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Agenda Danse – Octobre 2020

Petit à petit, les théâtres rouvrent leurs portes. Et après une rentrée de septembre un peu timide, la vie culturelle de la danse commence à reprendre vraiment son cours. Rentrée des compagnies, créations attendues, festivals aussi… Le point sur les spectacles de danse classique, contemporaine ou hip hop et cirque à ne pas manquer en octobre, un peu partout en France. 

 

 

La rentrée du Ballet de l’Opéra de Paris

Programme Rudolf Noureev, du 2 au 30 octobre au Palais Garnier – Paris (75) – Danse classique

Programme Étoiles de l’Opéra, du 5 au 29 octobre au Palais Garnier – Paris (75) – Danse néo-classique

Malgré une scène du Palais Garnier en travaux, le Ballet de l’Opéra de Paris fait tout de même sa rentrée pour deux spectacles compatibles avec l’espace de l’avant-scène et les conditions sanitaires. D’un côté, un programme Étoiles de l’Opéra autour de duos et solos de pièces néo-classiques, accompagnées au piano ou au violoncelle. De l’autre, un programme Rudolf Noureev autour de pas de deux du répertoire des productions du danseur russes. Et sur scène, toutes les Étoiles de la troupe et quelques Premiers danseurs et Premières danseuses. 

Voir toutes les distributions du programme Étoiles de l’Opéra…

Voir toutes les distributions du programme Rudolf Noureev…

Hugo Marchand en répétition de A Suite of dances de Jerome Robbins

Le Lac des cygnes d’Angelin Preljocaj

Du 7 au 14 octobre à la Comédie – Clermont-Ferrand (63) – Danse contemporaine – Création

Du 24 au 31 octobre au Grand Théâtre de Provence – Aix-en-Provence (13)

C’est au monument du Lac des cygnes que s’attaque Angelin Preljocaj pour sa nouvelle création. Après Ghost où le chorégraphe avait travaillé autour de Marius Petipa, il revisite ici le mythe de la princesse-cygne, en mêlant à la partition de Tchaïkovski à des arrangements plus contemporains. Au conte original et à l’histoire d’amour, à son aspect psychanalytique, il y même le symbole de l’eau, ressource si précieuse qui manque aujourd’hui. 

Angelin Preljocaj et son Lac des cygnes : “Je choisis toujours des sujets qui me dépassent”…

Lire un reportage en répétition du Lac des cygnes d’Angelin Preljocaj…

Répétition du Lac des Cynges – angelin Preljocaj

L’Automne de la Maison de la Danse

Jusqu’au 28 octobre à la Maison de la Danse – Lyon (69) – Danse contemporaine – Danse néo-classique

La saison de la Maison de la Danse reprendra de façon classique en novembre. En attendant, l’institution propose une autre programmation, pour découvrir les artistes au travail et en création. Pour octobre, place aux sorties de résidence de Fouad Boussouf et Amala Dianor, une grande leçon d’art thérapie pour tout public ou le Musée imaginaire de Mourad Merzouki.

 

Spectres d’Europe #3 par le Ballet du Rhin

Du 21 au 23 octobre à la Sinne de Mulhouse et les 29 et 30 octobre au Théâtre municipal de Colmal – Haut-Rhin (68) – Danse contemporaine – Danse néo-classique

Entre Bruno Bouché, Angelin Preljocaj et Alba Castillo, voilà une belle soirée mixte néo-classique/contemporaine qui se dessine, sur fond de référence biblique. Place d’abord au très beau duo Bless-ainsi soit-IL de Bruno Bouché, inspiré par l’épisode de la lutte de Jacob avec l’Ange, et pièce phare du chorégraphe/directeur. Puis le duo Annonciation d’Angelin Preljocaj fait son entrée au répertoire, confrontation entre l’archange Gabriel et Marie. Cette pièce, créée il y a plus de 20 ans, est devenu un incontournable et propose là encore deux rôles puissants. Place enfin à la création Poussière de terre signée d’Alba Castillo. Danseuse soliste au Ballett Theater Basel, elle chorégraphie depuis huit ans et s’est fait remarquer dans plusieurs concours, notamment les Synodales.

