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Saison 2016-2017 du Théâtre de la Ville – Quels spectacles choisir pour votre abonnement ?

Le Théâtre de la Ville vient de révéler sa programmation 2016-2017, présentée essentiellement hors les murs puisqu’il sera en travaux à partir du mois d’octobre prochain. Programmation hors les murs certes, mais toujours foisonnante. On y dénombre en effet 35 spectacles de danse, auxquels s’ajoutent 3 pièces rangées dans la catégorie théâtre susceptibles de vous séduire. Vous aimeriez vous abonner mais avez du mal à faire des choix dans cette offre abondante ? Que vous soyez balletomane classique, curieux ou amateur de contemporain, nous vous avons concocté un programme sur mesure.

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En préambule

Précisons tout d’abord qu’il existe trois formules d’abonnement danse/théâtre. À partir de 30 ans, vous pouvez choisir entre l’offre 4 spectacles & plus (mais il vous faudra en cocher 6 pour pouvoir y intégrer Viktor de Pina Bausch) ou 10 spectacles & plus. Vous avez moins de 30 ans ? Une offre 4 spectacles & plus vous est réservée avec un tarif spécial, et Viktor vous sera accessible en 5ème choix.

Chacune de nos sélections est présentée par ordre de dates pour les 4 premiers spectacles, qui sont aptes à constituer un abonnement. Si vous avez moins de 30 ans, vous pouvez dès lors y ajouter Viktor. Si ça n’est pas le cas, nous vous conseillons une cinquième pièce après laquelle vous aurez validé votre ticket pour Pina Bausch. Au delà (pour les balletomanes curieux et contemporains) l’ordre chronologique reprend pour atteindre l’abonnement 10 spectacles.

Last but not least, outre des réductions de 20 % à 50 % sur les billets (de 12 à 70 euros) et l’assurance d’être bien placé.e, votre abonnement vous permettra de recevoir le Journal du Théâtre de la Ville.

 

L’abonnement balletomane classique

Vous passez vos soirées à Garnier. Vous connaissez sur le bout des doigts Giselle, Le Lac des Cygnes ou La Bayadère. Entre François Alu et Hugo Marchand votre cœur balance et pour rien au monde vous n’auriez loupé les adieux d’Aurélie Dupont. Au détour des programmations de l’Opéra vous avez découvert Pina Bausch, Angelin Preljocaj ou Anne Teresa de Keersmaeker qui ont su vous séduire, et vous aimeriez approfondir l’aventure. D’ailleurs cette année c’est décidé, vous prenez un abonnement au Théâtre de la Ville ! Cette sélection, accessible aux néophytes de la danse contemporaine, est faite pour vous.

 

Dance de Lucinda Childs par le Ballet de l’Opéra de Lyon

Attention chef-d’œuvre ! Dance, imaginé par trois figures emblématiques de l’art minimaliste américain, la chorégraphe Lucinda Childs, le musicien Philip Glass et le plasticien Sol LeWitt, entre cette année au répertoire de l’Opéra de Lyon. Nul doute que ses danseur.se.s sauront briller dans cette pièce. Une partition euphorisante, une chorégraphie à la mathématique envoutante et des projections filmées qui la démultiplie : ce spectacle créé en 1979 a gardé toute sa modernité. Son vocabulaire académique devrait savoir vous séduire. C’est l’occasion également de découvrir le Théâtre de la Ville avant qu’il n’entame ses travaux si vous n’y êtes jamais allé.e.

