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Les dix questions de la saison Danse 2022-2023

Le dernier grain de sable a été balayé, les maillots de bain ont été rangés, remplacés par les justaucorps et les cartes d’abonnement des théâtres. C’est la rentrée ! Après une saison intense marquée par la reprise après la pandémie, et encore quelques turbulences dont on se serait passé, cette saison Danse 2022-2023 s’annonce un peu plus apaisée (en terme de programmation, pas en terme de drama bien sûr). Quels sont donc les questions que l’on se pose en cette rentrée ? Quels sujets vont envahir les conversations balletomanes pour ces onze prochains mois ? Nos dix questions de la saison Danse 2022-2023, avec nos tentatives de réponses… Et rendez-vous en juillet pour voir si nous avions vu juste.

 

Avant toute chose, j’aimerais une bonne nouvelle ou un peu d’optimisme en cette rentrée. C’est quoi la news qui fait plaisir à lire ?

On ne sait pas si c’est optimiste ou si cela fait plaisir à lire, mais s’il y a un projet à soutenir cette saison, c’est celui-là. The United Ukrainian Ballet Company réunit à La Hague une cinquantaine de danseurs et danseuses ukrainiennes, ainsi que des techniciens, qui ont fui leur pays après l’invasion de la Russie. Cela leur permet de continuer à travailler, danser, faire connaître leur art. Pour cette compagnie, Alexeï Ratmansky a remonté Giselle durant l’été, qui a tourné aux Pays-Bas et passe par Londres en septembre. La troupe ne monte que des projets à court terme, pour que ces artistes, dès la fin de la guerre, puissent reprendre leurs activités de danseurs dans leur pays. L’on espère donc le moins de dates possible.

 

Bien, revenons à notre facile réalité balletomane. Dix questions ? Mais nous n’avons qu’une question : qui va remplacer Aurélie Dupont à la Direction de la Danse ?

La question qui risque de nous occuper une bonne partie de l’année en conjectures, réflexions et évidemment mécontentements, parce que le nom choisi, forcément, ne fera pas l’unanimité. Chez DALP, nous avons fait une petite liste des profils potentiels, il serait fort probable que le nouveau directeur ou la nouvelle directrice en fasse partie – en même temps, on en cite 19, on ne prend pas trop de risques. Le fait est que l’on ne sait pas trop vers quoi veut aller Alexander Neef. Et bien malin/maligne celui ou celle qui pourrait vraiment avoir une certitude. Une chose de sûr : dès que le choix sera connu, cela sera sur DALP.

 

Et quand saura-t-on qui la remplace ?

L’autre question imprévisible ! Logiquement, le comité de sélection a choisi quelques dossier, dont les auditions ont lieu début septembre. Le choix pourra donc se faire dès octobre et la nouvelle direction arriver dans la foulée si elle est disponible. Mais le comité de sélection peut prendre son temps, Alexander Neef aussi, il faudra vérifier le passif du-de la futur-e élu-e (une vieille affaire de harcèlement, cela ferait mauvais genre pour démarrer ce nouveau mandat). Il semble ainsi assez peu probable d’avoir un nom d’ici novembre, voire janvier prochain si le ministère de la Culture s’en mêle un peu trop. Sans compter que la personne choisie peut être encore sous contrat quelque part et ne pas arriver avant septembre prochain… Allez, disons une annonce entre octobre (on aime être optimiste lors d’une rentrée) et janvier, pour une arrivée entre novembre et septembre prochain. Comment ça, on ne se mouille pas trop ?

 

Le Covid est derrière nous (faites semblant d’y croire avec moi, merci), l’on peut enfin prévoir quelques voyages un peu en amont. Je vais où pour revoir de la danse à l’étranger ?

Nous préparons un article avec notre sélection de spectacles à l’étranger à voir cette saison, mais en attendant, pas mal de choses sont à noter. À Milan, un très bel Onéguine est prévu à la Scala avec Roberto Bolle et Marianela Nuñez en septembre. On guette aussi La Belle au bois dormant au Het Nationale Ballet avec très probablement Olga Smirnova en Aurore. Toujours en octobre, Mayerling au Royal Ballet vous permettra de réviser avant l’entrée au répertoire de la pièce à Paris. Les fans de Crystal Pite ne manqueront pas sa nouvelle création pour la compagnie anglaise à l’automne, à voir aussi au printemps au Ballet National de Norvège. Et une petite tournée Casse-Noisette pour Noël, parce que l’on est déjà un peu en manque ?

 

En plus de la belle danse bien sûr, je veux du strass et des paillettes. Quels sont les événements où il faudra en être cette saison ?

