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Cinq femmes chorégraphes néo-classiques d’aujourd’hui à découvrir

Comme chaque 8 mars, journée internationale du droit des femmes, nous aimons sur DALP mettre en avant des femmes de la danse, souvent injustement invisibilisées. Après Cinq femmes oubliées de l’histoire de la danse et Trois femmes chorégraphes oubliées du XIXe siècle, penchons-nous sur des talents de notre temps. La création néo-classique, on le sait, est l’un des enjeux capitaux des compagnies classiques d’aujourd’hui. Mais au jeu des invitations et créations, mis à part Crystal Pite que toutes les compagnies s’arrachent, les chorégraphes hommes sont sur-représentés. Mais même si le plafond de verre existe, des talents féminins chorégraphiques néo-classiques, il y en a ! Certaines font même une brillante carrière un peu partout en Europe depuis des années… Sauf en France. Alors pour tous les “On aimerait bien programmer des femmes, mais il n’y en a pas à part Crystal Pite“, voici le travail de Annabelle Lopez Ochoa, Cathy Marston, Lauren Lovette, Sarah Foster-Sproull et Izadora Weiss.

Merci à Laura Cappelle pour son aide.

Sarah Foster-Sproull, Cathy Marston, Lauren Lovette, Annabelle Lopez Ochoa et Izadora Weiss

Annabelle Lopez Ochoa

Son parcours – Het Nationale Ballet, Pacific Northwest Ballet, Joffrey Ballet, English National Ballet… Les compagnies classiques sont nombreuses (plus de 70) à s’arracher Annabelle Lopez Ochoa. Sauf en France, si ce n’est pour les Jeunes ballets des CNSM. Née en Belgique, formée à l’Académie du Ballet Royal d’Anvers, elle danse surtout pour des compagnies contemporaines. Mais quand elle lâche sa carrière d’interprète en 2003 pour la chorégraphie, son travail se tourne plutôt vers le néo-classique. Pièces abstraites ou narratives, elle sait se servir de la technique de ses interprètes pour créer des personnages puissants et de fortes émotions en scène. En 2013, elle remporte ainsi le prix de la meilleure chorégraphie classique par les critiques anglais, pour Un tramway nommé Désir, monté pour le Scottish Ballet.

Son ballet phare – Frida, grand ballet de deux actes salué par les critiques, créé pour le Het Nationale Ballet en 2020 et inspiré par l’œuvre et la vie de l’artiste-peintre Frida Kahlo. Annabelle Lopez Ochoa avait déjà travaillé avec succès sur cette figure artistique, avec Broken Wings en 2016 pour l’English National Ballet, ballet plus court de 45 minutes.

À découvrir – Annabelle Lopez Ochoa est aussi l’autrice et réalisatrice de nombreux films de danse, à retrouver sur sa page Viméo.


 

Cathy Marston

Son parcours – Un peu comme Annabelle Lopez Ochoa, Cathy Marston est demandée par de nombreuses compagnies de ballet à travers le monde depuis vingt ans, exceptée en France. Née en Angleterre, elle se forme à la Royal Ballet School avant de partir danser en Suisse. En 1997, c’est néanmoins pour le Royal Ballet qu’elle signe sa première pièce, Figure in Progress, avant de devenir artiste associée de l’institution. Après avoir dirigé le Ballet de Berne en Suisse de 2007 à 2013, elle se consacre à la chorégraphie. La patte de Cathy Marston ? Créer des ballets narratifs avec de forts et puissants rôles féminins, loin des clichés que l’on peut parfois avoir des rôles de ballerine. À l’image de Jane Eyre, créé en 2016 pour le Northern Ballet et entré depuis au répertoire de l’ABT, ou de sa Mrs. Robinson montée cette saison au San Francisco Ballet.

Son ballet indispensable – The Cellist créé en 2020 pour le Royal Ballet, ballet s’inspirant de la vie de la violoncelliste Jacqueline du Pré. Une pièce magnifique où l’instrument de musique est personnifié par un danseur.

À découvrir – À Zurich : Cathy Marston prendra la direction du Ballet, ainsi que le poste de chorégraphe en cheffe, dès septembre 2023.