Du 29 septembre au 3 octobre 2016 au Théâtre de la Ville

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Dance de Lucinda Childs par le Ballet de l’Opéra de Lyon

Letter to a man de Robert Wilson par Mikhail Baryshnikov d’après le Journal de Nijinsky

À l’hiver 1918/ 19, pendant six semaines, Vaslav Nijinski, danseur emblématique des Ballets Russes considéré comme le plus grand de son époque, rédige un journal. Il y couche ses sentiments, ses réflexions, y parle de la vie, de Dieu, de Diaghilev, de sa souffrance, de la danse… Il est peu après interné dans un asile psychiatrique où il passera les 30 dernières années de sa vie. Mikhail Baryshnikov, dirigé par Robert Wilson, interprète sur scène “ce témoignage bouleversant d’un artiste en train de sombrer dans la folie.” Une incursion dans la programmation théâtre du Théâtre de la Ville, mais est-il possible de résister à ces deux monstres sacrés de la danse que sont Nijinski et Barychnikov ?

Du 15 décembre 2016 au 21 janvier 2017 à l’Espace Pierre Cardin

 

Until the lions d’Akram Khan

Akram Khan, chorégraphe anglais d’origine bangladaise que vous connaissez pour avoir fait magnifiquement danser Sylive Guillem dans Sacred Monsters, présente cette saison une nouvelle création : Until the lions. Cette pièce, narrative, s’inspire de la mythologie hindoue et plus précisément d’un épisode du grand poème épique Mahabharata. L’occasion de (re)découvrir, accompagnée de chanteurs et musiciens live, son écriture, vive et virtuose, qui mêle vocabulaire contemporain et kathak (style traditionnel indien).

Du 15 au 17 décembre 2016 à La Villette

 

A Love Supreme d’Anne Teresa de Keersmaeker et Salva Sanchis

Vous connaissez Anne Teresa de Keersmaeker dont les chorégraphies sont régulièrement présentées à l’Opéra de Paris depuis l’entrée de Rain à son répertoire en 2011. A Love Supreme, re-création étendue d’une pièce pour quatre danseurs, écrite avec Salva Sanchis en 2005, rend hommage à John Coltrane et à son album mythique. Entre épure et complexité, rigueur de l’écriture et improvisation, la chorégraphe connue pour sa musicalité se coule dans l’univers spirituel de l’immense jazzman.

Du 5 au 9 avril 2017 au Centquatre – Paris

 

Trois Grandes Fugues de Lucinda Childs, Maguy Marin et Anne Teresa de Keersmaeker par le ballet de l’Opéra de Lyon

Cette soirée propose trois versions de la Grande Fugue de Beethoven, chorégraphiées par trois artistes majeures de la scène post moderne et contemporaine. L’occasion de voir la pièce contrapuntique d’Anne Teresa de Keersmaeker interprétée par les danseurs de sa compagnie, de retrouver Maguy Marin sous un jour moins abrupt qu’avec Les applaudissements ne se mangent pas, et de découvrir une nouvelle création de Lucinda Childs.

Du 29 novembre au 3 décembre 2016 à la MAC Créteil

 

Viktor de Pina Bausch par le Tanztheater Wuppertal

Vous avez adoré Le Sacre du Printemps et Orphée et Eurydice ? Il faut absolument que vous découvriez les magnifiques interprètes du Tanztheater Wuppertal. Créée en 1986 à Rome, Viktor est la première pièce d’une longue série où il voyage dans diverses villes du monde. Dans cet opus entre tristesse et pure beauté, Pina Bausch reconstruit l’atmosphère de la capitale italienne, à travers une succession de scènes qui scrutent, comme toujours, la tendresse et la cruauté des rapports humains.

Du 3 au 12 septembre 2016 au Théâtre du Châtelet

 

Un premier abonnement de six spectacles au Théâtre de la Ville, pour un balletomane classique, c’est déjà très bien. Mais si, malgré votre abonnement à l’Opéra, il vous reste suffisamment de soirées libres et que votre compte bancaire n’est pas déjà dans le rouge, vous verrez également les pièces suivantes avec plaisir.

Sacre / Gold d’Emanuel Gat (du 25 au 30 mars 2017 au Centquatre – Paris). Le chorégraphe israélien installé en France propose dans une même soirée une de ses plus anciennes et une de ses plus récentes pièces. Il “reprend un Sacre mâtiné de salsa, et compose, à partir des Variations Goldberg interprétées par Glen Gould, une pièce de grande maturité.”

