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Over the Cloud – 26e promotion du Centre national des arts du cirque

Que se cache-t-il derrière les nuages ? Les élèves de la 26e promotion du Centre national des arts du cirque (CNAC) proposent une bien jolie réponse dans leur spectacle Over the Cloud, mis en scène par Jérôme Thomas. Un monde rempli de créatures étranges mais pas bien méchantes, qui aiment rêver et s’amuser avec l’apesanteur.

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Over the Cloud

Chaque année, les étudiants sortants du CNAC montent un spectacle, chapeautés par un metteur en scène différent chaque année. Pari difficile que de créer un univers propre tout en mettant chaque élève en valeur. Over the Cloud répond parfaitement au cahier des charges, avec en prime une poésie et une singularité qui séduisent.

Les onze étudiant-e-s arrivent grimé-e-s de drôles de masques, torse nu. Pas d’ambiance sensualisante, plutôt un monde androgyne, un ailleurs. Et l’on ne recherche pas qui est un homme ou une femme, mais les différences physiques de chacun-e. Des hanches larges, une peau pus claire, une cambrure du dos (qui n’appartiennent d’ailleurs pas au sexe que l’on  imagine). Alors que l’obscurité disparait petit à petit, un fil tendu se dessinne, pris d’assaut par ces drôles de personnages.

Chacun-e va ensuite se servir de son agrès, tout en restant en scène en permanence. Over the Cloud réussit à montrer toutes les facettes des élèves, qui en bon-ne-s étudiant-e-s du cirque contemporain ne se contentent pas de leurs agrès, mais dansent, jouent la comédie, sont acrobates. Ceux et celles qui sont autour créent cette ambiance particulière, ce qui fait de ce spectacle un tout, et non un enchaînement de numéros.

Over the Cloud

Over the Cloud

Numéros qui sont d’ailleurs peut-être un peu trop sages en début de spectacle. Lorsque l’on met les pieds sous un chapiteau, l’on s’attend à pousser quelques whaouus, à frémir, à ressentir cette délicieuse peur du vide tout en restant tranquillement assis. La force du cirque contemporain est justement d’allier cette crâne virtuosité à un univers particulier, une ambiance singulière. Ce n’est pas que les numéros d’Over the Cloud ne sont pas difficiles, bien au contraire. Mais leur construction n’est pas de ce qui fait retenir son souffle. Exemple typique avec un passage de funambule sur une corde souple. Garder son équilibre doit y être monstrueusement difficile. Mais son évolution ne faisait que faire ressentir cette difficulté

La deuxième partie du spectacle trouve mieux sa voie de ce point de vue là, avec notamment un superbe numéro de cordes et tissus. Ou comment voir trois jeunes gens suspendus à plusieurs mètres du sol, la tête en bas, tranquille-je-suis-chez-moi-je-ne-vois-pas-où-est-le-problème. Ou ce duo de bascule, qui recherche moins la hauteur qu’un intéressant travail sur l’horizontalité. Le tout se termine par un merveilleux final, où chacun retrouve son agrès dans cet univers mystérieux qui a pris son ampleur au fur et à mesure du spectacle. C’est le monde de derrière les nuages.

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Over the Cloud de Jérôme Thomas par la 26e promotion du Centre national des arts du cirque, à La Villette. Avec Morgane Bonato (corde lisse), Quentin Claude (fil), Danilo De Campos Pacheco (tissus), Juan Ignacio Tula (roue Cyr), Stefan Kinsman (roue Cyr), Chiara Marchese (fil souple), Chloé Mazet (corde lisse), Luis Miguel Cajiao Oviedo (main à main – voltigeur), Jonathan Charlet (main à main – porteur), Alastair Davies (bascule coréenne) et Jules Trupin (bascule coréenne). Mercredi 28 janvier 2015.

 

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