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Concours interne de promotion 2021 du Ballet de l’Opéra de Paris – Les tendances du public

Le Concours interne de promotion 2021 du Ballet de l’Opéra de Paris se tient le 30 octobre pour les danseuses et le 4 novembre pour les danseurs. Un Concours qui redevient public après une édition 2020 décalée et devant une salle vide. Nous reprenons donc la tradition de DALP en laissant la place à quelques avis et pronostics de blogueuses et twittos Danse à quelques jours des épreuves. Le but n’est pas bien sûr de lancer les paris, mais plutôt de voir les tendances côté spectateurs et spectatrices. Pour chaque catégorie ont été indiqués ceux et celles qui semblent le mieux placé.e.s pour être promu.e.s et les favori.e.s de chacun.e, sans autre considération que leur subjectivité personnelle. 

Les participantes cette année sont Anne-Claire (blog Ballet & Cie), Romain (compte TimeWarp) et Amélie Bertrand (DALP). Pour chaque classe, elles livrent ceux et celles qui semblent le mieux placé.e.s pour passer, et leurs favoris.tes.

Bonne chance et bon courage à tous les danseurs et danseuses qui seront sur scène, vous êtes tous et toutes de formidables artistes ! 

 

Classe des Quadrilles femmes

Deux postes de Coryphées à pourvoir. Variation imposée : La Fille mal gardée de Frederick Ashton, acte I, 2e tableau, variation de Lise.

Les pronostics

Anne-Claire – Seohoo Yun a une très grosse technique, et cette variation du répertoire classique anglo-saxon ne devrait pas la désavantager. On ne pourra guère la blâmer de ne pas avoir le style Opéra de Paris. Pour l’accompagner, Luna Peigné, charmante dans l’Oiseau Bleu lors la soirée Jeunes Danseurs.

Romain – En regardant la liste des effectifs je me rends compte que je ne connais même pas la moitié des noms. J’aurais donc bien du mal à faire un pronostic sur cette classe. Comme souvent chez les Quadrilles, la prestation du jour même sera déterminante. 

Amélie – Si l’on regarde les distributions, Marion Gautier de Charnacé est très bien distribuée par rapport à son grade, avec notamment un duo lors du Gala d’ouverture, ce qui n’est pas rien. La danseuse au profil résolument contemporaine peut plaire à Aurélie Dupont, si elle sait montrer aussi sa technique classique lors du concours, l’une des places pourraient lui revenir. Si l’on se fie là encore aux distributions, Ambre Chiarcosso est titulaire dans un petit rôle sur le Don Quichotte à venir, ce qui est là encore plutôt bon signe. Mais on le sait, chez les Quadrilles, c’est souvent la performance le Jour J qui fait tout.

Les favorites

Anne-Claire – Dans cette classe, Marion Gautier de Charnacé, dont je garde un gros souvenir sur Blake Works I de William Forsythe, et Amélie Joannidès mériteraient de sortir définitivement de l’anonymat du corps de ballet.

Romain – Luna Peigné a fait une très belle prestation cet été en Princesse Florine dans la soirée jeunes danseurs, dansant sa variation avec beaucoup de style. Adèle Belem, qui a finalement intégré la compagnie après plusieurs années en surnuméraires, est très charismatique et montrait déjà un beau tempérament artistique à l’École de Danse. Voici deux danseuses que j’aimerai bien voir d’avantage. Il y a aussi, évidemment, Amélie Joannidès, à la présence si solaire. 

Amélie – C’est là que l’on sent que l’on n’a pas vu depuis longtemps la compagnie en scène ! Et que plein de nouvelles jeunes danseurs sont arrivées sans que l’on puisse bien les connaître, avec l’annulation des deux derniers spectacles de l’École de Danse.  J’aime toujours les performances d’Ambre Chiarcosso en Concours, elle a une joie de danse en scène qui fait plaisir. Et puis elle devient un pilier du corps de ballet, une promotion aurait du sens. Pour l’autre place… Place aux jeunes ! Même si j’ai toujours un coup de coeur pour Amélie Joannidès (qui elle aussi mériterait de monter), la personnalité de Marion Gautier de Charnacé, la présence d’Eugénie Drion ou de Héloïse Jocqueviel. 

Ambre Chiarcosso lors d’un gala Les Italiens de l’Opéra de Paris

 

Classe des Quadrilles hommes

Trois postes de Coryphées à pourvoir. Variation imposée : Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa, acte I, variation du pas de trois.