Betroffenheit de Crystal Pite/ Jonathon Young (du 29 mai au 2 juin 2017 à La Colline-Théâtre National). La canadienne qui fut membre du Ballett Frankfurt de William Forsythe est aujourd’hui chorégraphe associée du Nederlands Dans Theater et artiste associée du Sadler’s Wells de Londres. À l’affiche de Garnier avec une création en septembre prochain, elle est également programmée cette année par le Théâtre de la Ville. Betroffenheit est “un étrange cabaret expressionniste entre la vie et la mort, dans une ambiance électrique“.

FLA.CO.MEN d’Israel Galvan (du 19 au 29 juin 2017 à l’Espace Pierre Cardin). Si vous aimez le flamenco, Israel Galvan, qui bouscule le genre, est un incontournable. Dans FLA.CO.MEN, “la danse est en permanente effusion et en musicalité affûtée, ne craignant pas d’épouser les airs folkloriques, ni de frayer avec la dissonance ou encore de partir dans des embardées free jazz“.

Création mondiale 2017 d’Hofesh Shechter (du 14 au 24 juin 2017 à La Villette). Chorégraphe Israélien passé par la Batsheva Dance Company, Hofesh Shechter est aujourd’hui installé à Londres. “Attisée par un groupe de musiciens capables de jouer tradi et rock, sa nouvelle création puise dans un jeu de reflets entre couleur musicale russe et mélodies traditionnelles juives.”

La Grenouille avait raison de James Thierrée (du 1er au 31 décembre 2016 au Théâtre du Rond-Point) et/ ou MINUIT et demi de Yoann Bourgeois (du 6 au 15 juin 2017 à L’Espace Pierre Cardin). Si vous aimez le cirque, ne ratez pas ces deux spectacles, ces deux artistes à l’univers aussi poétique que singulier. James Thierrée “mêle théâtre, danse et cirque et ouvre avec cette création un nouveau chapitre de son livre de contes.” Quant à Yoann Bourgeois, il “compose un parcours-spectacle autour des arts du cirque, où les agrès mettent en suspension bien plus que les corps ou le temps.”

 

 

L’abonnement balletomane curieux

De la post modern dance américaine à la danse française, de l’école flamande à l’israélienne, du hip hop à la danse théâtre, vous avez envie de tout connaître, de tout découvrir. Entre répertoire et créations, grand.e.s et jeunes chorégraphes, ce programme éclectique vous permettra d’assouvir votre curiosité.

 

Dance de Lucinda Childs par le ballet de l’Opéra de Lyon

En octobre 2014, le Théâtre de la Ville permettait au public d’enfin (re)découvrir le chef d’œuvre de l’art minimaliste américain qu’est Dance. Cette pièce hypnotique est de retour, cette fois interprétée par le ballet de l’Opéra de Lyon, puisqu’elle vient d’entrer à son répertoire. Si la chorégraphie et la musique euphorisante de Philip Glass ne changent pas, le superbe film de Sol LeWitt, qui démultiplie sur un écran de gaze les mouvements effectués sur scène, a lui été recréé avec les danseur.se.s lyonnais.e.s. À ne pas manquer !

Du 29 septembre au 3 octobre 2016 au Théâtre de la Ville

 

Until the lions d’Akram Khan

Chorégraphe phare de la scène anglaise, Akram Khan, présente cette saison une nouvelle création : Until the lions. Cette pièce, narrative, s’inspire de la mythologie hindoue et plus précisément d’un épisode du grand poème épique Mahabharata. Il renoue à cette occasion avec une de ses toutes premières expériences scéniques puisqu’il fut distribué à l’âge de 13 ans dans le Mahabharata de Peter Brook. Retrouver, accompagnée de chanteurs et musiciens live, son écriture, vive et virtuose, qui mêle vocabulaire contemporain et kathak (style traditionnel indien), sera sans doute un grand plaisir.

