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La sortie ciné de la semaine – Elektro Mathematrix de Blanca Li

Créé en 2010, Elektro Kif de Blanca Li n’a depuis cessé de tourner. Née de la rencontre de la chorégraphe et d’un groupe de jeunes danseurs “electro” tout juste sortis du lycée, la pièce rejoue une journée au bahut, quand les salles de classe se transforment en salle d’impro et toute leçon peut devenir de la danse. Pour marquer cette longue collaboration, Blanca Li a voulu faire d’Elektro Kif un film : Elektro Mathematrix, réalisé par elle-même, sorti en salles le 24 août. Une idée en soi sympathique, mais transposer la chorégraphie de la scène au grand écran ne la sert pas forcément.

Elektro-Mathematrix

Elektro Mathematrix de Blanca Li

L’idée d’Elektro Mathematrix est, tout comme la pièce chorégraphique, de suivre quelques ados dans une de leurs journées au lycée. Et dès le début, il y a un problème de décalage. Sur scène (j’avais vu la pièce en 2012), les danseurs avaient l’air de grands ados dégingandés. En 2016, les danseurs ont plutôt l’air d’avoir 25 ans, les voir débarquer dans les classes du lycée, alors qu’ils pourraient être les professeurs, passe moyennement. Tout est aussi entièrement tourné en décor naturel, à savoir le lycée technique Raspail dans le XIVe arrondissement de Paris. Une bonne idée là aussi sur le papuer, mais qui finalement délite l’humour de la pièce, où le collège était d’abord une sorte de monde imaginaire, qui pouvait se transformer au gré des envies de danse. Elektro Kif marchait sur l’humour, sur le sens du rythme et de l’énergie, masquant un geste chorégraphique parfois répétitif. Le film cache ainsi les qualités de la pièce, mais sa durée ne met que plus en exergue ses défauts.

Le lieu du lycée technique Raspail permet toutefois quelques scènes de danse plutôt sympathique. Il y a dans cet établissement des salles de menuiserie, des cuisines. Autant de lieux qui permettent à la danse de se mêler à des percussions improvisées. Les battles, faussement méchantes et vraiment remplies d’amitié, forment aussi les temps forts d’Elektro Mathematrix. Mais contrairement à ce que son sous-titre pourrait laisser penser, “une comédie musicale urbaine“, il manque une véritable trame, des tensions à résoudre, un fil conducteur plus fort qu’une simple journée de lycée. La complicité entre  Blanca Li et ses danseurs est palpable à l’écran, elle est sûrement le principal moteur du film. Mais ça ne suffit pas forcément pour en faire un véritable objet cinématographique.

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