Les pronostics

Anne-Claire – Guillaume Diop, pourtant distribué dans le rôle-titre de Roméo et Juliette, n’a curieusement pas été promu lors du dernier Concours, en avril. Je ne l’ai, pour ma part, vu danser que dans le corps de ballet, mais le jeune homme irradiait dans la danse d’ensemble des lanceurs de drapeaux. Keita Bellali m’a fait forte impression lors de la soirée Jeunes Danseurs dans le pas de deux du mariage de La Belle au Bois Dormant. Il devrait être dans son élément sur la variation imposée. Isaac Lopes Gomes a souvent été près du but dans cette classe : c’est le moment ou jamais de monter. À suivre également Alexandre Boccara et Marius Rubio.

Romain – Certes le principe du Concours est ce qu’il est, mais la non promotion de Guillaume Diop serait un non sens. Comment laisser Quadrille un danseur à qui on a confié l’un des rôles masculins les plus difficiles du répertoire ? J’ai du mal à me prononcer sur la deuxième place tant je connais mal les nouvelles recrues.

Amélie – Bon, on est d’accord qu’avec une titularisation (et réussie) sur Roméo et un remplacement sur Basilio, Guillaume Diop est archi-favori. À ce niveau, ça n’aurait aucun sens qu’il ne passe pas. Pour les deux autres places, la performance le Jour J devrait compter plus que tout. Là encore, place à beaucoup de jeunes talents privés de scène pendant longtemps, l’on devrait avoir de belles découvertes. 

Les favoris

Anne-Claire – Giorgio Fourès était très en vue dans le corps de ballet du Carmen de Roland Petit à la reprise et la variation imposée semble taillée pour lui, au vu de son concours 2018. Julien Guillemard a une personnalité artistique très attachante et n’hésite pas à aborder des variations moins académiques pour son libre.

Romain – Je n’ai pas vu la prise de rôle, apparemment très réussie, de Guillaume Diop en Roméo, mais son Désiré lors de la soirée jeunes danseurs m’a beaucoup impressionné. Ce garçon est déjà un soliste, il faut le faire monter très vite. Giorgio Fourès a également montré de très belles choses en gala à l’extérieur et sur la soirée Roland Petit. Il aurait tout à fait sa place chez les Coryphées.

Amélie – Au-delà de ses distribution (qui sont limite un non-sens en fait), Guillaume Diop est un danseur plein de talent, généreux en scène et brillant. Il a tout pour passer dans la classe du dessus, et bien plus encore. J’aime aussi beaucoup ce que proposent Milo Avêque ou Nathan Bisson. Mais il y a beaucoup de monde pour ces trois postes, alors place au plaisir de la découverte et des émotions du Jour J. 

Guillaume Diop lors d’un Concours de promotion

 

Classe des Coryphées femmes 

Deux postes de Sujets à pourvoir. Variation imposée :  La Bayadère de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa, acte II, variation de Gamzatti.

Les pronostics

Anne-Claire – Compliqué de faire un pronostic en ayant si peu vu les danseuses sur scène. Qui est capable d’assurer la variation de Gamzatti avec panache ? Je pense évidemment à Hohyun Kang qui fait partie de la diaspora sud-coréenne de l’Opéra et, comme ses compatriotes, elle est très impressionnante techniquement. Je l’avais découvert lors du concours 2018 : à 22 ans, elle venait d’intégrer la compagnie via la concours externe après une année en tant que surnuméraire. Célia Drouy, qui était très mise en avant à l’École de Danse et qui a joliment dansé sur les Flammes de Paris lors de la soirée Jeunes Danseurs, devrait l’accompagner.

Romain – Inès Mcintosh semble bien partie pour grimper rapidement les échelons, ça ne m’étonnerait pas qu’elle réussisse à passer sujet après avoir réussi son premier concours l’an dernier. Elle a su montrer lors de la soirée jeunes danseurs qu’elle avait l’âme d’une soliste et la redoutable variation de Gamzatti devrait très bien lui aller. Il ne faut pas non plus oublier Hohyun Kang. Après des premiers concours où son style ne convenait visiblement pas au jury, elle semble s’être bien intégrée dans la compagnie et aurait toute sa place dans la classe des Sujets.

Amélie – Après être montée dès son premier Concours et avoir brillé lors du programme Jeunes danseuses, Inès McIntosch a toujours le vent en poupe et tire son épingle du jeu dans les distributions. Sauf catastrophe en scène, l’une des places a de fortes chances de lui revenir. Idem pour Bleuenn Battistoni qui fait son petit bout de chemin. L’on pense aussi à Hohyun Kang, qui devrait être très à l’aise dans la variation de Gamzatti et titulaire en Cupidon, ou dans un tout autre genre Juliette Hilaire très appréciée dans les pièces contemporaines. Ce Concours semble en tout cas assez ouvert, avec plusieurs personnalités en forme, qui font leurs preuves et ont leurs chances en scène.