 

Événements passés

Béjart Ballet Lausanne

Du 2 au 11 octobre à l’Opéra de Lausanne – Lausanne (Suisse) – Danse néo-classique – Création

Le Béjart Ballet Lausanne fait à son retour sa reprise, avec un programme mêlant répertoire et création : la reprise des superbes Sept danses grecques de Maurice Béjart et la première de Basso Continuum de Gil Roman. Avec cette nouvelle pièce, le directeur de la compagnie et chorégraphe explore la dimension onirique de la luminosité du noir, comme une poésie du contraste, sur une musique de Richard Dubugnon. En opposition aux Sept danses grecques, portées par le blanc pur des costumes et la luminosité inspirée de la Grèce. 

 

Marie-Agnès Gillot et Mikhaïl Rudy

Le 6 octobre à l’Opéra de Limoges – Limoges (87) – Danse contemporaine

Infatigable Marie-Agnès Gillot ? On dirait bien ! À peine a-t-elle quitté la Seine musicale pour La Boxeuse amoureuse que l’Étoile repart sur les routes pour le duo qu’elle a monté avec le pianiste Mikhaïl Rudy, il y a deux ans. Sur scène, les deux artistes mêlent leur personnalité curieuse et leur l’art, le piano et la danse, sur les musiques de Satie, Ravel ou Chopin.

 

Le Ballet Royal de Nuit

Du 7 au 9 octobre au Théâtre des Champs-Élysées – Paris (75) – Danse baroque 

Un spectacle un peu à part dans cette sélection. Commandé par Mazarin au lendemain de la Fronde pour assoir le pouvoir du jeune Louis XIV, ce Ballet Royal de Nuit voulait consacrer la personnification du monarque en Roi Soleil, considéré aussi comme le meilleur danseur de son époque – l’ont dit ainsi que Louix XIV était le premier Danseur Étoile. Le musicologue et chef Sébastien Daucé a reconstitué avec patience et passion la partition de ce spectacle aussi historique que mythique puisqu’il n’avait jamais été rejoué depuis sa création en 1653. S’y mêle Francesca Lattuada pour la mise en scène, chorégraphie, scénographie et costumes. Et faire revivre toute une époque. 

 

Soirée FrancenDanse

Le 15 octobre au Théâtre des Champs-Élysées – Paris (75) – Danse classique – Danse contemporaine

Ballet National du Canada, Ballet Royal de Suède… La saison 2020-2021 de Transcendanse était mise à mal avec la crise sanitaire. Mais la production a vite réagi en proposant à la place un très joli programme cet automne mêlant plusieurs ballets de France. Deux artistes du Ballet de Bordeaux dansent le virtuose pas de deux des Flammes de Paris, le Malandain Ballet Biarritz vient avec un extrait de son très beau Mozart à deux, le Ballet du Capitole présente un avant-goût de son attendu Toulouse-Lautrec ou le Ballet de l’Opéra de Lyon montre un solo créé il y a un mois. Bref, un programme mêlant danse classique et néo-classique, répertoire et nouveauté, pour une soirée montrant toute la vitalité des ballets en France. Une idée que l’on aimerait bien voir se renouveler chaque saison.

Lire l’interview de la productrice du spectacle

 

Le Festival Karavel

Du 1er au 25 octobre – Bron et région lyonnaise (69) – Hip hop – Festival

Un festival bienvenu après cette saison difficile, qui permet une belle visibilité à de nombreuses troupes dans la souffrance ces derniers mois. Et cette édition 2020 de ce festival mené par Mourad Merzouki se veut tout aussi foisonnante que les précédentes, avec 39 compagnies pour 46 représentation dans 25 lieux de la région lyonnaise.  Hervé Koubi ou Mourad Merzouki sont parmi les têtes d’affiche, la compagnie Yasaman pour les jeunes talents, avec toujours de nombreux événements autour des spectacles comme les Hip-Hop Games, entre battles et créations chorégraphiques. 

