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Les Étés de la danse – Démonstration du stage d’été

C’est désormais une tradition aux Étés de la danse. Pendant les spectacles, un stage de danse est organisé, pour les avancés et professionnels, en lien avec le répertoire et le style de la compagnie invitée. L’énergique Monique Loudières en est la directrice artistique, et propose chaque année deux semaines intenses et riches pour les stagiaires. Chaque semaine de travail se conclut par une séance de démonstrations, où les élèves montrent leur travail pendant les classes de répertoire. 108 élèves étaient présents lors de la première semaine, 86 pour la seconde (certain-e-s ont fait les deux).

affiche-stage-ete-de-la-danse-2015

Le soleil ne brille pas trop en ce samedi 25 juillet. Tant mieux, car l’on a vite chaud sous la verrière du vaste studio du centre Rick Odums, qui a accueilli cette année le stage. “L’intérêt est de transmettre un travail cohérent autour de ce que fait la compagnie Alvin Ailey“, explique Monique Loudières. Ces deux semaines ont été marquées par “l’énergie, la rage et l’amour de la danse des stagiaires et des professeurs“. Professeur-e-s dont certain-e-s venaient d’Alvin Ailey, comme Tracy Inman, le co-directeur de l’Alvin Ailey School.

Le stage proposait trois niveaux : ado, pré-pro et pro. Premier constat, quel que soit le niveau : les élèves viennent d’horizons bien plus variés que lors des précédents stages des Étés de la Danse, que ce soit en terme de formation (CNSMDP, danse contemporaine, danse jazz…) que d’origine (blanc-noir-métisse-asiatique, le stage était arc-en-ciel).

Les démonstrations ont démarré avec les adolescent-e-s (13-14 ans). et leur cours de danse moderne, donné par Magalie Verin. Le niveau est disparate : il y a à la fois des sport-étude (dont un garçon avec déjà une belle qualité de mouvement) et des filles à la démarche plus amateure. Mais chacun-e en scène se tient, surtout propose une danse habitée et musicale. La chorégraphie est longue mais assimilée par tous les élèves. Elle permet de mettre chacun-e en valeur, par un solo, un trio, une pulsion à donner. Quelques-unes montrent une technique déjà en place, d’autres (comme une jeune fille longue liane aux jambes interminables) un bagage moins fourni mais une énergie intérieure qui capte l’attention. Tous et toutes montrent leur amour de la danse et un grand sérieux dans leur travail, le passage est très réussi.

Place ensuite aux pré-pros (15-17 ans) et leur atelier répertoire Alvin Ailey, donné par Renee Robinson, une ancienne danseuse de la compagnie visiblement très appréciée des élèves. La professeure a choisi de remonter un extrait de Night Creature. Le niveau est élevé mais les différentes formations des élèves se font bien sentir, entre les Petits Rats et élèves du CNSMDP, ceux et celles venant d’une formation danse contemporaine ou plus axée sur la danse jazz. Et chacun brille de façon différente. Les élèves “danse classique” ont intégré les difficultés techniques du ballet, parfois rapide et virtuose. Mais ils ont plus de mal à chopper le groove de la musique de Duke Ellington ou à être mobiles du bassin. D’autres, qui ont moins d’en-dehors et de précision, sont beaucoup plus à l’aise avec cet état d’esprit et cette musicalité. C’est d’ailleurs toute la difficulté du ballet, comme l’explique Renee Robinson : “Il y a un gros changement de tempo, c’est un challenge“.

Atelier répertoire Alvin Ailey (Revelations)

Atelier répertoire Alvin Ailey (Revelations)

Les pros (plus de 18 ans) ont appris quelques passages de Revelations. “Je voulais que les élèves aient l’opportunité d’apprendre la pièce signature d’Alvin Ailey“, explique Renee Robinson. “Tout le monde, please, enjoy !“, lance-t-elle aux étudiant-e-s qui se mettent en place. Les élèves proposent le premier passage, puis un deuxième avec uniquement quelques élèves. Chacun-e est concentré-e- sur ce qu’il-elle veut transmettre, donner. L’intensité du ballet est déjà palpable. Quant au niveau, même réflexion que pour les pré-pros. Visiblement, certain-e-s comptent passer l’audition pour entrer à l’Alvin Ailey School qui a lieu le lendemain, et veulent se faire remarquer dès le stage.

Place ensuite aux ateliers Horton, donnés par Tracy Inman. “Horton est la technique de base des premiers ballets d’Alvin Ailey, dont Revelations“, explique le co-directeur de l’école Alvin Ailey. “C’est sur cette technique que repose son langage pour les formes et l’énergie dans l’espace“. Tracy Inman a concocté une chorégraphie plutôt rigolote pour les pré-pros, avec déjà quelques bases de la technique Horton et le travail sur les différentes isolations du corps. Les pros ont droit à quelque chose de plus standard mais efficace, soit une chorégraphie reprenant les exercices indispensables d’un cours Horton.

Tous les élèves reviennent ensuite sur scène dans un grand élan de bonne humeur, applaudissant chaleureusement chaque professeur. Puis Tracy Inman se plie au jeu des questions-réponses avec le public pour expliquer le fonctionnement de l’école Alvin Ailey. Photo de famille obligatoire pour terminer. “J’espère que ce que vous avez appris vous servira pour votre carrière, et pour toute votre vite“, résume Monique Loudières.

Photo de fin de stage

Photo de fin de stage

 

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