Du 15 au 17 décembre 2016 à La Villette

 

Jamais Assez de Fabrice Lambert

Formé au CNDC d’Angers puis danseur pour François Verret, Catherine Diverrès ou Rachid Ouramdane, Fabrice Lambert est un pur produit de la scène française. Jamais assez, créé en 2015 au festival d’Avignon, y a remporté un joli succès critique. Inspiré par la grotte Onkalo, en Finlande, où il est prévu d’enfouir nos déchets nucléaires pour 100 000 ans autant que par le mythe de Prométhée, le chorégraphe y déploie une danse précise et incandescente, entre ténèbres et feux lumineux qui démultiplient les mouvements.

Du 18 au 21 janvier 2017 au Centre Pompidou

 

A Love Supreme d’Anne Teresa de Keersmaeker et Salva Sanchis

Après la post modern dance américaine, les scènes anglaises et françaises, voici Anne Teresa de Keersmaeker, chorégraphe emblématique s’il en est de la danse belge. Revisitant son répertoire, celle-ci se propose de recréer A Love Supreme, pièce pour 4 danseurs, écrite en 2005 avec Salva Sanchis. Dans une version étendue pour pouvoir constituer une soirée, ils rendent hommage à John Coltrane et à son album mythique. Entre épure et complexité, rigueur de l’écriture et improvisation, la chorégraphe connue pour sa musicalité se coule dans l’univers spirituel de l’immense jazzman.

Du 5 au 9 avril 2017 au Centquatre – Paris

 

Création mondiale 2017 d’Hofesh Shechter

Impossible de constituer un programme de danse contemporaine sans y laisser une place de choix à la danse israélienne, impulsée par Ohad Naharin et sa Batsheva Dance Company. Hofesh Shechter y a fait ses classes avant de s’installer à Londres. Pour sa nouvelle création dont la première mondiale aura lieu à La Villette, il convoque sur le plateau des musiciens “capables de jouer tradi et rock” et imagine “une trame singulière sur le thème de l’écart existant en Russie comme en Israël entre le sentimentalisme musical et la dureté de la vie quotidienne.”

Du 14 au 24 juin 2017 à La Villette

 

Viktor de Pina Bausch par le Tanztheater Wuppertal

Ah Pina Bausch ! Comment imaginer qu’elle fut si controversée au début de son tanztheater ? Elle qui est aujourd’hui célébrée partout dans le monde comme une des plus grandes figures de la danse. Elle dont les spectacles se jouent à guichet fermé, le public n’hésitant pas à faire des heures de queue ou à airer devant les théâtres une petite pancarte à la main les soirs de première, espérant acquérir un précieux ticket. Chacune des venues de sa compagnie à Paris est une fête. Pour la saison prochaine, se sera avec Viktor. Créée en 1986 à Rome, elle est la première pièce d’une longue série où le Tanztheater de Wuppertal voyage dans diverses villes du monde. Un opus entre tristesse et pure beauté, où l’éminente chorégraphe reconstruit l’atmosphère de la capitale italienne, à travers une succession de scènes qui scrutent, comme toujours, la tendresse et la cruauté des rapports humains.

Du 3 au 12 septembre 2016 au Théâtre du Châtelet

 

Monchichi de Wang Ramirez

Dans un récent article, Télérama consacrait Paris comme capitale mondiale de la danse hip hop. Il est vrai que de Marion Motin au duo Wang Ramirez, la danse urbaine française s’exporte avec succès, comme elle a su, depuis les précurseurs Kader Attou et Mourad Merzouki se faire une place de choix sur les scènes contemporaines. Après avoir programmé trois saisons de suite (un record !) Borderline, le Théâtre de la Ville propose cette année de (re)découvrir Monchichi, la pièce fondatrice du duo franco-allemand, aux racines espagnoles et sud-coréennes. Ils y content avec “poésie, tendresse et humour ce qui les unit dans la vie, à leur double culture et au hip hop“.

