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Barbarians – Hofesh Shechter

Commandée par le dernier Festival d’Avignon, la pièce Barbarians de Hofesh Shechter a fait une halte au Théâtre de la Ville, son lieu habituel à Paris. Ce triptyque reprend ce qui fait la patte du chorégraphe : une chorégraphie énergique et instinctive, un jeu entre la danse, la lumière (à vif) et la musique (à fond). Une pièce en trois actes dont la fulgurance séduit, même si celle-ci naît plus du mélange des choses que de la danse en soit, qui reste au final plutôt attendue.

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Barbarians – Hofesh Shechter

The barbarians is love, la première partie, est comme la présentation de la danse de Hofesh Shechter. La scène est structurée par des lumières vives, qui aime éblouir la salle, la danse est portée par une musique saturant volontairement les oreilles. Six danseurs en blanc habitent l’espace, jouant des poursuites et du tempo. C’est un peu clip, c’est un peu déjà vu, mais c’est diablement efficace. La danse, même si pas forcément originale, emporte par son énergie. La pièce est véritablement pensée dans son ensemble. L’impulsion ne vient pas des pas, mais du mélange des pas avec la musique et la lumière. Hofesh Shechter aime le spectacle total, il sait ce qui marque le public, il s’en sert sans hésiter, mais il s’en sert bien.

La deuxième partie, tout en académique jaune et intitulée tHE bAD est plus oubliable. Est-ce une question de costume, mais l’ensemble fait daté, sans avoir l’énergie de la première partie – même si un certain humour et un air détaché des interprètes ressortent par instants. La troisième partie, Two completely different angles of the same fucking thing, est d’une tout autre ampleur. Déjà, surprise : pas de lumières crues (on est plutôt dans la sobriété), un air jazz à la place d’une musique saturée. Sur scène, une femme bobo-chic, un homme un peu paumé. Commence alors un duo magnifique, entre grande sensibilité et grotesque voulu. Ils s’aiment, ils se soutiennent, ils se portent. Ils sont remplis d’humanité, se ressemblent malgré leurs différences, ont besoin l’un de l’autre. Les danseurs en blanc et les académiques jaunes les retrouvent pour un final à la fois burlesque et sensible. C’est le monde de Hofesh Shechter.

Barbarians - Hofesh Shechter

Barbarians – Hofesh Shechter

 

Barbarians de Hofesh Shechter par la Hofesh Shechter Company au Théâtre de la Ville. Avec Paula Alonso Gomez, Winifred Burnet-Smith, Chien-Ming Chang, Frédéric Despierre, Phil Hulford, Yeji Kim, Kim Kohlmann, Erion Kruja, Merel Lammers, Attila Ronai, Hannah Shepherd et Diogo Sousa. Mardi 31 mai 2016.

 

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