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Rencontre avec Diane Saller, candidate au Prix de Lausanne 2014

Mercredi 22 janvier, 15h30. Le Prix de Lausanne démarre dans quelques jours. Pour Diane Saller, l’une des trois candidat-e-s français-es à avoir été sélectionné-e-s pour l’édition 2014 du concours, l’heure est aux ultimes répétitions. Dans un studio à l’est de Paris, vêtue d’un tutu blanc, elle répète inlassablement la variation de la Reine des Dryades, sous l’oeil attentif de sa professeure Jacqueline Coulouarn, qui dirige l’école Terpsichore.

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La variation, très technique, se termine pas une série de fouettés à l’italienne. “Le regard ! Essaye de regarder un point, de ne penser qu’à ça. Pense que je suis assise au premier balcon et que je te regarde“, conseille Jacqueline Coulouarn. La jeune danseuse de 17 ans refait le mouvement face au miroir, se questionne. “Dès que tu sens que ça fatigue, tends vers le haut. Avec la niaque, tu y arriveras“, la rassure sa professeure.

Diane Saller a la passion de la danse depuis qu’elle est toute petite. “J’ai tout de suite aimé ça, je voulais toujours en faire plus“, raconte-t-elle. “La professeure de ma mère, chez qui je prenais des cours d’éveil, m’a conseillé d’aller chez Jacqueline Coulouarn. J’ai donc commencé à six ans à l’école Terpsichore, montant dans les niveaux d’année en année“. Diane n’a jamais tenté l’École de Danse de l’Opéra de Paris, trop petite. En sixième, ses parents préfèrent l’inscrire dans un très bon collège plutôt qu’en sport-étude. “Mais j’ai continué à prendre de plus en plus de cours de danse“, explique Diane.Je savais très bien qu’au lycée, je ne pourrais plus tenir une scolarité normale tout en faisant beaucoup de danse. Je devais passer en mi-temps. Je suis allée au Lycée Racine. On a vu qu’il y avait aussi de très bons résultats, une élève y était aussi et ça marchait très bien pour elle. Ça a rassuré mes parents“.

Diane se lance dans les concours et remporte vite des médailles. Elle a le physique de la danseuse, explique Jacqueline Coulouarn quand il s’agit de parler des qualités de son élève. “C’est une fille intelligente, qui retient bien les choses. On ne peut pas être bête quand on danse. Et puis elle ne s’écoute pas. Elle travaille, travaille, travaille…“. Quand il faut parler de ses défauts, élève et professeure sont d’accord. “Je suis trop perfectionniste“, lance la jeune fille. Ça peut me porter préjudice car quand je ne suis pas contente, ça se voit. “Elle se rend malheureuse dès qu’elle rate quelque chose“, regrette sa professeure.

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En mi-temps depuis la seconde, aujourd’hui en terminale, Diane danse de 2h à 3h30 par jour. Elle répète les variations de Lausanne depuis début décembre, et 7 jours sur 7 depuis la rentrée de janvier. Elle n’a pas voulu quitter l’école Terpsichore. “Je sais qu’ailleurs, ce n’est pas forcément mieux qu’ici, où les cours me conviennent totalement“, assure la jeune danseuse. Mais à 17 ans, si elle veut devenir professionnelle, elle doit toutefois songer à aller voir ailleurs. “A un moment, il faut qu’elle parte, explique Jacqueline Coulouarn. “À 16-17 ans, il faut aller dans une grande école internationale, c’est le meilleur moyen pour entrer dans une compagnie“. Pour cette professeure, les meilleures restent la Royal Ballet School, la San Francisco Ballet School, l’école de Toronto ou l’école de Hambourg, où sont entrés deux de ses anciens élèves, Estelle Sallé et Carl Van Godtsenhoven.

