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Le Miami City Ballet aux Etés de la danse : épisode 4

Mardi 19 juillet 2011. Le Miami City Ballet aux Etés de la danse, au Théâtre du Châtelet. Ballet Imperial de George Balanchine, Afternoon of a Faun de Jerome Robbins, Liturgy de Christopher Wheeldon et Nine Sinatra Songs de Twyla Tharp. 

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Episode 1, épisode 2, épisode 3… L’épisode 4 fut le plus éclectique de tous. Quatre style très différents, montrant bien la variété du répertoire du Miami City Ballet.

Les deux premiers ballets étaient des redécouvertes. Ballet Impérial avait été un ravissement total lors de la première soirée, un peu moins cette fois-ci. Peut-être était-ce mon placement un peu plus en hauteur, où les manques d’alignement du corps de ballet étaient plus visibles… D’autres soirées ont suivi, avec des oeuvres où la compagnie semblait infiniment plus à l’aise, comme les magnifiques Quatre Tempéraments ou Square Dance. La cruauté des comparaisons. Le pur classique n’est peut-être pas ce qui leur convient le mieux, ces danseurs aiment définitivement plus les déhanchés et les poignets cassés que cet élégance si européenne. Pas de fine bouche néanmoins,  Ballet Impérial fut tout de même bien agréable, avec en soliste une rayonnante Patricia Delgado. Et je ne me lasse ni du style Balanchine ni de la musique. 

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Afternoon of a Faun fut à l’inverse encore plus apprécié que lors de la première, qui s’était déjà révélé comme un très plaisant moment. Après la découverte, place aux regards sur les petits détails, ces choses qui nous avaient échappé. Le narcissisme semble encore plus présent, avec un jeu sur le miroir-public plus appuyé, tout en restant subtile. La danseuse était presque la plus arrogante des deux. Et si elle part après le baiser, c’est plus par une blessure d’ego (le danseur a préféré son reflet à elle) que par amour bafoué. L’atmosphère très étrange qui se dégage dans ce ballet, sommes-nous vraiment dans une salle de danse comme le suggère le décor ou dans un monde imaginaire, a une saveur dont on ne se lasse pas

Liturgy fut très chaleureusement applaudi, mais ce fut pour moi le moins bon moment de la soirée. Première découverte de Christopher Wheeldon, et l’on ne peut pas vraiment parler de coup de coeur. Voilà un pas de deux contemporain comme on en voit beaucoup : des lignes épurés, une musique efficace, des effets d’extension. Bien dansé, bien exécuté, bien trouvé de la part du chorégraphe, c’est évident. Mais surprenant, pas vraiment. Je passe mon tour.

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Quant à Nine Sinatra Song, voici un véritable petit ovni pour nous Européens. Premier choc esthétique : la boule à facettes. Allumée, qui tourne, et qui transforme le Châtelet en boîte de nuit/bal prom/boum de 13 ans 1/2. Deuxième choc esthétique, le style très danses sportives, et les robes froufroutantes qui vont avec. Après les lignes Balanchinienne et le monde de Robbins, le public est ainsi transporté en un tour de main à la finale de Dancing with the stars. Bizarre bizarre, le ricanement n’est pas loin. 

Il serait d’ailleurs vraiment venu si les danseur-se-s du Miami City Ballet n’avait pas totalement assumé cette chorégraphie, avec la fraîcheur qui les caractérise. Sept couples s’élancent, dans des portés plutôt difficiles et beaucoup d’élan, sur les chansons si connues de Sinatra. Comme autant de sept caractères, sept situations amoureuses : le couple de vieux amants, les timides, les chiens-et-chats, les glamour, les absurdes… et les chauds-bouillants pour finir, avec un duo Katia Carranza/Renato Penteado particulièrement en forme. 

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La chorégraphie ne va pas chercher plus loin que le bout de son nez, mais que voulez-vous, je suis bon public, et au bout de la deuxième danse, je fredonnais les refrains. A défaut d’avoir une oeuvre majeure, voilà une véritable tranche de la culture américaine, celle que l’on juge de chez nous bien vite comme ringarde, mais qui n’est pas si déplaisante que ça si l’on sait se laisser prendre au jeu. Le public du Châtelet n’a en tout cas pas boudé ce petit plaisir. Les applaudissements ont fusé. Et les couloirs du métro ont résonné de quelques joyeux My Way

Spectacle présenté dans le cadre des Etés de la danse. Représentations du Miami City Ballet, cours publics et projections de films au Théâtre du Châtelet jusqu’au 23 juillet.

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