Les favorites

Anne-Claire – Juliette Hilaire pour l’ensemble de son œuvre. J’aimerais bien revoir également Katherine Higgins, un peu perdue de vue depuis la fin de l’ère Millepied.

Romain – Inès Mcintosh et Hohyun Kang ont des tempéraments de solistes qu’il serait dommage de ne pas plus les mettre en avant. Il me tarde de les voir dans les variations des ombres ou le pas de deux des vendangeurs. Bleuenn Battistoni et Célia Drouy sont également deux très belles danseuses et ne démériteraient pas non plus dans la classe supérieure. 

Amélie – Son nom revient souvent tant il est difficile d’échapper au talent de Inès McIntosch. Déjà à l’l’École de Danse, elle savait se démarquer en scène. Ces jeunes talents ont besoin de monter vite, pour avoir plus de chance en scène. Et elle a déjà tout l’aplomb d’une Sujet. Pour la deuxième place, j’aime toujours beaucoup la danse de Célia Drouy et la délicatesse de Bleuenn Battistoni. Sans oublier la formidable virtuosité de Katherine Higgins, mais qui semble définitivement oubliée par la direction. Sur le papier, l’on sent un Concours assez relevé avec de fortes personnalités, ce devrait en tout cas être un beau moment de danse.  

Inès Mcintosh – Flammes de Paris

 

Classe des Coryphées hommes

Deux postes de Sujets à pourvoir. Variation imposée : La Bayadère de Rufold Noureev d’après Marius Petipa, acte II, variation de Solor.

Les pronostics

Anne-Claire – Sur cette variation imposée, je ne vois pas comment la promotion pourrait échapper aux deux danseurs qui sont passés Coryphées lors du dernier concours, Chun-Wing Lam et Jack Gasztowtt.

Romain – Beaucoup de beaux danseurs lyriques dans cette classe et finalement peu que je visualise dans la variation de Solor… Jack Gasztowtt est sûrement celui que j’imagine le plus dans ce morceau de bravoure. Le danseur semble avoir une belle personnalité et je serai curieux d’en voir plus. Il y a bien sûr Chun-Wing Lam, à la joie de danser communicative, même au fond du corps de ballet, qui présente toujours une très belle danse et s’est beaucoup fait remarquer sur la soirée Roland Petit, un registre où je ne l’attendais pas forcément.

Amélie – Chun-Wing Lam, Jack Gasztowtt et Antonio Conforti semblent bien appréciés de la direction, cela ne serait pas surprenant que les deux postes leur reviennent. À moins que Mathieu Contat, qui a de temps en temps sa chance en scène, tire son épingle du jeu ? La variation de Solor est en tout cas faite pour ses qualités de sauts. On peut aussi avoir une surprise du côté des plus anciens, qui peuvent accrocher avec des variations libres plus contemporaines. 

Les favoris

Anne-Claire – Chun-Wing Lam a été assez malchanceux à l’occasion des concours (blessure, forte concurrence dans sa classe d’âge) et son Oiseau Bleu lors de la soirée Jeunes Danseurs a prouvé qu’il a largement sa place chez les sujets. J’aimerais bien voir passer Antonio Conforti aussi, un autre malchanceux des concours, que je suis depuis ses débuts dans la compagnie et qui nous a déjà donné tant de belles émotions sur scène dans des rôles de solistes.

Romain – Chun-Wing Lam. Au-delà de sa belle technique, le danseur montre de plus en plus sa personnalité et il fera, j’en suis sûr, des merveilles dans les rôles de solistes qu’on pourra lui confier. Antonio Conforti est un véritable artiste et est déjà distribué comme un sujet, il mérite amplement cette promotion. J’espère vraiment qu’il saura dépasser le stress du concours. Et puis il y a encore et toujours Hugo Vigliotti

Amélie – Difficile de se prononcer pour cette classe après tout ce temps sans les avoir vus. Alors joker avec Hugo Vigliotti qui est toujours formidable et qui reste année après année mon coup de cœur (c’est beau l’optimisme). Je préfère ensuite, très subjectivement, la danse poétique de Chun-Wing Lam, mais les deux autres noms cités plus haut ont leur place chez les Sujets.

Chun-Wing Lam – L’Oiseau bleu

 

Classe des Sujets femmes 

Un poste de Première danseuse à pourvoir. Variation imposée : La Belle au bois dormant de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa, acte II, variation de la Vision.