Du 14 au 18 février 2017 au Théâtre du Rond-Point

 

Betroffenheit de Crystal Pite / Jonathon Young

La canadienne qui fut membre du Ballett Frankfurt de William Forsythe est aujourd’hui associée du Nederlands Dans Theater, du Centre des arts du Canada et du Sadler’s Wells de Londres. Elle remporte un succès aussi grandissant que retentissant. Elle sera d’ailleurs cette saison à l’affiche de Garnier avec une création en septembre prochain, du Théâtre de la Ville et de Chaillot en juin. Pour Betroffenheit, présenté à La Colline, elle s’associe à l’auteur et comédien Jonathon Young. Ils créent ensemble une pièce de danse théâtre comme “un étrange cabaret expressionniste entre la vie et la mort, dans une ambiance électrique“.

Du 29 mai au 9 juin 2017 à La Colline – Théâtre National

 

MINUIT et demi de Yoann Bourgeois

Voilà déjà de nombreuses années que la danse contemporaine s’hybride avec le nouveau cirque. Yoann Bourgeois, artiste formé au Centre National des Arts du Cirque autant qu’au CNDC d’Angers, et à la tête du CCN de Grenoble en compagnie de Rachid Ouramdane depuis janvier dernier, en est un des plus beaux exemples. Programmé deux années de suite avec le formidable Celui qui tombe, il revient avec un parcours mêlant les agrées, jouant des déséquilibres et envols, conçu sur mesure pour l’Espace Pierre Cardin. Performance et poésie en perspective.

Du 6 au 15 juin 2017 à l’Espace Pierre Cardin

 

In spite of Wishing and Wanting de Wim Vandekeybus

Wim Vandekeybus fut l’étonnant interprète du Body, body on the Wall ou de The power of theatrical madness du controversé Jan Fabre, avant de devenir à son tour un des chorégraphes éminents de la scène flamande. Après avoir repris sa réjouissante première pièce, What the body does not remember au Centquatre en 2015, il recrée In spite of Wishing and Wanting, opus datant de 1999. La mise en danger, une énergie parfois violente, une danse virtuose et le questionnement sur les rapports entre corps et esprit sont les marques de fabrique de celui qui étudia la psychologie avant de se tourner vers le spectacle. Dans cette veine, In spite of Wishing and Wanting met en scène les pulsions de 12 hommes à la recherche de leur identité.

Du 28 juin au 1er juillet 2017 à La Villette

 

 

L’abonnement balletomane contemporain

Vous êtes un habitué.e du Théâtre de la Ville et de celui des Abbesses. On vous voit régulièrement à Chaillot, parfois au CND, au Centquatre ou à La Villette. Vous regrettez de ne pas pouvoir courir tous les festivals, à la recherche de vos chorégraphes préférés ou de jeunes talents à découvrir. Ce programme 100% création, ou re-création, en tous cas garanti sans reprise, est fait pour vous.

 

Until the lions d’Akram Khan

Créé en janvier 2016 au Roundhouse de Londres puis présenté le même mois à La Comète de Châlons-en-Champagne, dans des salles qui ont la particularité d’être circulaires, Until the lions est une pièce interprétée par Akram Khan et deux danseuses, qu’accompagnent quatre musiciens-chanteurs. Le célèbre chorégraphe anglais d’origine bangladaise y revisite un épisode du grand poème épique Mahabharata, récit qu’il connait bien pour l’avoir interprété sous la direction de Peter Brook dans son adolescence. Inspiré par le livre éponyme de Karthika Naïr, il livre une version moderne et universelle du mythe hindou, magnifiant ses héroïnes et se concentrant sur l’amour, la trahison et la vengeance. L’occasion de retrouver à Paris l’écriture si particulière d’Akram Khan, vive et virtuose, mêlant contemporain et kathak, deux après son duo avec Israel Galvan.

