Saison 2019-2020 – La sélection danse contemporaine
Après notre sélection des spectacles classiques et néo-classiques, place à notre sélection des spectacles de danse contemporaine à ne pas manquer cette saison. Vous ne pourrez voir que quelques spectacles cette saison et ne savez pas trop vers quoi vous tournez ? Voici nos cinq indispensables contemporains et une sélection par mois. À noter que plusieurs des spectacles cités sont en tournée tout au long de la saison, passant probablement près de chez vous.
Les cinq spectacles de danse contemporaine à ne pas manquer cette saison
Le portrait Merce Cunningham du Festival d’Automne
Comment, pour cette saison 2019 qui marque son centenaire de naissance, passer à côté de Merce Cunningham ? Le Festival d’Automne consacre tout naturellement un large portrait du maître de la post-modern dance. Au programme : des soirées par le Ballet de l’Opéra de Lyon, le Ballet de Lorraine ou un programme réunissant le Ballet de l’Opéra de Paris, le Royal Ballet de Londres et le Ballet Royal de Flandre, des troupes qui ont toute depuis longtemps intégrer Cunningham à leur répertoire. Place aussi à des Events, avec notamment le CNSMDP. Et un long et riche week-end au Théâtre de la Ville, entre pièces rares du chorégraphe, projections ou répétitions publiques.
Du 28 septembre au 21 décembre 2019 à Paris et en Ile-de-France
Sounddance de Merce Cunningham – Ballet de Lorraine
Magma de Marie-Agnès Gillot, Andrés Marín et Christian Rizzo
La retraite pour Marie-Agnès Gillot ? Très peu pour elle ! Après son départ du Ballet de l’Opéra de Paris, la danseuse n’a eu de cesse de remonter en scène. Son prochain projet l’associe à Andrés Marín, grand nom du flamenco, pour un duo à quatre mains où se mêle le regard de Christian Rizzo. Selon le chorégraphe contemporain, Marie-Agnès Gillot et Andrés Marín “partagent une animalité très forte, mais l’ombre de cette animalité doit être encore plus troublante“. La première aura lieu au Festival de Danse de Cannes dirigé par Brigitte Lefèvre, toujours là pour ses anciennes Étoiles, avant de partir en tournée.
Winterreise d’Angelin Preljocaj par le Ballet Preljocaj
Winterreise, la dernière création d’Angelin Preljocaj montré pour la première fois à Montpellier Danse, est l’un des spectacles en tournée à ne pas manquer cette saison. Le chorégraphe s’empare du célèbre cycle de lieder de Schubert et en fait un magnifique spectacle, 75 minutes dans un univers spectral flirtant avec la mort sans être mortifère sur une chorégraphie brillante et taillée au cordeau. Angelin Preljocaj avait à l’origine créé cette oeuvre pour la Scala de Milan, elle est ici reprise brillamment par sa propre compagnie.
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Winterreise – Angelin Preljocaj
Revisor de Crystal Pite and Jonathon Young par la compagnie Kidd Pivot
Le public de ballet connaît désormais bien le travail de Crystal Pite pour les grandes compagnies. Mais la chorégraphe a aussi sa propre troupe, Kidd Pivot, pour laquelle elle construit des pièces tout à fait différentes, plus tournée vers la danse-théâtre. Et là encore, quel talent ! Quelle force narrative et expressive ! Betroffenheit, montré en France il y a deux ans, était un véritable coup de poing. On attend alors avec impatience sa dernière création, Revisor, toujours avec la complicité de Jonathon Young. S’inspirant de la pièce Le Revizor de Gogole, le duo explore les liens entre langage et corps, avec huit interprètes portés par la voix de comédiens et comédiennes.