Les pronostics

Anne-Claire – Les deux principales protagonistes pour le poste sont toutes les deux très bien distribuées dans Le Rouge et le Noir. Bianca Scudamore, à la faveur des remaniements de distribution, a fait une OPA sur le rôle de Mathilde de la Mole. Roxane Stojanov est quant à elle Elisa, la soubrette jalouse qui est le fil conducteur de la narration. Je donnerais peut-être un léger avantage à Roxane Stojanov qui a plus pu montrer sa personnalité sur scène jusqu’à présent. Dans l’absolu, Eléonore Guérineau peut tout à fait être dans la course, et même devant, mais sa cote auprès de la direction est une très grosse inconnue. Et comme le Concours des Sujets femme n’est jamais avare de surprises, il peut y avoir un créneau pour Letizia Galloni qui revient bien sur le devant de la scène, et cela pourrait être un beau message pour la promotion de la diversité à l’Opéra. Alice Catonnet a également les qualités techniques pour monter et c’est typiquement le style de danseuse que le jury peut choisir, à l’instar de Silvia Saint-Martin ou de Valentine Colasante il y a quelques années. Enfin Clémence Gross est en train de percer dans le registre contemporain. Avec le départ prochain d’Alice Renavand à la retraite, il faut prévoir la relève des solistes dans ce registre.

Romain – Sur le papier, cette promotion semble tendre les bras à Bianca Scudamore. Cette danseuse est une star et a plus que montré ses qualités de soliste, que ce soit en cygne noir lors de la soirée jeunes danseurs ou actuellement dans Le Rouge et le Noir où elle réussit à se faire une place entre Dorothée Gilbert et Hugo Marchand. Elle a déjà tout d’une Étoile et on l’imagine facilement dans la variation imposée. Après je ne sous estimerai pas Roxane Stojanov, qui montre de très belles choses depuis son entrée dans la compagnie et qui est très bien distribuée depuis la reprise, ou Naïs Dubosq qui a eu de belles opportunités par le passé.

Amélie – Naïs Duboscq a toujours été sur-distribuée, elle est clairement l’une des jeunes danseuses fétiches d’Aurélie Dupont. Cela suffira-t-il face à un jury complet ? Au regard des distributions, c’est à elle en tout cas que se tend l’unique poste de disponible. Roxane Stojanov a ensuite eu de jolies distributions et a su y faire ses preuves. Il ne faut pas oublier non plus Camille Bon et Alice Catonnet. Bianca Scudamore a visiblement eu son grand rôle dans Le Rouge et le Noir par Pierre Lacotte, et elle n’a droit à rien ensuite sur Don Quichotte. Elle n’est donc pas pour moi la mieux partie auprès d’Aurélie Dupont, mais peut avoir les faveurs du reste du jury, surtout si elle est dans un grand jour et surclasse tout le monde le jour J. 

Les favorites

Anne-Claire – Roxane Stojanov a vraiment une énergie spéciale sur scène et dans tous les registres. Elle fait également partie des artistes qui donnent un petit quelque chose en plus à l’exercice du concours.

Romain – Favorites : Bianca Scudamore. Bianca Scudamore. Bianca Scudamore. Bianca Scudamore. Bianca Scudamore. Il y a trois ans j’écrivais : “Si dans cinq ans elle n’est pas étoile c’est que je n’y connais rien. Il n’est pas encore trop tard…

Amélie – Biancaaaaaa ! Cette danseuse a tout : une technique de dingue, un charisme de fou, une musicalité sensible et un culot qui fait plaisir en scène. Elle ose, elle n’a pas peur, elle est faite pour être soliste. Voilà, le public l’adore, tout est dit. Mais je n’oublie pas non plus Éleonore Guérineau, danseuse si sensible, musicienne et inventive en scène, qui se démarque toujours, Les noms cités plus haut sont toutes ceux de danseuses intéressantes, mais d’un point de vue purement subjectives, ces deux danseuses sont pour moi au-dessus.

Bianca Scudamore lors du Concours de promotion 2018 – Variation libre, The Four seasons de Jerome Robbins

 

Classe des Sujets hommes

Un poste de Premier danseur à pourvoir. Variation imposée : Raymonda de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa, acte III, variation de Jean de Brienne.