Du 15 au 17 décembre 2016 à La Villette

 

Moeder (Mère) de Peeping Tom

Vous avez aimé Vader (Père) du duo Gabriella Carrizo et Franck Chartier ? Bonne nouvelle, Moeder (Mère), le deuxième volet de la trilogie, s’installe à la MAC de Créteil, 4 mois après sa création en Allemagne. Nouveau huis clos, nouvelle réflexion sur la famille, qui veille cette fois la mère défunte. Même univers étrange, tendre et drôle, où les danseur.se.s contorsionnistes seront accompagnés de la mezzo-soprano Eurudike De Beul. “Peeping Tom va explorer ce thème et ce personnage central, la mémoire et la mère, avec ce même regard tendre et narquois que l’on retrouve dans tous leurs spectacles. A la fois drôle et étrange ; Moeder est dérangeant et pourtant si familier : on y retrouve la même fascination pour ce sentiment que le monde est trop vaste pour nous, le même regard amusé sur nos tentatives vaines de le faire rentrer dans nos schémas.”

Du 26 au 28 janvier 2017 à la MAC Créteil

 

A Love Supreme d’Anne Teresa de Keersmaeker et Salva Sanchis

Comme cette saison avec La nuit transfigurée, Anne Teresa de Keersmaeker plonge dans son répertoire pour re-créer une pièce et étendre sa durée afin qu’elle constitue une soirée complète. Il s’agit cette fois de A Love Supreme, opus pour 4 danseurs, écrit en 2005 avec Salva Sanchis, dans lequel ils rendent hommage à John Coltrane et à son album mythique. Entre épure et complexité, rigueur de l’écriture et improvisation, la chorégraphe connue pour sa musicalité se coule dans l’univers spirituel de l’immense jazzman.

Du 5 au 9 avril 2017 au Centquatre – Paris

 

Création mondiale 2017 d’Hofesh Shechter

C’est à La Villette qu’aura lieu la première mondiale de la prochaine pièce d’Hofesh Shechter, chorégraphe et compositeur israélien passé par la Batsheva et la troupe de Wim Vandekeybus, avant de créer sa compagnie à Londres. Mais est-il vraiment utile de vous le présenter ? D’Uprising à Political Mother, en passant par Barbarians à l’affiche cette saison du Théâtre de la Ville, vous avez sans doute eu l’occasion de vous familiariser avec son écriture fulgurante et rageuse, mâtinée de pulsations rythmiques intenses. Pour ce nouvel opus, il convoque sur le plateau des musiciens “capables de jouer tradi et rock” et imagine “une trame singulière sur le thème de l’écart existant en Russie comme en Israël entre le sentimentalisme musical et la dureté de la vie quotidienne.”

Du 14 au 24 juin 2017 à La Villette

 

Danse de nuit de Boris Charmatz

D’Aatt…enen…tionon à Programme court avec essorage, de la Levée des conflits au plus récent Manger, le danseur et chorégraphe Boris Charmatz ne cesse de chahuter les genres, de questionner la danse. À peine prend-il à la tête du CCN de Rennes en janvier 2009 qu’il le renomme Musée de la danse. ” Le Musée de la danse voudrait bousculer et l’idée que l’on se fait du musée, et l’idée que l’on se fait de la danse ! Mariage impossible entre deux mondes, il explore les tensions et les convergences entre arts plastiques et arts vivants, mémoire et création, collection et improvisations sauvages, œuvres mouvantes et gestes immobiles.” Rien d’étonnant alors à ce qu’on le retrouve invité au MoMa en 2013, à la Tate Modern en 2012 et 2015… Et la saison prochaine dans une cour oubliée du Musée du Louvre ! Pour cette nouvelle création, il invente “Une danse tendue par l’urgence, qui devrait parler aussi. Parler vite, en fulgurance, avec l’acuité de trait d’un dessin d’actualité. […] Une pièce qui sait les défis du temps présent ; buissonnière pour un public qui ne le sera pas moins.”