Du 1er au 4 avril 2020 au Théâtre de la Ville
Ils n’ont rien vu Thomas Lebrun
Avec un langage chorégraphique virtuose, précis et complexe, Thomas Lebrun est un incontournable de la scène chorégraphique contemporaine française. Ses pièces sont percutantes, laissant la place au talent de ses interprètes de s’exprimer. Ils n’ont rien vu, sa création 2019, est sa dixième pièce pour le CCN de Tours qu’il dirige. Pour Ils n’ont rien vu, Thomas Lebrun s’inspire de la catastrophe Hiroshima et de l’incapacité à imaginer ou raconter l’impensable, avec comme point de départ Hiroshima mon amour de Marguerite Duras et Alain Resnais. Après trois ans de travail et un voyage au Japon, la pièce est en scène. “Le temps et la disparition. La disparition d’autant de personnes le temps d’un éclair. La disparition de la nature le temps d’un souffle. L’importance de la mémoire, aujourd’hui et pour demain“.
Du 5 au 11 mars 2020 au Théâtre de Chaillot, en tournée dès le mois de janvier
Le choix d’octobre
Tout doit disparaître de Philippe Decouflé
Artiste associé au Théâtre de Chaillot, Philippe Decouflé ne fait pas les choses à moitié. Sa pièce Tout doit disparaître, qui ouvre la saison du théâtre, mêle déambulations à Chaillot, projections et plusieurs spectacles en scène, le tout pour se plonger dans le répertoire du chorégraphe et ses multiples pièces (35 ans de carrière !). Quarante danseurs et danseuses, comédiens et comédiennes, acrobates, mais aussi dix musiciens et compositeurs, ainsi qu’une équipe de techniciens fidèles mélangent les disciplines, les époques, les créations d’hier et d’aujourd’hui. Pour une plongée unique dans l’univers inclassable et poétique de Philippe Decouflé.
Du 27 septembre au 6 octobre 2019 au Théâtre de Chaillot
Le choix de novembre
A Quiet Evening of Dance de William Forsythe
William Forsythe, encore et toujours ! Le chorégraphe revient au Théâtre du Châtelet avec son superbe programme A Quiet Evening of Dance, applaudi à Montpellier Danse cet été. Libéré des contraintes de la gestion d’une troupe, William Forsythe a retrouvé une verve créatrice qui le replonge dans l’art du ballet académique dont il fait son miel, enrichissant encore son vocabulaire pour le faire, non pas dialoguer, mais se fondre avec le hip-hop et la break dance. Incontestablement du grand art !
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Du 4 au 10 novembre 2019 au Théâtre du Châtelet
A Quiet Evening of Dance – Seventeen/TwentyOne – William Forsythe
Le choix de décembre
Dance me d’Andonis Foniadakis, Annabelle López Ochoa et Ihsan Rustem par les Ballets Jazz Montréal
Quelle bonne idée pour la saison TranscenDanses que d’inviter les Ballets Jazz Montréal, excellente troupe qui se fait rare en France. Avec cette pièce, la troupe rend hommage à un compatriote, Leonard Cohen, avec un portrait multi-facettes du poète et musicien. Découpé en cinq actes, le spectacle “illustre quelques-uns des thèmes chers au musicien pour créer un univers puissant et profond à l’image de son œuvre“. Créée en 2017, la pièce a été montée avec l’accord de Leonard Cohen, décédé un an plus tôt.
Du 16 au 18 décembre 2019 au Théâtre des Champs-Élysées dans le cadre de la saison TranscenDanses
Le choix de janvier
Outwitting the Devil d’Akram Khan par l’Akram Khan Company
Créée au Festival d’Avignon en 2019, Outwitting the Devil d’Akram Khan part en tournée en France toute la saison. Et c’est à ne pas manquer. Voici une oeuvre sombre, funèbre, qui explore les démons de l’âme humaine à travers les réminiscences de son héros Gilgamesh arrivé au seuil de sa vie. Dans une scénographie composée de stèles funéraires entourant le plateau, le chorégraphe britannique livre un ballet somptueux et glaçant.
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Outwitthing The Devil – Akram Khan
Le choix de février
The Day de Lucinda Childs
De Lucinda Childs, l’on connaît bien Dance, sa pièce iconique. Mais la chorégraphe ne se contente pas de redonner son répertoire et créer régulièrement de nouvelles pièces, comme The Day, donné pour la première fois en France. Créé sur une partition de David Lang, il s’agit d’un duo entre la violoncelliste Maya Beiser et l’ancienne Étoile du New York City Ballet Wendy Whelan. L’origine de la pièce remonte au 11 septembre 2001 alors que le compositeur et Maya Beiser travaillent ensemble. Ils créent une seconde partition, ponctuée de voix, hommage à la vie. Lucinda Childs se sert de ce matériau pour y créer sa danse, toujours dans une grande maîtrise de l’espace, et y faire évoluer celle qui fut une grande interprète balanchinienne, roi lui aussi de la danse abstraite.