Et c’est un peu par ce dernier que Diane est arrivée au Prix de Lausanne. Carl Van Godtsenhoven était en effet candidat il y a deux ans. “Quand il est rentré, Jacqueline m’a dit : ‘la prochaine fois, c’est toi’“, se souvient l’apprentie danseuse. Elle n’est pas retenue en 2013, “ce n’était pas une grande déception, je savais que c’était très dur“. 2014 fut par contre la bonne. “Quand j’ai appris que j’étais sélectionnée, je n’y croyais pas. J’étais tellement contente ! C’est un rêve d’y être…“, raconte Diane avec un grand sourire. “Pour moi, Lausanne est le plus prestigieux des concours“. Et plutôt différent du YAGP, où elle a été sélectionnée pour la finale à New York en avril prochain. “Le YAGP, c’est plus spectaculaire avec des petites qui se lancent dans Esmeralda. Mais Lausanne est plus axé sur la propreté“, explique Jacqueline Coulouarn.

Pour le Prix de Lausanne, Diane Saller a choisi la Reine des Dryades. “C’est une variation très difficile mais j’aime beaucoup le sens artistique qu’elle demande, le travail des bras. Même les fouettés à l’italienne, je les aime bien aussi (rires), même si c’est dur de les faire à la fin de la variation“. Fin de la répétition. La jeune fille retire ses pointes et son tutu blanc pour un collant sans pied et une tunique noir, en place pour répéter sa variation contemporaine, celle de Goyo Montero. “C’est une variation qui demande beaucoup d’interprétation. Je trouvais que c’était la plus jolie. Il y avait aussi une version du Sacre du Printemps qui était très violente. J’ai préféré celle-là qui est plus lyrique. Elle n’a pas été facile à apprendre car elle est longue. J’ai regardé pas mal de vidéos des années précédentes, pour voir comment les filles l’interprétaient“.

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Qu’attend Diane du Prix de Lausanne ? La finale, pas forcément. “J’y pense. Si je ne suis pas prise, je serais bien sûr déçue sur le coup. Mais comme je sais que le niveau est très fort, je serais déjà très contente d’y avoir participé“. La concurrence est rude et les candidat-e-s français ont souvent du mal à se faire une place à côté des candidat-e-s asiatiques. En Asie, on écoute moins les élèves qu’en France, explique Jacqueline Coulouarn. “Et je ne suis pas contre, sans devenir non plus un tyran. Mais en France, on est parfois un peu trop gentil. En danse, il ne faut pas s’écouter. Pour la finale, ça va être dur, mais elle le sait“. Diane espère par contre une bourse pour une grande école, la Royal Ballet School en tête.  Et de quelle compagnie rêve-t-elle pour la suite ? “Le Royal Ballet, l’Opéra de Paris, le SFB et bien sûr l’ABT, avec toutes les grandes stars qu’on connait“.

À déjà s’imaginer au Théâtre Beaulieu, ce n’est pas forcément la scène qu’appréhende le plus Diane. Plutôt les autres candidat-e-s.  “Je sais qu’il n’y aura que des gens très bons. J’ai peur d’être un peu à côté, de me retrouver à la barre avec des filles bien meilleures que moi“. Mais l’appréhension se mêle aussi d’excitation. “On aura des cours avec de grands professeurs, il y aura des danseurs de toutes les nationalités. Apparemment, il y a une très bonne ambiance“.

Pour l’heure, la jeune danseuse pense plutôt à ses bagages et à ne rien oublier. “Quatre paires de Gaynor Minden, huit tuniques, des demi-pointes, des collants, le tutu, tout le maquillage, les faux cils…“, récite Diane Saller tout sourire. Dans sa valise, elle emmène aussi son père et bien sûr sa professeure. “Lausanne, ça ne peut que l’enrichir. Quel que soit le résultat, c’est une très belle expérience“, conclut Jacqueline Coulouarn.

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Commentaires (2)

  • a.

    Intéressant de voir ces différents parcours. Bonne chance à elle !

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  • Estelle

    Bonne chance !!

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