Du 19 au 23 octobre 2016 au Musée du Louvre

 

Viktor de Pina Bausch par le Tanztheater Wuppertal

De Kontakthof à Vollmond, de Nelken à Café Müller, du Sacre du Printemps à Palermo Palermo, vous connaissez votre Pina Bausch sur le bout des doigts. Mais avec un tel répertoire, rares sont ceux et celles qui peuvent se targuer d’avoir vu toutes les pièces de la grande dame de Wuppertal. Et quand bien même, pourquoi alors ne pas les revoir ? Chacune des venues du Tanztheater à Paris reste une fête. C’est Viktor qui sera à l’affiche la saison prochaine, en septembre et non au printemps, une fois n’est pas coutume. Créée en 1986 à Rome, elle est la toute première de ses pièces de voyage. Entre tristesse et pure beauté, la chorégraphe reconstruit l’atmosphère de la capitale italienne, à travers une succession de scènes qui scrutent, comme toujours, la tendresse et la cruauté des rapports humains.

Du 3 au 12 septembre 2016 au Théâtre du Châtelet

 

Quicksand de Robert Ashley / Steve Paxton

Inventeur de la “contact-improvistaion“, figure emblématique de la post modern dance américaine et membre fondateur du Judson Dance Theater, au même titre que Lucinda Childs, Trisha Brown ou Yvonne Rainer, Steve Paxton revient au Théâtre des Abbesses après Bound, avec une création dont la première a eu lieu à New York en février dernier. Ayant collaboré à plusieurs reprises avec Robert Ashley, le chorégraphe “s’est vu confier une “mission” par le compositeur : mettre en scène et mouvement ce qui allait être sa dernière œuvre, puisqu’il est mort peu après avoir terminé l’enregistrement et avoir donné de minutieuses indications sur ce qu’il souhaitait.” Un opéra en trois actes pour musique, danse et lumières, créé à partir du livret éponyme écrit par Robert Ashley.

Du 21 au 24 septembre 2016 au Théâtre des Abbesses

 

Trois Grandes Fugues de Lucinda Childs, Maguy Marin et Anne Teresa de Keersmaeker par le ballet de l’Opéra de Lyon

Avec ces Trois Grandes Fugues, le ballet de l’Opéra de Lyon et le Théâtre de la Ville nous proposent une expérience des plus intéressantes. Voir, dans une même soirée, comment trois grandes dames, emblématiques s’il en est des courants qu’elles représentent (la post modern dance, la nouvelle danse française et la danse flamande) s’emparent d’une même partition musicale : La Grande Fugue de Beethoven. Si les versions de Maguy Marin (Grosse Fugue) et d’Anne Teresa de Keersmaeker (Die Grosse Fuge) sont déjà fort connues, découvrir une nouvelle création de Lucinda Childs ne donne que plus d’attrait à ce programme, dont la première aura lieu à Lyon quelques jours avant son arrivée à la MAC de Créteil.

Du 29 novembre au 3 décembre 2016 à la MAC Créteil

Grosse Fugue de Maguy Marin

Grosse Fugue de Maguy Marin

Portrait of myself as my father de Nora Chipaumire

La Brooklyn Academy of Music de New York et le Théâtre de la Ville s’associent la saison prochaine pour créer le programme Brooklyn-Paris Exchange. Dans ce cadre, Yoann Bourgeois et Wang Ramirez seront à l’affiche de la célèbre institution américaine, tandis que le public parisien pourra découvrir les artistes Nora Chipaumire et Steve Cosson. La première, couronnée de trois Bessie Awards, est considérée comme une rock star de la danse contemporaine outre-Atlantique. Après sa création en avril dernier dans le New Jersey, elle présentera pour la première fois en France Portrait of myself as my father. Dans cette pièce, la chorégraphe native du Zimbabwe “évoque la figure de son père et, au-delà, les combats de l’homme noir, dans un Sacre du printemps inversé, dansé sur un ring de boxe !

