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La Fille mal gardée – Marine Ganio et Marc Moreau

Dernière distribution pour cette série de La Fille mal gardée de Frederick Ashton au Ballet de l’Opéra de Paris, l’occasion de découvrir deux prises de rôleMarine Ganio en Lise et Marc Moreau en Colas. Malgré l’enthousiasme d’une grande partie du public, réjouissant et porteur pour les interprètes, je ne suis pas davantage entrée dans ce ballet que lors de la représentation du 8 juillet 2015. La distribution m’a en effet semblé moins convaincante, à l’exception de Marine Ganio, qui incarne une Lise pleine de caractère et de charme.

La Fille mal gardée - Marc Moreau et Marine Ganio

La Fille mal gardée – Marc Moreau et Marine Ganio

Marine Ganio n’a pas une technique ébouriffante, et à quelques moments (certes très rares) éprouve même des difficultés à réaliser certains pas. Elle danse parfois à côté de la musique, mais la partition ne porte pas assez le ballet pour que cela soit gênant. Sa danse est toutefois d’une grande finesse, notamment dans l’exécution des petits pas qui nécessitent une précision et une virtuosité du bas de jambe typiques de l’école française, de la “belle danse“.

Altière et gracieuse dans ses épaulements très mobiles, douce dans la rondeur fluide de ses ports de bras et piquante dans ses expressions, la Lise de Marine Ganio est une forte tête vive et séduisante, qui mène la danse d’un bout à l’autre de la pièce. La danseuse a un réel talent interprétatif, et il faut espérer que lui seront offertes d’autres occasions de l’exprimer.

La Fille mal gardée - Marine Ganio

La Fille mal gardée – Marine Ganio

A ses côtés, Marc Moreau est un Colas amoureux et ingénu, mais un peu fade. Ses variations sont parfois timides et son jeu trop égal. Il forme cependant un couple crédible avec Lise, véritable héroïne de ce ballet. Mère Simone est également dépassée par l’ardeur gaie de sa fille. Aurélien Houette a beaucoup de présence comique, mais il use un peu trop d’une pantomime cartoonesque, qui pourrait être plus dansante.

Daniel Stokes en revanche est passé à côté de son personnage : son Alain semble feindre l’idiotie pour dissimuler ses plans machiavéliques ! La faute à ses mimiques alternant de la séduction minaudante à l’insinuation retorse, et surtout à des pas trop énergiques et ancrés dans le sol au lieu d’avoir ce sautillement si particulier. Les pas d’Alain doivent être lunaires jusqu’à ne pouvoir toucher terre sans en être repoussés.

La Fille mal gardée - Marc Moreau

La Fille mal gardée – Marc Moreau

Le corps de ballet est désormais bien réglé (sauf dans le numéro de claquettes-sabots, cacophonique ce soir !), mais il manque de relief, ou plutôt est trop sage. Difficile de croire que ses pas sont inspirés de danses paysannes ! Il forme plutôt un écrin bienveillant pour le couple principal, dont la candeur, malgré les inégalités de cette distribution, éclaire le ballet d’un jour touchant.

La Fille mal gardée - Marc Moreau et Marine Ganio

La Fille mal gardée – Marc Moreau et Marine Ganio

La Fille mal gardée de Frederick Ashton par le Ballet de l’Opéra de Paris au Palais Garnier. Avec Marine Ganio (Lise), Marc Moreau (Colas), Aurélien Houette (Mère Simone), Daniel Stokes (Alain), Alexis Saramite (Thomas) et Antoine Kirscher (danseur à la flûte). Vendredi 10 juillet 2015.

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