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[Prix de Lausanne 2025] Rencontre avec le candidat français Charlie Keffert

Comme chaque année, Danses avec la plume met un coup de projecteur sur les candidates et candidats français participant au Prix de Lausanne. Quatre ont été sélectionnés pour cette édition 2025. Débutons avec Charlie Keffert (413), 17 ans, élève au VM Ballet School de Toulouse, qui nous a accordé une interview trois jours avant de rejoindre Lausanne.

 

Charlie Keffert, candidat au Prix de Lausanne 2025

 

Dans l’interview que vous nous aviez donné en janvier 2024 après votre victoire à l’émission Prodiges, vous évoquiez déjà le Prix de Lausanne. Qu’est-ce que ce Prix représente pour vous ?

C’est un rêve, une sorte de Graal. Il fallait choisir le bon moment pour m’inscrire parce que c’est un concours assez décisif pour la carrière, pour avoir des opportunités. Mon professeur Matthew Madsen m’y prépare depuis trois ans dans mon école à Toulouse, le VM Ballet. Nous nous sommes dits que c’était la bonne année pour moi. Ce sera sans nul doute un tremplin.

 

Comment vous êtes-vous préparé ?

Mon professeur m’a demandé de faire le stage d’été comme présélection en juillet 2024. J’ai bénéficié d’une semaine de cours et coaching avec des professeurs de renom. J’ai été repéré donc je n’ai pas eu besoin de refaire des auditions vidéo. Même si j’étais prêt à le faire quoi qu’il arrive. En janvier, j’ai gagné la demi-finale européenne du YAGP au Portugal pour laquelle j’ai aussi beaucoup travaillé. Et l’année dernière, j’avais remporté le 1er Prix de la 3ème édition du Prix des Hivernales à Liège.

 

Depuis quand suivez-vous le Prix ?  

Tous les ans, je regarde les lives. En tant que danseur, c’est très inspirant de voir d’autres danseurs du monde entier avec différents physiques, différentes manières de danser. De nombreux interprètes qui ont fait de très belles carrières ont marqué l’histoire de ce concours très prestigieux.

 

Y a t-il des candidats et candidates qui vous ont inspiré ? 

Récemment, j’ai vu le documentaire sur Steven McRae, Principal au Royal Ballet qui a participé au Prix de Lausanne. Son parcours m’a profondément marqué.

 

Les anciens élèves du VM Ballet qui sont passés par le Prix de Lausanne vous ont-ils donné des conseils ? 

Pas particulièrement. Je sais que Melvin Lawovi, sélectionné à deux reprises (2017 et 2018) a été empêché de concourir, la première fois pour blessure, la seconde car il avait décroché un contrat à l’American Ballet à New York. Il avait une bonne excuse.

 

Et votre professeur, que vous a-t-il dit plus spécifiquement sur ce concours ?

De rester concentré sur toute la semaine car on nous observe même pendant les cours. Nous avons travaillé les deux variations à part égale. Il m’a aussi conseillé d’essayer de ne pas trop me mettre de pression et de prendre du plaisir car c’est un événement unique. J’ai entendu dire qu’il y avait plutôt un bon esprit entre les candidats. Ce prix est réputé pour sa bonne ambiance.

 

Qu’avez-vous choisi comme variation classique ?

Je danserai Le Talisman, une variation qui est entrée au répertoire du Prix il y a deux ans. Cette variation m’attirait parce que c’est très virtuose, avec des pirouettes, des grands sauts. C’est un vrai challenge. Pendant le stage d’été, j’ai pu avoir les coachings de Nicolas Le Riche qui m’ont beaucoup apporté. Cela me tient à cœur de présenter cette variation qui me plaît vraiment.

 

Et la variation contemporaine ?

J’ai choisi Plan to be de Jorma Elo qui est une variation très musicale, très rapide aussi dans la précision des mouvements. C’est l’une de celles avec laquelle j’ai le plus accroché. Ce ne sont pas les mêmes contraintes que pour la variation classique, notamment d’un point de vue de la rapidité. Il faut tout donner dans un temps très court.

 

Quel est votre objectif au Prix de Lausanne ?

Je vise bien sûr la Finale car il faut avoir un but pour se motiver. Je cherche surtout à rencontrer des directeurs et directrices de compagnie, que des portes s’ouvrent pour moi. Une bourse d’étude ou un contrat dans un compagnie serait l’idéal. J’aurai 18 ans dans quelques mois. Je suis près à partir, à quitter Toulouse même si c’est un cap à franchir.

 

Que pensez-vous de votre équipe pédagogique, Yoel Carreño (professeur à l’École nationale des arts d’Oslo, ancien Principal du Ballet National de Cuba) et Federico Bonneli (directeur artistique du Northern Ballet et ancien Principal du Royal Ballet) ?

J’ai fait des recherches sur leur parcours car je ne les connaissais pas. Et je pense que ce qu’ils vont nous transmettre sera très intéressant. Je suis curieux de découvrir la technique cubaine. J’ai hâte ! C’est toujours tellement enrichissant de rencontrer d’autres professeurs. J’ai notamment eu l’occasion de travailler avec Jean-Guillaume Bart au Grand Stage de Paris ou Yannick Boquin qui a été professeur invité au VM ballet.

 

Comment voulez-vous vivre cette semaine ? 

Ça va être un moment important dont je me souviendrai toute ma vie. L’idée est de prendre du plaisir, de rencontrer le plus de personnes possible et de saisir les opportunités. Je suis accompagné par mon professeur et mes parents. C’est rassurant de les savoir près de moi. Ils n’ont pas toujours pu être présents mais là c’était important pour eux de me soutenir. Je les en remercie car sans eux, sans les sacrifices qu’ils ont faits, je n’aurais pas pu entreprendre tout ce que j’ai fait jusqu’à présent. Ils m’ont toujours soutenu dans mon projet de devenir danseur.

 

Depuis votre participation à Prodiges, quel regard jetez-vous sur votre progression ? Qu’est-ce que cette émission vous a apporté ?

J’ai gagné en assurance. J’ai mûri. Cette expérience de Prodiges est très éloignée du Prix de Lausanne évidemment, mais elle m’a appris à gérer la pression. Lors de la dernière édition, j’ai été invité à danser de nouveau sur la plateau. En tant que gagnant, il fallait que je sois à la hauteur, que je montre la meilleure image de moi-même. Je reçois beaucoup de messages et c’est un plaisir de partager cette passion de la danse avec d’autres.

 

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Commentaires (2)

  • Charpentier Anne Marie

    Bravo Charlie
    Je suis une amie de Tony et Marianne et je suis un peu ton parcours depuis ton superbe passage à « Prodiges ».
    On sent que tu gagnes chaque jour en confiance et maturité. Ça fait vraiment plaisir de te voir ainsi évoluer.
    Profites au maximum de tous ces instants prodigieux… bonne chance à Lausanne

    Répondre
  • Florence

    Beaucoup de musicalité et de précision dans votre danse. Tous mes voeux de réussite pour une belle carrière.

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