 

Soirée Peck/Robbins par le Ballet de l’Opéra de Bordeaux

Du 14 au 22 octobre au Grand-Théâtre – Bordeaux (33) – Danse néo-classique – Danse classique 

Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux ouvre sa saison sur une note américaine, avec deux ballets intemporels de Jerome Robbins – In the Night et The Concert – et l’entrée au répertoire de Paz de la Jolla de Justin Peck, créé en 2013 . On connaît par coeur les deux premiers… mais on ne se lasse pas de les revoir. In the Night fait évoluer trois duos, comme trois couples à différentes étapes de leur vie commune, avec mélancolie et poésie. The Concert est irrésistible de drôlerie et de second degré sur le monde de la danse. Paz de la Jolla, empreint d’une modernité toute new-yorkaise, est l’une des oeuvres les plus réussies de Justin Peck, que l’on voit finalement très peu en France. À noter que la soirée du jeudi 22 octobre sera dédiée aux adieux à la scène d’Oksana Kucheruk, Etoile du Ballet de l’Opéra de Bordeaux.

Lire l’interview d’Oksana Kucheruk pour ses adieux

 

Programme Jean-Christophe Maillot – Les Ballets de Monte-Carlo

Du 15 au 17 octobre au Grimaldi Forum – Monaco (98) – Danse néo-classique

Reprise à domicile pour les Ballets de Monte-Carlo, qui ont déjà donné quelques dates en tournée. La troupe propose deux pièces de Jean-Christophe Maillot : Altro Canto 1 et Vers un Pays Sage. Deux pièces anciennes – la première créée en 2006 sur le Magnificat de Monteverdi, la deuxième montée en 1995 et hommage au père du chorégraphe, artiste-peintre. Deux oeuvres devenues des références dans le répertoire de Jean-Christophe Maillot, qui ont toute leur place pour cette saison anniversaire, le chorégraphe y fêtant ses 60 ans.

 

Stabat Mater de Julien Lestel

Les 13 et 14 octobre à l’Opéra de Massy – Massy (91) – Danse contemporaine – Danse néo-classique – Création 

En résidence à l’Opéra de Paris, la compagnie Julien Lestel présente cet automne sa nouvelle création : Stabat Mater sur la célèbre partition éponyme de Pergolèse, avec choeur et orchestre. Le chorégraphe Julien Lestel s’est plongé dans la musique pour en créer une gestuelle qui “renvoie à nos propres douleurs et nous fait succomber à une profonde émotion sans toutefois verser dans aucune noirceur“, interprétée par neuf danseurs et danseuses. Avant la création, la troupe reprend Somewhere, également créé par Julien Lestel, à l’époque pour le Ballet de Marseille, une pièce jouant plus sur la virtuosité et les possibilités de la danse néo-classique.

 

Don Juan de Johan Inger – Aterballetto

Du 14 au 17 octobre au Théâtre de Chaillot – Paris (75) – Danse contemporaine

On aime toujours la puissance narrative de Johan Inger, l’un des chorégraphes les plus inventifs de la veine NDT. Il vient ici avec son Don Juan, revisité à l’heure de #MeToo, interprété par la belle compagnie italienne Aterballetto, que l’on n’a pas vu depuis longtemps en France et qui collabore depuis 2013 avec Johan Inger. Sur des musiques de Gluck et Mozart, le chorégraphe dresse la psychologie du séducteur effréné, effaçant ici la figure du père pour celle de la mère. 

 

Festival d’Automne et Portrait de Boris Charmatz

Du 1er au 25 octobre à Paris et sa région – Danse contemporaine – Performance

Le Festival d’Automne a pour tradition de réserver dans sa programmation un “portrait” d’un.e chorégraphe, reprenant plusieurs de ses oeuvres, proposant des créations et performances, pour se plonger au coeur d’une oeuvre unique. Pour 2020, place à Boris Charmatz. Pour octobre, place à Aatt enen tionon et la reprise de son spectacle 20 danseurs pour le XXe siècle et plus encore, collection de gestes de l’histoire de la danse. Le Festival d’Automne propose aussi ce mois-ci Jérôme Bel pour Danses pour une actrice ou Yasmine Hugonnet.