 

Lauren Lovette

Son parcours – Peut-être vous souvenez-vous de Lauren Lovette lors de la tournée parisienne du New York City Ballet en 2016. Alors âgée de 25 ans, elle venait d’être nommée Principal et rayonnait en scène. Elle crée ses premières pièces en 2007, alors encore élève de la School of American Ballet, avant de participer au New York Choreographic Institute, programme de jeunes talents chorégraphiques du NYCB. C’est d’ailleurs sa compagnie qui lui confie sa première grosse création, For Clara, en 2016. Petit à petit, Lauren Lovette se fait un nom aux États-Unis, créant des pièces pour l’American Ballet Theatre ou la Paul Taylor Dance Company. Dans la lignée du répertoire américain Balanchine-Robbins, elle crée des pièces courtes, twistant la technique classique qui reste sa base de travail, jouant sur l’abstraction sans oublier les émotions. En 2021, tout juste âgée de 30 ans, elle décide de mettre un terme à sa brillante carrière de ballerine au NYCB pour se consacrer à la chorégraphie et ses projets personnels.

Son ballet indispensable – The Shaded Line, créé en 2019 pour le gala de rentrée du NYCB. Une pièce ambitieuse – 24 artistes en scène – autour de l’isolement et de la découverte de son identité.

À découvrir – À la Paul Taylor Dance Company où elle est désormais chorégraphe associée. Et sur son compte Instagram pour suivre ses nouveaux projets, qui on l’espère l’amèneront vite vers l’Europe.

 

 

Sarah Foster-Sproull

Son parcours – Place à une talent du bout du monde, puisque Sarah Foster-Sproull est née à Dunedin, en Nouvelle-Zélande. Danseuse pour des chorégraphes plutôt contemporains, elle se lance petit à petit dans la chorégraphie dans les années 2000, travaillant pour des compagnies néo-zélandaises principalement. Sa collaboration avec le Ballet Royal de Nouvelle-Zélande s’initie en 2018 et sa création Despite The Loss Of Small Detail, alors que la directrice de la troupe Patricia Barker veut mettre en avant plus de femmes chorégraphe dans sa programmation. La rencontre fonctionne et Sarah Foster-Sproull devient en 2020 chorégraphie en résidence de la compagnie. Elle y propose des ballets à la tonalité néo-classique, mais continue son travail sur le langage contemporain avec sa propre troupe, le Foster Group.

Son ballet indispensable – Artemis Rising, créé en 2019 pour les adieux à la scène de la Principal Abigail Boyle du Ballet Royal de Nouvelle-Zélande.

À découvrir – Sur le site de sa compagnie Foster Group.

 

 

Izadora Weiss

Son parcours – Si l’on vous parle de danse en Pologne, aucun nom ne vous viendra peut-être à l’esprit. C’est pourtant dans ce pays que travaille l’une des chorégraphes à suivre et découvrir : Izadora Weiss. Formée à l’Ecole du Ballet de Varsovie, elle débute la chorégraphie en 1996 avec Le Songe d’une nuit d’été. Après avoir beaucoup travaillé pour des opéras, elle crée le Baltic Dance Theatre en 2010, pour qui elle signe de nombreuses chorégraphies, aussi bien narratives que plus abstraites.

Son ballet indispensable – Sa relecture du Sacre du Printemps, montée en 2011 pour sa compagnie, qui fait écho à un viol collectif, et plus généralement aux féminicides.

À découvrir – Sur le site web d’Izadora Weiss et de sa compagnie.

 

Sans oublier aussi le formidable travail de :

Xenia Wiest, gagnante du premier concours de jeunes chorégraphes classiques organisé par Thierry Malandain, qui travaille beaucoup en Allemagne.

Ludmila Komkova, gagnante de la deuxième édition du même concours, dont on peut voir le travail en France lors des spectacles de la jeune et formidable compagnie Illicite.

Alice Topp, chorégraphe résidente de l’Australian Ballet, qui crée depuis une dizaine d’années et devient la chorégraphe incontournable en Australie.

Sharon Eyal, chorégraphe plus contemporaine, venue de la Batsheva et dont toutes les compagnies classiques s’arrachent désormais le travail.




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