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Le Cannes Jeune Ballet en visite à Paris

Jeudi 10 mai 2012. Spectacle du Cannes Jeune Ballet au CNSMDP. Quatre pièces : Petite Symphonie (Davide Bombana), Foudre (Claude Brumachon et Benjamin Lamarche), un extrait d’Opus 40 (Jean-Christophe Maillot) et Beatwin (Julien Ficelly).

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Chaque année, le CNSMDP a comme tradition de recevoir une école étrangère ou un jeune ballet. En 2012, c’est le Cannes Jeune Ballet, la dernière année de l’Ecole supérieure de danse de Cannes Rosella Higtower qui a fait le déplacement.

Et la soirée fut très intéressante, même si cela fut plus grâce au niveau des élèves qu’au choix des pièces présentées. Le Cannes Jeunes Ballet n’a en effet pas à rougir à côté du Junior Ballet contemporain, bien au contraire. Les danseurs et danseuses sont affûté-e-s, précis-es, certain-e-s montrent déjà une belle personnalité artistique. Le groupe reste assez hétérogène, et l’on distingue assez bien ceux et celles plus à l’aise en classique ou en contemporain.

Le choix des ballets présentés étaient donc d’un intérêt plus incertain, dans une veine plutôt contemporaine. C’est inratable dans les jeunes ballets de France. La brochure indique bien, en insistant et en soulignant en gras, que les élèves pratiquent aussi bien la danse académique que des créations. Sur scène, on la cherche la danse académique. Et c’est bien dommage, car certains de ces jeunes artistes, notamment les filles, avaient l’air d’avoir de belles lignes classiques.

Le premier ballet,Petite Symphonie de Davide Bombana, est plutôt attendu : de la danse contemporaine-néo classique, sur pointes. Les élèves, habillés en couleur, se croisent, se recroisent, alternent solos, duos et moments de groupe. Du vu et revu, pas aidé par une musique pas vraiment enthousiasmante. Mais cela a tout de même le mérite de fonctionner, et de mettre en valeur les qualités techniques de ces jeunes danseurs et danseuses. Bien sûr, cela est parfois un peu trop appliqué pour transcender le genre, les intentions sont parfois un peu trop prévisibles, mais le tout se regarde finalement agréablement, et la demi-heure de danse passe sans s’en apercevoir.

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Parmi le groupe, j’ai particulièrement aimé une danseuse asiatique en vert (Yukiko Arase ?), dont le piquant allait très bien à l’œuvre, ainsi qu’une grande danseuse en jaune et marron, aux jambes et grands jetés impressionnants.

Foudre de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche, la deuxième chorégraphie, tranche. Dix minutes de sauts sur place et de roulades en jean déchirés sur des bruits d’orage et de pluie qui tombent. La danse contemporaine, parfois… Les dix autres minutes sont un peu moins pires, ayant au moins le mérite de mettre en avant deux danseurs aux remarquables qualités physique.

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Vient ensuite une agréable respiration avec un extrait d’Opus 40, signé de Jean-Christophe Maillot. Voilà un ballet comme on en imagine plein dans le répertoire des jeunes ballets : une pièce sur les jeux de l’amour et du hasard, où les couples vont se faire et se défaire avec la grâce de la jeunesse.

Pour cette extrait, c’est une demoiselle rêveuse qui fait tourner la tête de trois garçons. La danseuse a fait part d’une belle musicalité (même si la musique en question était un peu bizarre, des sons de voix entremêlés, mais j’ai bien aimé), et les garçons de beaucoup d’entrain dans leur jeu. On aurait aimé voir la pièce entière.

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Le spectacle se termine par Beatwin de Julien Ficelly, une pièce de groupe contemporaine. Je ne suis pas spécialement convaincue par la chorégraphie en elle-même. Mais le choix de la musique, la 7e de Beethoven, et surtout l’investissement de la troupe en font un joli moment. Visiblement, les danseurs aiment ce style (mention particulière à une filles aux cheveux courts) et ils ont envie de défendre la pièce. Chacun semble non seulement heureux d’être sur scène, mais aussi heureux de danser ensemble. Une belle cohésion pour une pièce rythmée et plutôt exigeante.

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Commentaires (2)

  • Je viens enfin de lire ton article, ce que je n’avais pas osé faire avant d’écrire le mien de peur d’être influencée (plus ou moins inconsciemment d’ailleurs…)
    Et c’est pour découvrir qu’on a souvent eu les mêmes impressions : de bons danseurs mais des chorégraphes pas à la hauteur. En revoyant la dernière pièce sur YouTube, je me suis rendu compte que je m’étais peut-être laissée emporter par la musique plus qu’autre chose, parce qu’à la revoir la chorégraphie me paraît bien pauvre en effet…
    (Pour l’anecdote, en sortant j’ai entendu deux spectateurs qui discutaient de la musique : “ah mais oui, c’est super connu, c’est Mozart !” presque…)

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  • @Pink Lady: Mais oui, à trente ans près, on y était 😉 Au cours de cette dernière pièce, j’écoutais beaucoup plus que je ne regardais en fait. Mais créer un répertoire d’un jeune ballet ne doit pas être évidente pour des questions de droits.

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