Lire la chronique de Danses pour une actrice (Valérie Dréville) de Jérôme Bel

 

Montpellier Danse 40 Bis

Du 2 au 24 octobre – Montpellier (34) – Danse contemporaine – Création – Festival 

Montpellier Danse aussi a dû annuler son édition 2020… Ou presque. Une partie de sa programmation a en effet été décalée à cet automne. Pour octobre, l’on découvre le nouveau solo The Goldberg Variations, BWV 988 d’Anne Teresa de Keersmaeker, les créations de Nadia Beugré ou celle très attendue d’Emanuel Gat, LOVETRAIN2020, une “comédie musicale contemporaine” selon les mots du chorégraphes.

 

Seconde Nature de Fabrice Lambert

Le 6 au Centre des bords de Marne – Perreux-sur-Marne (94)

Du 15 au 18 octobre au Théâtre des Abbesses – Paris (75)

Danse contemporaine – Création

Depuis la création Jamais assez en 2015, Fabrice Lambert place la question écologique au cœur de ses créations. Pour Seconde Nature, le chorégraphe collabore avec l’éclairagiste Philippe Gladieux, pour créer un univers visuel qui résonne avec les étonnantes projections du réalisateur et plasticien Jacques Perconte. Quatre interprètes interagissent avec cette structure, pour un hommage inédit à la nature, aussi bien admirée que détruite.

 

Akzak de Héla Fattoumi et Éric Lamoureux

Le 8 octobre au DSN, scène nationale de Dieppe – Dieppe (76)

Le 13 octobre au Tangram, scène nationale Evreux-Louviers – Évreux (27)

Les 16 et 17 octobre au Tropiques Atrium, scène nationale de Fort-de-France – Martinique (97)

Danse contemporaine – Création

Pour leur nouvelle création, Héla Fattoumi et Éric Lamoureux se son associés au percussionniste Xavier Desandre Navarre, qui a composé la partition qu’il joue en live chaque soir. Et qui porte les douze interprètes de Akzak, venant pour la plupart du continent africains ( Burkina Faso, Maroc, Tunisie). Avec des histoires et des passés différents, mais tous unis sur le plateau par la force collective de la danse, “comme un catalyseur des notions d’hospitalité, de fraternité, de solidarité entre les peuples“.

 

Festival du Cirque actuel Circa

Du 16 au 25 octobre au Pôle Circa – Auch (32) – Cirque – Création – Festival 

Après une saison spécialement difficile pour les arts du cirque, la tenue du Festival du Cirque actuel Circa, l’un des grands rendez-vous du cirque en Europe, apparaît comme une bouffée d’oxygène. Pour cette 33e édition, place à la très jolie troupe Cheptel Aleïkoum, Machine de Cirque sur la chute et l’envol, la talentueuse Raphaëlle Boitel, mais aussi beaucoup de jeunes talents à découvrir et les habituelles écoles de cirque. 

 

One more Thing d’Adi Boutrous

Du 9 au 12 octobre au Théâtre des Abbesses – Paris (75) – Danse contemporaine – Création

L’on se souvient du danseur et chorégraphe israélien avec son duo percutant We Love Arabs, créé il y a quelques années. Il revient cette saison avec sa nouvelle création, One more Thing, en détricotant là encore quelques clichés, ici ceux de la virilité. Quatre interprètes masculins dansent un regard décalé sur la culture de la conquête et de la domination, la lutte pour l’espace et les ressorts de l’indifférence face à la souffrance. Jusqu’à, peut-être, montrer aux hommes le chemin pour assumer leur vulnérabilité.

Lire la chronique du spectacle

 



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