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Giselle de Jean Coralli de Jules Perrot par le Ballet de l’Opéra de Paris (reprise 2025) – Qui voir danser sur scène ?

Giselle, le ballet de l’école française par excellence, marque l’ouverture de la saison 2025-2026 du Ballet de l’Opéra de Paris. Voilà longtemps que cela n’était arrivé ! Et voilà une œuvre toute trouvée pour la première saison entièrement signée de José Martinez.

 

Giselle de Jean Coralli de Jules Perrot – Marc Moreau et Léonore Baulac en répétition avec Claude de Vulpian

 

Giselle est repris très régulièrement, et c’est tant mieux. Cette nouvelle série propose d’ailleurs de très beaux duos qui ont déjà fait leurs preuves, des partenariats plus nouveaux, de belles dates aux Premières danseuses, quelques jeunes talents et un invité de prestige : Reece Clarke, Principal au Royal Ballet de Londres. De passionnantes distributions, donc, qui font presque oublier quelques petits flottements. On peut ainsi regretter l’instabilité des distributions, les duos principaux changeant allègrement de Myrtha ou d’Hilarion. Giselle-Albrecht porte bien sûr le ballet, mais le quatuor a toute son importance, tant il peut y avoir de confrontations. On peut aussi regretter que Myrtha, rôle difficile tant techniquement que dans l’interprétation, et vrai rôle d’Étoile, soit surtout dévolu aux plus jeunes (Clara Mousseigne, Sujet, est celle qui a le plus de dates). Il y avait aussi de très belles choses lors de la précédente série – la Myrtha de Camille Bon, la Giselle d’Inès McIntosh – que l’on aurait aimé revoir. Sans oublier, bien sûr, deux dates encore sans distribution à quelques jours de la première. L’organisation a encore du mal à se mettre en place, et la promesse de José Martinez de donner les distributions en avance se heurte à la réalité souvent compliquée de l’Opéra de Paris.

Néanmoins, donc, revoir Giselle est toujours un émerveillement. Et les distributions variées permettent de se faire plaisir. Les représentations du 27, 30 septembre et du 2 octobre sont de plus précédées par le traditionnel Défilé du Ballet, que l’on a toujours tant de plaisir à voir, ainsi que par Requiem for a rose d’Annabelle López Ochoa dansé par le Junior Ballet. Si la soirée du 27 septembre reste réservée aux membres de l’AROP, cette nouvelle habitude de laisser le programme de Gala sur deux autres représentations est décidément appréciable (et normale). Le 25 septembre est quant à elle une avant-première jeune.

 

Giselle de Jean Coralli de Jules Perrot – Amandine Albisson et Guillaume Diop en répétition

 

Léonore Baulac (Giselle), Marc Moreau (Albrecht), Héloïse Bourdon (Myrtha) et Jérémy-Loup Quer (Hilarion) : les 25 et 28 septembre, le 2 octobre. Avec Hohyun Kang (Myrtha) : les 22 et 25 octobre. Avec Clara Mousseigne (Myrtha) et Nicola Di Vico (Hilarion) : le 29 octobre.

Léonore Baulac et Marc Moreau ont dansé sur La Belle au bois dormant l’été dernier, ils rouvrent la saison ensemble sur Giselle. On aime l’association de deux artistes en harmonie, qui sans être les plus grands techniciens de la compagnie, ont une profonde maturité artistique. C’est l’assurance d’une grande sincérité en scène. Héloïse Bourdon a pour elle une autorité naturelle et l’expérience du rôle depuis plus de dix ans. La romantique Léonore Baulac face à l’altière Héloïse Bourdon, c’est une confrontation qui me plaît. On suivra bien sûr de près la prise de rôle en Myrtha de Hohyun Kang, Première danseuse depuis peu et rayonnante dans absolument tout la saison dernière.

 

Sae Eun Park (Giselle), Germain Louvet (Albrecht), Roxane Stojanov (Myrtha) et Arthus Raveau (Hilarion) : les 27 et 30 septembre, le 4 octobre. Avec Héloïse Bourdon (Myrtha) et Jérémy-Loup Quer (Hilarion) : le 6 octobre.