En France, le Gala hommage à Patrick Dupond de l’Opéra de Paris en février bien sûr. Même si la programmation est un peu chiche, l’émotion devrait être au rendez-vous. Ce sera aussi les retrouvailles entre le public et le Défilé (réservé au gala AROP ces dernières années), Défilé qui sera accessoirement le premier de François Alu en tant qu’Étoile. À l’étranger, bookez déjà votre agenda du 30 janvier au 5 février pour les 50 ans du Prix de Lausanne, comprenant une journée spéciale avec un Gala anniversaire. Enfin, tout au long de la saison et spécialement en juillet, le Ballet de Hambourg fêtera les 50 ans de direction de John Neumeier, tout comme son départ de la compagnie. Une page de l’histoire de la danse qui se tourne…

 

Bien, c’est bien beau tous ces spectacles, mais en dehors de la scène, qu’est-ce qu’on voit sur nos écrans ?

La saison 2 de la série L’Opéra. Il y a un poste vacant à la Direction de la Danse, un comité de sélection pour choisir la nouvelle direction, et…. On n’en dira pas plus, mais la concomitance avec la réalité est croustillante. Au-delà de ce plaisir balletomane, cette saison 2 se mêle du délicat équilibre vie privée-vie professionnelle, avec un personnage très bien dessiné de la professeure aussi charismatique qu’écrasante. C’est toujours aussi juste et ça se bing-watche avec délice.

 

Qui c’est que l’on va voir partout tout le temps en cette rentrée ?

Marie-Agnès Gillot. Elle rejoint le jury de Danse avec les stars et sort un livre que vous allez dévorer. François Alu, qui tenait la barre médiatique jusque-là, a du souci à se faire.

 

Quels sont les adieux à la scène de cette saison ?

Émilie Cozette fera ses adieux à la scène de l’Opéra de Paris à la fin de la saison, dans Signes de Carolyn Carlson. Et puis il y aura les seconds adieux d’Alice Renavand, après une soirée qui a coupé court suite à sa blessure en scène dans Giselle. Cela sera-t-il sur Le Lac des cygnes, Kontakthof de Pina Bausch avec qui elle a tant travaillé, une surprise avec le Boléro de Maurice Béjart ? La date comme le ballet sont encore en suspens, mais les Balletomanes ne manqueront pas de saluer une nouvelle fois le talent de cette Étoile iconoclaste.

 

Et les nominations, alors, on se dirige vers qui ?

Écoutez, chaque année on joue le jeu, chaque année on se plante. Avec en point culminant la saison dernière, où nous avions annoncé qu’il n’y aurait aucune nomination, et il y a eu celle de François Alu. Faut-il encore tenter le coup cette saison ? Mais oui bien sûr ! À l’Opéra de Paris, en l’absence de direction, rien ne devrait se passer, même si un cruel manque d’Étoiles masculines pourrait faire changer les choses. Pablo Legasa ou Francesco Mura ? Les deux ont prouvé leur valeur. Au Ballet du Capitole, après le départ de Davit Galstyan, une place d’Étoile est disponible. Philippe Solano a brillé toute cette saison, a commencé à assurer avec brio des premiers rôles : il semble tout indiqué. À l’Opéra de Bordeaux, il n’y a tout simplement plus d’Étoile dans l’organigramme. Le talentueux Riku Ota est bien parti chez les hommes, cela est un peu plus flou chez les femmes. Un recrutement directement au poste d’Étoile est-il envisageable ? Cela devrait bouger. 

 

Quel est le hashtag tendance cette saison maintenant que #AluÉtoile a fait son temps ?

Tout est ouvert ! Nous avons une tendance sérieuse autour d’une prochaine nomination avec des #BiancaÉtoile ou #HéloïsePromotion en bonne position. Mais l’actualité occupe une bonne part de nos esprits balletomanes. Les #NicoReviens, #ManuForever ou JoséOnTaime n’ont pas dit leur dernier mot. Sans compter le #AurélieComeBack, parce que c’est bien connu, six mois après tout changement, tout le monde regrette la direction précédente.

 



Commentaires (1)

  • Lili

    Merci pour ces excellentes question.

    Concernant les adieux à la scène, il est regrettable que la focalisation certes légitime sur les Etoiles masque d’autres départ.

    C’est ainsi que Florian Magnenet, pilier des solistes, ultra-distribué et remplaçant-sauveur de séries, est parti en douce, fin juillet. Ainsi je crois que Adrien Couvez et Miho Fuji. Qui part en retraite cette année, au total? Les citer serait une belle manière de les remercier pour leur indispensable présence dans le CDB et les solos pour certains.

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