Du 13 au 15 janvier 2017 au Théâtre des Abbesses

 

Pièces (titre provisoire) d’Ambra Senatore

Après Aringa Rossa, la chorégraphe italienne, depuis janvier 2016 à la tête du CCN de Nantes, revient avec une création dont le titre provisoire est Pièces. Non au sens théâtral du terme, quoiqu’Ambra Senatore aime brouiller les pistes entre fiction et réalité, mais comme “différents espaces de vie commune au risque que ce décor pour être tout à fait vrai ne soit mis en pièces“. On retrouvera avec grand plaisir sa danse-théâtre qui jette sur le quotidien un voile absurde et plein d’humour.

Du 15 au 19 février 2017 au Théâtre des Abbesses

 

 

L’abonnement juste pour Pina

Tout ça est bien beau mais ce qui vous intéresse avant tout, vous, c’est le Tanzwuppertal de Pina Bausch ! Vous avez de mauvais souvenirs d’attentes interminables et infructueuses au guichet. Vous n’oublierez jamais vos centaines d’appels au Théâtre de la Ville, juste à l’heure de l’ouverture des réservations, débouchant inlassablement sur un disque vous répétant que malheureusement, toutes les lignes de votre correspondants sont occupées. Et quand, après une heure de patience et de ténacité rares, une voix humaine surgissait enfin au bout du fil, c’était pour vous asséner : “Non, désolé.e, c’est complet !”

Vous l’avez compris, l’abonnement 5 ou 6 spectacles (en fonction de votre âge) est le remède imparable. Fini les attentes et le stress. Toutefois, si vous êtes incapables de vous projeter plus d’un an à l’avance pour choisir des dates, si votre budget ne vous permet pas de prendre autant d’abonnements que vous le souhaiteriez, ou si tout simplement, le Théâtre de la Ville n’est pas votre salle de prédilection, ce n’est pas perdu pour autant.

Jusqu’à maintenant, la parade consistait à prendre une carte places à 2. Pour 26 € (13 € pour les moins de 30 ans), celle-ci vous permet de réserver vos places une semaine avant l’ouverture générale des locations et offre une réduction de 15 à 55 % pour deux places pour tous les spectacles. Alors certes, cela n’assurait pas d’être particulièrement bien placé et n’évitait pas de multiples appels au standard du Théâtre de la Ville, mais assurait de sortir vainqueur de la bataille, un ou deux billets en main, pour peu qu’on mette du cœur à l’ouvrage.

Hélas, depuis la saison 2015-2016, plus de réservation prioritaire pour Pina Bausch. Carte places à 2 ou non, la date d’ouverture des locations était la même, au moins pour le programme présenté au Théâtre de Châtelet (je n’ai pas eu l’occasion de vérifier si c’était le cas aussi pour Agua, j’imagine que oui). Mais la jauge du Châtelet étant deux fois plus importante (2.000 places contre 1.000 au Théâtre de la Ville), il restait le lendemain de l’ouverture, des billets à tous les prix pour toutes les dates.

Pour la saison prochaine, Viktor est programmé du 3 au 13 septembre au Théâtre Châtelet. À noter dès aujourd’hui : l’ouverture exceptionnelle de la billetterie le 21 juin 2016 à 11h. S’abonner à la newsletter de Danses avec la plume qui vous le rappellera devrait donc suffire à obtenir votre graal.

Et puisque Pina Bausch vous séduit tant que ça, vous serez sans doute également conquis.e par JESSICA AND ME de Cristiana Morganti (du 16 au 24 mai 2017 au Théâtre des Abbesses), danseuse emblématique du Tanztheater de Wuppertal depuis 1993.

 

Toute la programmation de cette saison 2016-2017 et les formulaires d’abonnement sont à retrouver sur le site du Théâtre de la Ville.

 

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