Sae Eun Park fut ma révélation de la précédente série de Giselle. Notamment à travers son deuxième acte, absolument fantastique, la danseuse semblait être l’incarnation de l’immortalité. Voilà l’une des distributions à ne pas manquer. Son association avec Germain Louvet fonctionnait également d’une façon intéressante, notamment au premier acte. Lui la jouait volage et un peu agressif, elle jeune fille fragile et timide : cela donnait une résonance dramatique très forte en lien à notre époque. Roxane Stojanov est aussi un beau contrepoint face à Sae Eun Park, altière et pleine d’autorité, d’autant qu’elle est aussi une habituée du rôle. Et si Arthus Raveau reste parfois un peu trop Prince en Hilarion, il y a toujours en lui une âme romantique qui marque au deuxième acte. Une distribution qui semble être la plus équilibrée et expérimentée de la série, avec en point d’orgue l’une des plus belles Giselle à voir en ce moment sur la scène internationale (je pèse mes mots, ne manquez pas Sae Eun Park).

 

Giselle de Jean Coralli de Jules Perrot – Germain Louvet et Sae Eun Park en répétition

 

Amandine Albisson (Giselle), Guillaume Diop (Albrecht), Clara Mousseigne (Myrtha) et Arthus Raveau (Hilarion) : les 18, 23 et 30 octobre. Avec Hohyun Kang (Myrtha) : le 28 octobre.

Voilà bien dix ans qu’Amandine Albisson danse le rôle-titre… Mais cinq ans la séparent de sa dernière reprise. Ce sera l’occasion d’y voir la ballerine avec une nouvelle maturité. Le duo qu’elle forme avec Guillaume Diop est tout en harmonie, et les deux artistes y montrent une véritable complicité (à défaut d’une tempête dramatique, mais sait-on jamais). Guillaume Diop a à cœur de porter Albrecht, rôle par lequel il a été nommé Étoile. Il a pris une autre ampleur dramatique la saison dernière, éblouissant à chacun de ses rôles. Un Albrecht à ne pas manquer.

 

Dorothée Gilbert (Giselle), Hugo Marchand (Albrecht), Hohyun Kang (Myrtha) et Jérémy-Loup Quer (Hilarion) : le 11 octobre. Avec Clara Mousseigne (Myrtha) : le 16 octobre. Avec Clara Mousseigne (Myrtha) et Nicola Di Vico (Hilarion) : les 21 et 24 octobre.

Giselle, c’est un peu le grand rôle de Dorothée Gilbert. Prenant sa retraite la saison prochaine, elle le dansera donc pour la dernière fois sur la scène parisienne. Qui plus est avec son partenaire indissociable, Hugo Marchand. En d’autres termes : ne les manquez pas ! Dorothée Gilbert y est l’incarnation de la ballerine romantique, comme une plongée au XIXe, tout en restant habitée par une danseuse de son temps. Si vive et éclatante au premier acte, si brisée au deuxième… Quelle merveille ! Hugo Marchand déploie pour sa part tous ses talents d’interprète dramatique. Et les deux ensemble, cela fait toujours des étincelles. Il fallait bien le brio de Hohyun Kang pour leur donner la réplique, cela sera le challenge de Clara Mousseigne.

 

Giselle de Jean Coralli de Jules Perrot – Dorothée Gilbert et Hugo Marchand en répétition

 

Hannah O’Neill (Giselle), Reece Clarke (Albrecht), Héloïse Bourdon (Myrtha) et Arthus Raveau (Hilarion) : les 15 et 17 octobre. Avec Hohyun Kang (Myrtha) : le 27 octobre. Avec Milo Avêque (Albrecht), Roxane Stojanov (Myrtha) et Jérémy-Loup Quer (Hilarion) : le 8 octobre.

Reece Clarke, l’un des Principals les plus brillants du Royal Ballet, avait été Étoile invitée la saison dernière sur Onéguine, aux côtés de Hannah O’Neill. Mais Il avait dû décliner en dernière minute pour des raisons personnelles. Une nouvelle invitation est donc la bienvenue et signe d’élégance, et elle arrive pour l’un de ses plus beaux rôles, toujours avec Hannah O’Neill (qui d’ailleurs dansera Giselle à Londres plus tard dans la saison avec Reece Clarke), qui se déploie dans le rôle-titre avec beaucoup de sensibilité. Une invitation est toujours une découverte, mais voilà un duo qui s’annonce de haute tenue. Deux solistes expérimentés les entourent, Héloïse Bourdon et Arthus Raveau, puis plus tard la brillante Hohyun Kang. Une belle affiche internationale comme on les aime.
Il y a aussi la surprise Milo Avêque. Passé Coryphée il y a peu, il a eu droit à quelques seconds rôles, comme Lenski ou Espada, dont il s’est sorti avec les honneurs (sans toutefois provoquer un déchaînement des foules). Albrecht, son premier grand rôle, est une sacré étape. Mais il aura pour l’épauler l’expérience de Hannah O’Neill, une danseuse qu’il connaît bien. À suivre. 

