Gros plan sur le spectacle 2012 de l’Ecole de Danse
Ecrit par : Amélie Bertrand
Deux fois par an, le Palais Garnier appartient aux Petits Rats : pour les Démonstrations en décembre, et le spectacle annuel au printemps.
Cette année, le spectacle de l'Ecole de Danse de l'Opéra de Paris aura lieu du 7 au 13 avril, pour quatre représentations. Pour tous ces jeunes danseurs et danseuses, c'est l'occasion de goûter à la scène, de faire ses preuves, et aussi, pour les plus grand-e-s, de montrer de quoi ils-elles sont capables à trois mois du Concours d'entrée dans le ballet.
La soirée sera composée de trois ballets, tous très différents, et qui permettront de mettre pas mal d'élèves en vue. Passage en revue des œuvres présentées.
Variations
Chorégraphie de Violette Verdy, musique de Johannes Brahms.
Ce qu'en dit Elisabeth Platel : "Variations s’appuie surtout sur l’écoute musicale et la relation au pianiste qui joue sur scène avec les danseurs. Il s’inscrit dans la verve d’une Sonatine de Balanchine ou d’un Dances at a Gathering de Robbins. Violette Verdy l’a fait 'à la manière de', mais avec beaucoup de simplicité et sans prétention".
Ce que j'en dis : Pas évidente, cette pièce est constituée de solos, pas de deux et petits moments de groupes. Les élèves doivent à la fois faire part d'une technique sans faille, mais aussi d'une véritable musicalité : l’œuvre est longue, et il faut savoir la faire vivre pour que le public ne s'ennuie pas. Pour les élèves de première division, c'est en tout cas une excellente façon de se distinguer, les variations en solo étant nombreuses.
Le Bal des cadets
Chorégraphie de David Lichine, musique de Johann Strauss Fils.
Ce qu'en dit Elisabteh Platel : "Le Bal des cadets est un ballet narratif dans lequel il y a un jeu et des personnages dans la peau desquels il faut se glisser. Inconsciemment, les élèves mettent en pratique leur enseignement, le mime et l’expression musicale, notamment. C’est un important travail d’acteur, que l’on retrouve ensuite dans la carrière d’un danseur professionnel".
Ce que raconte l'histoire : Vienne, à l’époque romantique. Un bal est donné par les pensionnaires d’une élégante institution de jeunes filles à l’intention des cadets d’une école militaire voisine. Cette fête annuelle donne l’occasion aux jeunes gens de faire valoir leurs talents : numéro d’un tambour, moment d’émotion avec un jeune couple évoquant Marie Taglioni et Joseph Mazilier dans La Sylphide, solo comique, concours de fouettés… Parallèlement aux galanteries cocasses du Général et de la Gouvernante, une idylle juvénile, espiègle et timide s’esquisse…
Ce que j'en dis : Créé en 19840, au répertoire de l'Ecole depuis 1979, Le Bal des cadets est un véritable classique des conservatoires et autres écoles de danses. L'histoire permet aux élèves de montrer, non seulement leurs qualités techniques, mais aussi leur personnalité artistique, avec de nombreux rôles demandant un véritable talent d'acteur et d'actrice. Pas mal d'élèves devraient avoir leur place sur scène, notamment des danseurs et danseuses plus jeunes de troisième ou seconde division.
Symphonie en trois mouvements
Chorégraphie de Nils Christe, musique d'Igor Stravinsky.
Ce qu'en dit Elisabeth Platel : "Le ballet propose une ouverture sur une gestuelle beaucoup plus contemporaine. C’est un langage qui parle aux élèves. Le classique les rend plus anxieux alors que le contemporain les libère. C’est une œuvre qui demande un véritable investissement physique et l’abandon de toutes barrières".
Ce que raconte l'histoire : Stravinskya écrite cette musique pendant les dernières années de la Seconde Guerre mondiale, à une époque où les horreurs de la guerre alternaient avec des espoirs de paix et de détente. Le ballet contient des scènes qui décrivent des situations de conflit opposant un groupe d’hommes et un groupe de femmes. Le contraste est mis entre les femmes et les hommes, les civils et les soldats, les hommes qui sont restés au foyer et ceux plongés dans l’enfer de la guerre.
Ce que j'en dis : Symphonie en trois mouvements est le ballet plus contemporain de ce spectacle, permettant de montrer que l'Ecole ne se contente pas d'apprendre la danse classique. Apparemment, il est très apprécié des plus grands élèves, qui y trouvent comme dit leur directrice une certaine liberté. Une bonne occasion en tout cas de montrer une autre facette de leur personnalité.
Pour ma part, je ne pourrais pas me rendre cette année au spectacle de l'Ecole de Danse. Si vous avez pu assister à l'une ou l'autre des représentations, n'hésitez à venir partager vos impressions en commentaire de cet article. Merci d'avance de ne pas oublier que, malgré la qualité du spectacle, il ne s'agit pas de professionnel-le-s, mais d'enfants ou d'adolescent-e-s encore en formation. Ne laissez pas de côté votre indulgence !
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