtre des Abbesses

 

Dolap de Mustafa Kaplan et Filiz Sizanli Taldans

Sur scène, un vieux frigidaire… Mustafa Kaplan et Filiz Sizanli ont détourné cet objet réservé à la décharge pour en faire leur agrès, leur partenaire de danse. Autour de ce Dolap, qui signifie “armoire” ou “intrigue” en turc, les deux chorégraphes tombent dans des situations absurdes ou loufoques, tels deux déménageurs qui entreraient dans l’imaginaire d’un enfant.

Du 19 au 22 octobre 2017, quatre représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

Conjurer la peur de Gaëlle Bourges

Tout va mal à Sienne en 1338. La tyrannie seigneuriale reviendra-t-elle chasser le gouvernement communal ? Ce dernier fait propagande. Il commande une gigantesque fresque au peintre Ambrogio Lorenzetti. Son thème : du bon et du mauvais gouvernement. Le bon permet le débat en respectant le sens des mots, quand le mauvais déforme l’usage de la parole. 2017 : Gaëlle Bourges excelle dans son art chorégraphique qui restitue en corps vivants des chefs-d’œuvre de l’histoire de la peinture. Pour Conjurer la peur, neuf performers reproduisent les pauses de la fresque, grande danse comprise. 

Du 22 au 25 novembre 2017, quatre représentations au Théâtre des Abbesses

 

Titans d’Euripides Laskaridis – Osmosis Performing Arts co

Dans Relic, invité en 2016 lors des Chantiers d’Europe, le performer grec Euripides Laskaridis s’inventait un corps artificiel, transgenre, monté sur escarpins, qui flirtait allégrement avec le grotesque et le ridicule. Affublé de costumes et prothèses conçus sur mesure par Angelos Mentis, le voilà qui s’apprête à défier la mythologie grecque, en s’attaquant – version transformiste – aux Titans, ces divinités primordiales qui ont précédé les dieux de l’Olympe. Pourquoi remonter si loin pour essayer de comprendre ce que nous faisons aujourd’hui ? Fouillant l’écart entre monde idéal et monde réel, rappelant humblement nos limites en tant que simples mortels, Euripides Laskaridis s’en donne à cœur joie, convoquant dans cette farce cosmique les influences du théâtre de l’absurde, du cirque, du burlesque et du cinéma.

Du 30 novembre au 2 décembre 2017, trois représentations au Théâtre des Abbesses

 

Quelque part au milieu de l’infini / New School d’Amala Dianor 

Né au Sénégal, nourri au hip hop, formé au CNDC d’Angers, remarqué chez Emanuel Gat, Amala Dianor est du genre éclectique. Sa nouvelle Quelque part au milieu de l’infini tresse des liens entre trois danseurs-chorégraphes aux origines variées, le Burkina Faso, la Corée et le Sénégal, pour déplacer les frontières en questionnant aussi le désir humain de vouloir toujours plus. New School est dans une veine purement hip hop sous haute tension. 

Du 13 au 17 mars 2018, six représentations au Théâtre des Abbesses

 

Revoir Lascaux de Gaëlle Bourges

Si la grotte de Lascaux est aujourd’hui connue de tous, c’est parce que des bambins la découvrirent. Ils eurent d’ailleurs du mal à ce qu’on les prenne au sérieux. Étrange rencontre entre les origines de l’art et les jeunes âges de la vie. La chorégraphe Gaëlle Bourges recourt à la présence des corps en scène et à un commentaire brillant, incisif, drôle s’il le faut. De quoi ôter la poussière dans nos regards et révéler ce qu’on ne sait pas bien voir dans les chefs-d’œuvre de l’histoire de la peinture.

Du 10 au 14 avril 2018, cinq représentations à l’Espace Pierre Cardin

 

Du désir d’horizons de Salia Sanou – Compagnie Mouvements perpétuels

Le chorégraphe burkinabé Salia Sanou a travaillé avec des réfugiés des camps du Burundi et du Burkina Faso. Cette expérience marquante a donné naissance au spectacle Du désir d’horizons dans lequel il développe des thèmes qui lui sont chers : l’altérité, le singulier, la question du territoire, des frontières. Imprégné du texte de Samuel Beckett Cap au pire et de Limbes / Limbo : un hommage à Samuel Beckett de Nancy Huston, le spectacle est une traversée de ces lieux confinés, octroyés à ceux qui ont fui les guerres et qui ne peuvent qu’attendre.

Du 12 au 14 avril 2018, trois représentations au 104

 

 

Focus cirque

Parce la frontière entre danse et cirque est plus fine et poreuse que jamais, pour le bonheur de la création

La Mécanique de l’histoire, une tentative d’approche d’un point de suspension de Yoann Bourgeois

Monuments en mouvement est la saison de spectacle du Centre des monuments nationaux. L’idée : amener le cirque et la danse dans des monuments historiques, lieux publics où ces arts vivants n’ont habituellement pas forcément leur place, pour un spectacle déambulatoire au coeur du public. Le circassien protéiforme et chorégraphe Yoann Bourgeois ouvre le bal dans le cadre majestueux du Panthéon. Dans chacun des cercles qui rythment le plan du Panthéon, il installera un agrès créé par lui : trampoline, plateau tournant, etc. Lui-même sera au centre pour un curieux dialogue avec le Pendule de Foucault. 

Du 3 au 14 octobre 2017, dix représentations au Panthéon

 

Espæce d’Aurélien Bory

Entre le cirque et la danse, Aurélien Bory est l’un des concepteur de spectacle les plus inventifs de sa génération. Ses moments de scène sont toujours bluffant d’originalité, de surprise et de poésie. Avec Espæce, il s’inspire de l’univers de Georges Perec. Entre les pages géantes d’un ogre en forme de livre, cohabite un joyeux microcosme artistique de l’espèce humaine : un acteur, un danseur, une chanteuse, une contorsionniste et un acrobate. 

Du 7 au 13 décembre 2017, six représentations au 104

 

Les Os Noirs de Phia Ménard – Compagnie Non Nova

Les créations de Phia Ménard, jongleuse, circassienne et metteuse en scène, se révèlent toujours pleines de surprises. Avec Les Os Noirs, l’artiste joue sur le double tableau de la mort et du désir, de la disparition programmée et de l’espoir. Avec tout un travail sur la matière – ici le plastique. 

Du 29 mars au 14 avril 2018, treize représentations au Monfort

 

Humanoptère de Clément Dazin

Quand la danse se mêle au jonglage… Des lancers de balles vertigineux comme pour dialoguer avec le ciel ou rebondir sur l’immensité de l’espace. Des jets directs et souples à la fois, culminant dans un jeu optique magnétique. Entre métaphore existentielle et vision plastique, le jongleur et metteur en scène Clément Dazin croise les atouts de sa pratique pour en exploiter tout le potentiel. Humanoptère se veut être “un éloge de la lenteur en réponse à l’urgence de ralentir“, autour de six jongleurs et jongleuses. 

Du 2 au 17 février 2018, douze représentations au Monfort

 

Toute la saison 2017-2018 et les informations pratiques sont à retrouver sur le site du Théâtre de la Ville.

 

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