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Adieux à la scène de Alice Renavand – Retour en vidéo sur dix de ses rôles emblématiques

Alice Renavand fait ses – véritables – adieux à la scène du Ballet de l’Opéra de Paris le 28 mai, sur la table rouge du Boléro de Maurice Béjart. Une prise de rôle, comme celle de Giselle en juillet dernier, qui auraient dû être son dernier ballet. Mais une blessure en pleine représentation a changé la donne. Alice Renavand a donc droit à un nouveau rôle de plus, pour dire au revoir à cette compagnie qui fut la sienne depuis ses 8 ans et son entrée à l’École de Danse. Pour accompagner ses adieux, retour en vidéo sur dix rôles qui ont marqué la carrière d’Alice Renavand.

 

L’Élue dans Le Sacre du Printemps de Pina Bausch

Cinq ans après son entrée dans le corps de ballet, Alice Renavand n’est pas au mieux de sa carrière et de sa forme. Pina Bausch est la chorégraphe qui lui redonne l’élan nécessaire en la choisissant pour danser l’Élue dans son terrible Sacre du printemps. Un rôle puissant qui la porte, aussi bien dans la hiérarchie (elle passe enfin Coryphée deux ans plus tard) que dans sa progression de danseuse et d’artiste. Alice Renavand interpréta plus tard Orphée et Eurydice de la chorégraphe. Et continua de danser ce mythique Sacre du Printemps tout au long de sa carrière.

 

Le rôle-titre de Kaguyahime de Jiří Kylián

William Forsythe, Wayne McGregor, Anne Teresa de Keersmaeker… Alice Renavand a travaillé avec de nombreux chorégraphes d’aujourd’hui durant sa carrière. Jiří Kylián fut l’un des premiers d’entre eux, en la faisant danser dans son Bella Figura en 2006. La danseuse retrouva régulièrement le chorégraphe, notamment en 2010 pour son hypnotique Kaguyahime. Alice Renavand, encore Sujet, danse le rôle-titre aux côtés des Étoiles Marie-Agnès Gillot et Agnès Letestu. Une prestation qui marque. La ballerine passe Première danseuse un an plus tard. Elle le danse ici avec Julien Meyzindi.

 

 

Kitri dans Don Quichotte de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa

Alice Renavand a souvent été cataloguée comme “danse contemporaine”, en étant souvent choisie pour des créations. Mais c’est oublier qu’elle n’a jamais rechigné à s’emparer des grands rôles classiques, même avec des prises de rôles considérées comme tardives, à l’heure où certaines de ses collègues ne les dansaient plus. Et de se lancer crânement dans les rôles les plus difficiles, comme ici dans Kitri en 2012, aux côtés de François Alu.

 

 

Le Parc d’Angelin Preljocaj

Un an après cette Kitri, en 2013, Alice Renavand accède enfin au titre suprême de Danseuse Étoile. Ce fut le 20 décembre, après une représentation du ballet Le Parc d’Angelin Preljocaj. Le chorégraphe lui avait donné dès 2004 un rôle de soliste dans Le Songe de Médée. La danseuse continua d’interpréter Le Parc tout au long de sa carrière avec diverses partenaires. Comme ici en 2021 avec Mathieu Ganio, une représentation particulière en plein confinement, sans public.

 

 

Another Place de Mats Ek

Mats Ek compta aussi parmi les chorégraphes importants de sa carrière, en lui confiant en 2008 – la danseuse est alors Sujet – le rôle de la Servante dans La Maison de Bernarda. Elle retrouva le chorégraphe à la fin de sa carrière, en 2022, pour le long duo Another Place. Avec Mathieu Ganio, qui fut son partenaire de prédilection de ses dernières années à l’Opéra de Paris.

 

 

Lise dans La Fille mal gardée de Frederick Ashton

Alice Renavand a eu une carrière un peu différente au sein de l’Opéra de Paris. Pas mal d’artistes de sa génération ont démarré par les grands rôles classiques avant de se tourner vers un répertoire plus contemporain. Elle, elle a fait l’inverse, reprenant pied grâce au répertoire contemporain et se plongeant un peu plus tard dans les ballets classiques. Comme le rôle de Lise, abordée avec malice et fraîcheur à 35 ans, alors que certaines Étoiles regardent parfois ce ballet de haut passé 30. Avec François Alu, elle a formé un duo détonnant et absolument savoureux. Un partenariat que l’on aurait aimé voir un peu plus souvent à l’œuvre ces dernières années. Quant au sens de l’humour de Alice Renavand, on a pu le retrouver tout au long de sa carrière, à travers les deux sœurs chipies dans Cendrillon ou Fancy Free de Jerome Robbins.

 

 

L’Accusée dans Fall River Legend de Agnes de Mille

Fall River Legend de Agnes de Mille est un ballet rare en France. Créé en 1948 et pilier du répertoire américain, il est arrivé à l’Opéra de Paris en 1996 et programmé une deuxième fois en 2014. Et il s’agit de l’un des plus puissants rôles féminins du répertoire. Alice Renavand s’en est emparée avec toute sa force et sa fragilité, montrant une fois de plus ses talents dramatiques. La danseuse a régulièrement dansé le répertoire américain, notamment de nombreuses pièces de George Balanchine.

 

 

 

AndréAuria de Edouard Lock

L’une des dernières rencontres contemporaines de Alice Renavand, celle de Edouard Lock pour la reprise de son ballet AndréAuria. Dansé ici avec Stéphane Bullion, compagnon de route de la danseuse depuis leur troisième division commune à l’École de Danse, en 1994, jusqu’à leurs adieux à la scène en 2022 et 2023.

 

 

Rôle-titre de Giselle de Jean Coralli et Jules Perrot

Faire ses adieux dans une prise de rôle sur un emblème du ballet classique, voilà qui résume bien la carrière particulière de Alice Renavand. Il y eut cinq dates avec Mathieu Ganio. Et le coup du sort sur la dernière, un genou qui lâche en plein deuxième acte. La danseuse quitte la scène en boitant, remplacée au pied levé par Bleuenn Battistoni. Et revient aux saluts dans les bras de son partenaire pour donner rendez-vous pour de nouveaux adieux. Les aléas d’une carrière de ballerine, qui n’ont en rien entaché sa formidable prestation sur ce rôle si riche et difficile.

 

 

Au Stade de France avec Indochine

Alice Renavand a aussi travaillé en-dehors de l’Opéra de Paris, avec des artistes de tous horizons. En 2014, elle est ainsi l’héroïne du clip de la chanson Wuppertal du groupe Indochine. Et de venir le danser quelques mois plus tard, sur la scène du Stade de France, au milieu de 80.000 personnes.

 

Adieux à la scène de Alice Renavand le dimanche 28 mai, lors de la soirée Maurice Béjart à l’Opéra Bastille, dans le Boléro

 

 

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