Du 24 janvier au 6 février 2020 au Théâtre de la Ville
Le choix de mars
Vessel de Damien Jalet et Kohei Nawa
Skid de Damien Jalet avait été un choc la saison dernière. Le chorégraphe, artiste associé du Théâtre de Chaillot, revient avec Vessel, construit avec la complicité de l’artiste plasticien japonais Kohei Nawa. Leur concept de base : “‘navire’l’arrière-plan de tout ce que la vie et la mort englobent, ainsi que les cycles de la terre et de la vie“. À découvrir.
Du 6 au 13 mars 2019 au Théâtre de Chaillot
Le choix d’avril
Samsara de Jann Gallois
Autre artiste associée du Théâtre de Chaillot, la talentueuse Jann Gallois, qui mêle hip hop et danse contemporaine, présente une création inspirée par la philosophie bouddhiste. Le samsara, titre de la pièce, désigne “le cycle des renaissances successives dans lequel sont pris les êtres non éveillés. L’ignorance et l’attachement à nos désirs incontrôlés sont les principales causes qui nous empêchent de nous élever spirituellement et nous maintiennent alors enchainés à ce cycle de souffrance“. La chorégraphe s’inspire de cette vision du monde en contraignant ses interprètes dans leur danse, en les attachant les uns aux autres et “soumis à une ‘machine’ qui les surplombe et relance sans cesse un nouveau cycle de vie“.
Du 6 au 17 novembre 2019 au Théâtre de Chaillot, en tournée…
Le choix de mai
Radical Vitality, Solos et Duos de Marie Chouinard
Créé l’année dernière à la Biennale de Venise, Radical Vitality, Solos et Duos de Marie Chouinard arrive en France. La chorégraphe y pose un regard sur ses 40 ans de création, avec 24 miniatures dansées piochées dans son répertoire depuis 1980. Extraits de pièces de groupe, ces moments deviennent solos ou duos, revisités dans les costumes, la mise en scène ou l’environnement sonore. Marie Chouinard a aussi ressorti de ses archives deux pièces qui n’avaient jamais été montré en scène, et crée enfin un nouveau duo. Une pièce iconoclaste pour replonger dans l’univers de la chorégraphe.
Du 25 mai au 5 juin au Théâtre de la Ville
Le choix de juin
Le Nederlands Dans Theater
Venant régulièrement au Palais Garnier en tant que compagnie invitée, le Nederlands Dans Theater présente cette saison sa création montée spécialement pour son 60e anniversaire. Et le projet est à la hauteur de l’événement : un ballet monté à huit mains, en collaboration avec le duo de chorégraphes résidents Paul Lightfoot et Sol Léon, et les deux chorégraphes associés Crystal Pite et Marco Goecke. Le tout réunissant les artistes du NDT 1 (la troupe principale) et du NDT 2 (la troupe de jeunes talents). Une création excitante, même si question tarifs, l’on préfère toujours voir cette troupe au Théâtre de Chaillot.
Du 3 au 7 juin 2020 au Palais Garnier
Le choix de juillet
Montpellier Danse
Même si l’on ne sait rien encore ou presque – Le Ballet de l’Opéra de Lyon devrait y donner une soirée Jiří Kylián – de l’édition 2020 de Montpellier Danse, le festival reste de toute façon l’un des rendez-vous incontournable de la danse contemporaine en Europe. Pendant 15 jours, les grandes troupes françaises et internationales viennent y montrer leur dernière pièce ou une création, mélangeant les genres et les esthétiques – Mourad Merzouki, Angelin Preljocaj ou Anne Teresa de Keersmaeker s’y côtoient sans mal. Un festival toujours riche et surprenant.