Les pronostics

Anne-Claire – A priori, c’est l’embouteillage dans cette classe, et le Concours devrait être passionnant si les danseurs sont en pleine possession de leurs moyens. La liste des candidats à la promotion se réduit pourtant sérieusement si l’on ne retient que les danseurs qui ne sont pas des “vétérans” et qui ont déjà assumé un rôle de soliste dans un grand ballet du répertoire. Il reste alors Jeremy-Loup Quer, Yannick Bittencourt, Axel Magliano et Thomas Docquir. Jeremy-Loup Quer, de par son expérience, sa constance et son évolution artistique sur les dernières saisons, me semble le mieux placé. Thomas Docquir est son plus dangereux rival, même s’il n’a pas la même maturité artistique, mais il correspond à l’idéal du danseur parisien et il m’a fait forte impression en abbé Castanède dans Le Rouge et le Noir. Il était également prévu comme remplaçant sur le rôle de Jean de Brienne sur la série amputée de décembre 2019, ce n’est pas anodin. À suivre également, Simon Le Borgne qui est le danseur chouchou des chorégraphes contemporains, Florent Melac qui a été remis en avant dans les distributions et Andrea Sarri qui est une Étoile en puissance de par son charisme, mais qui n’a pas encore eu de véritable opportunité dans le répertoire classique.

Romain – S’il y a des évidences chez les filles, je trouve cette place de premier danseur très ouverte. Et si c’était l’année de Jérémy-Loup Quer ? Il est bien classé chaque année, très fiable en scène et semble apprécié de la direction. Sa promotion serait cohérente. Thomas Docquir a également un coup à jouer. Le danseur a connu une belle évolution ces dernières années et a montré de belles choses dans les rôles qui lui ont été confiés.

Amélie – Pas facile de se prononcer une fois de plus. Parce que beaucoup de talents ont eu leur chance – avec même parfois un grand rôle – sans que l’on sente une véritable continuité dans les distributions. Même les Premiers danseurs montés récemment n’ont pas vraiment eu plus d’opportunité (un problème qui se pose aussi chez les femmes et qui interroge). Dans des genres très différents, Thomas Docquir et Florent Melac semblent les mieux partis en ce moment. Après les deux promotions évidentes de Francesco Mura et Pablo Legasa, les plus jeunes ne semblent pas encore tout à fait prêts pour passer Premier danseur, je pense donc plutôt à la promotion d’un plus ancien pour cette année. Et même s’il est moins distribué en ce moment, si c’était enfin l’année Jérémy-Loup Quer ?

Les favoris

Anne-Claire – Je suis fan d’Andréa Sarri depuis que je l’ai vu danser à l’Ecole de Danse et, s’il est malheureusement plus mis en avant sur des chorégraphies contemporaines, il a une présence incroyable, confirmée par ses prestations lors de la soirée Jeunes Danseurs.

Romain – J’ai eu un gros coup de cœur pour Andréa Sarri depuis que je l’avais vu danser le premier rôle dans Piège de Lumière au spectacle de l’École de Danse. Il a une très belle présence dans le corps de ballet, s’est fait remarquer à chaque concours et il a réussi l’exploit de rendre la chorégraphie des acrobates de Roméo et Juliette digeste. Une promotion à ce stade de sa carrière serait peut-être un peu précipitée, il a eu trop peu d’opportunités en tant que soliste, mais c’est un artiste à suivre de près. (Et il ferait un très beau partenaire pour Bianca Scudamore. Je dis ça, je dis rien)

Amélie – Personnellement, je laisserait le poste vaquant cette année. Les plus jeunes pâtissent des 18 mois sans spectacle et manquent encore un peu d’expérience, tandis qu’aucune figure ne s’impose absolument chez les plus anciens. Je garderais donc la place pour un jeune comme Andrea Sarri la saison prochaine. Je doute ensuite que cela arrive, le Concours des Sujets n’ayant déjà pas eu lieu la saison dernière. Alors quitte à choisir, je penche plus au final vers Jérémy-Loup Quer, qui a fait ses preuves, est solide dans de nombreux styles, reste un bon partenaire et apporte beaucoup dans les personnages de caractère. 

Andréa Sarri lors du Concours de promotion 2018

 




 

Commentaires (1)

  • Titouan

    Bonjour, merci pour ces analyses.
    Et d’abord en effet bonne chance à toutes et tous !
    Je ne m’estime guère compétent pour les danseuses, toutes celles citées sont de grands talents et mériteraient promotion, dommage qu’il y ait si peu de places.
    Côté garçons, après en avoir parlé avec d’autres élèves de notre cours (pas l’école de l’opéra), synthèse des avis, bien sûr discutables:
    – chez les quadrilles, Guillaume Diop et Milo Avêque, pour le 3ème avis partagés entre Julien Guillemard et Giorgio Fourès.
    – chez les coryphées, Antonio Conforti et Mathieu Contat.
    – chez les sujets, Andrea Sarri ! ou Thomas Docquir.

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