 

Marine Ganio (Giselle), Andrea Sarri (Albrecht), Clara Mousseigne (Myrtha) et Nicola Di Vico (Hilarion) : le 5 octobre.

On n’avait vu que Marine Ganio dans de nombreux petits rôles lors de la dernière reprise. Et notamment en soliste Willis. Giselle lui tendait les bras, voilà qui est fait et on se régale déjà, tant la Première danseuse possède un véritable accomplissement artistique. Andrea Sarri monte en puissance également, il avait déjà fait sa prise de rôle, le reprendre n’est qu’une bonne chose maintenant qu’il est Premier danseur. Et voilà un duo bien assorti, qui à vrai dire semble bien séduisant. Clara Mousseigne avait ses débuts en Myrtha il y a deux ans. La danseuse a une technique ébouriffante et un mental d’acier, lui permettant de s’imposer avec naturel en scène. Myrtha est une autre étape, avec un travail à peaufiner depuis deux ans. Nicola Di Vico poursuit aussi sa belle ascension, après avoir eu de nombreux petits rôles la saison dernière, où il y a brillé. À voir comment ces deux derniers s’inscrivent dans l’histoire que vont raconter les deux premiers.

 

Giselle de Jean Coralli de Jules Perrot – Marine Ganio et Andrea Sarri en répétition

 

Héloïse Bourdon (Giselle), Jérémy-Loup Quer (Albrecht), Clara Mousseigne (Myrtha) et Nicola Di Vico (Hilarion) : le 29 octobre.

Edit : Héloïse Bourdon a finalement renoncé à danser le personnage de Giselle pour « des raisons personnelles« . En lui souhaitant un beau retour sur scène en décembre, et en espérant que la chance du rôle-titre sera de retour pour la reprise suivante. 

La distribution coup de cœur des balletomanes ! On le sait : une nomination semble loin pour Héloïse Bourdon ou Jérémy-Loup Quer. Mais José Martinez veille à donner régulièrement des premiers rôles aux Premiers danseurs et Premières danseuses. Ces deux artistes ont à cœur de danser ensemble, interpréter les deux rôles principaux de Giselle est un vrai accomplissement. Il n’y aura qu’une seule date, mais on sait qu’elle sera belle et remplie d’émotion. 

 

Giselle de Jean Coralli de Jules Perrot – Jérémy-Loup Quer et Héloïse Bourdon en répétition

 

Le pas de deux des Vendangeurs

Bianca Scudamore et Nicola Di Vico : les 25 et 28 septembre, les 2 et 6 octobre.

Marine Ganio et Andrea Sarri : les 27 et 30 septembre, les 4, 15, 17, 22 et 24 octobre.

Elizabeth Partington et Théo Ghilbert : les 25, 29 et 31 octobre.

Hortense Millet-Maurin et Chun-Wing Lam : le 5, 8, 21 et 27 octobre.

Luna Peigné et Aurélien Gay : les 10, 28 et 30 octobre.

Éléonore Guérineau et Alexandre Boccara : les 11, 16, 18 et 23 octobre.

Deux personnages sans enjeu dramatique mais si importants à danser au premier acte ! Pour Marine Ganio et Andrea Sarri, qui connaissent ce pas de deux sur le bout des doigts, ce sera un peu un avant-goût des premiers rôles. On y verra aussi avec plaisir Éléonore Guérineau, si brillante dans ce rôle, et bien sûr les bondissants Bianca Scudamore et Nicola Di Vico, à la haute technique accordée. Hortense Millet-Maurin continue son joli bout de chemin de soliste, gagnant de plus en plus d’assurance, avec Chun-Wing Lam. Idem pour Luna Peigné et Aurélien Gay. Ou pour Elizabeth Partington, à la forte personnalité, qui continue d’assurer avec brio les petits rôles depuis sa promotion de Sujet en début d’année. Son partenaire Théo Ghilbert est plus novice, ce sera pour lui une belle occasion de faire ses preuves. Bref, voilà six duos bien différents, plein de charme, mêlant expériences et jeunes pousses qui siéent à ce genre de pas de deux.

 

Giselle de Jean Coralli de Jules Perrot – Milo Avêque et Hannah O’Neill en répétition

 
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