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Un avant-goût de La Source

Si La Source ne séduit pas encore le grand public (aucun échos dans la presse et nombreuses places à vendre), les balletomanes sont par contre sur les rangs. La répétition publique de samedi après-midi affichait ainsi complet, avec une très longue file d’attente bien avant le début.

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Il faut dire que ce ballet a de quoi séduire : une création classique, une musique française, le très apprécié Jean-Guillaume Bart comme chorégraphe, des costumes et décors somptueux, des histoires tarabiscotées comme on les aime, des distributions nouvelles… Tout attire dans La Source, et le tout petit bout aperçu ce week-end n’a fait que confirmer les attentes. Attentes véritablement immenses de la part du public, un peu déçu par ce début de saison, et déjà lassé des distributions sur-attendues des prochains ballets.

Jean-Guillaume Bart a fait travailler deux extraits à Myriam Ould Braham et Florian Magnenet, avec Elena Bonnay comme chef de chant. Malheureusement, il n’y aura pas de vidéo cette fois-ci. la consigne anti-photo a visiblement été donnée aux hôtesses, qui ont traqué le moindre appareil durant tout l’heure. Sachez-le, ces deux clichés ont été pris au prix d’un certain péril. 

Le premier extrait est la rencontre entre la Fée de la Source Naïla (Princesse Myriam) et le chasseur Djemil (Florian Magnenet, officiellement surnommé Mignonet, bravo Elendae pour la trouvaille). Ce dernier a eu la malencontreuse idée de séduire Nouredda et de lui soulever son voile, ce qui n’a pas plus à ses frères, qui ont attaqué Djemil (pour faire simple, promis, je fais un résumé du synopsis avant la première). Il est à terre, quand apparaît Naïla, et ils se voient ainsi pour la première fois. Le deuxième extrait est un pas de deux entre eux. 

Première impression : la chorégraphie tient toutes ses promesses. Elle est fluide, extrêmement musicale, sans chichi et sans surcharge, avec un très beau travail des bras. Deuxième impression : Myriam Ould-Braham est sublime dans ce rôle de femme-enfant-fée, déjà interprète, elle est véritablement taillée pour l’oeuvre. Troisième impression : Jean-Guillaume Bart a tout de même de beaux restes. 

Le chorégraphe a très peu fait travailler ce couple, qui a surtout répété avec Florence Clerc. Il s’attache donc énormément aux détails. La chorégraphie est su, il faut maintenant peaufiner, faire attention aux accents musicaux, à la position précise d’un bras, aux intentions… 

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Jean-Guillaume Bart
 est extrêmement précis dans ses demandes, il sait très bien ce qu’il veut. Au début, il arrête quasiment les danseur-se-s à chaque pas. Ce sont finalement presque à chaque fois des corrections légères, comme un bras un peu plus devant, mais qui ont toute leur importante. Et Jean-Guillaume Bart montre beaucoup. Il pique, il arabesque, il porte, ses si belles lignes d’étoile sont encore bien visibles. 

D’un point de vue purement chorégraphique, ce travail est passionnant. D’un point de vue public, ce n’est pourtant pas la répétition la plus interactive. Très vite, les quatre artistes oublient le public pour se concentrer sur leur travail. Par moment, Jean-Guillaume Bart se  tourne vers l’assemblée pour livrer quelques anecdotes, mais elles se sont faites rares. Il explique ainsi que sa chorégraphie est difficile, parce que ce n’est pas une avalanche de pas (je le soupçonne de ne pas être un total pro-Noureev), mais qu’il faut quand même remplir l’espace, faire vivre son personnage. Il compare ainsi avec le début du deuxième acte de Giselle, où le Prince n’a pas grand chose à danser, mais le poids dramatique reste pourtant très fort. 

La seconde partie de la répétition est consacré à un pas de deux entre ces deux mêmes personnages. Là encore, les mouvements sont très fluides et harmonieux, naturels. Jean-Guillaume Bart insiste beaucoup sur les bras de Myriam Ould-Braham, lui demandant de ne pas rester trop académique, mais de continuer la ligne, dans une posture plus romantique, comme l’est la musique de Delibes. Et Mignonet dans tout ça ? Il porte. Il porte vraiment très bien, nous avons droit à un portée planche de toute beauté. Pour le reste, son personnage est encore un peu vert, alors que Myriam Ould-Braham semblait mieux savoir où aller. Il faut dire aussi que les deux extraits étudiés mettaient surtout en avant la danseuse. 

Le quatuor a eu droit à de nombreux applaudissements, de la part il est vrai d’un public conquis d’avance. Je ne serais pas à la première, mais à la deuxième, et démarrerait donc la série avec Princesse Myriam, ce qui me réjouit d’avance. D’autres compte-rendus de cette répétition sont à retrouver chez le blog A petits pas et celui d’Une passionnée

Commentaires (2)

  • Audrey

    Je n’ai pas pu venir samedi, mais ce que tu en dis a l’air vraiment alléchant 🙂 Je l’ai déjà dit, mais je me réjouis vraiment de voir Myriam Ould Braham pour la deuxième aussi !

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  • j’ai vraiment hâte de découvrir ce ballet! Je regrette de ne pas avoir pu assister à cette répétition. Mais on ne peut pas tout faire! je le verrai à la répétition AROP!

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