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En répétition – Un avant-goût de la soirée Iolanta/Casse-Noisette

Beaucoup de mystère entoure la soirée dédiée à Tchaïkovski mêlant l’opéra Iolanta et le ballet Casse-Noisette programmée à partir du 9 mars au Palais Garnier. Annoncé comme un événement important de cette saison, ce “programme exceptionnel qui associe tous les talents de l’Opéra de Paris” vise à replonger les spectateurs dans la soirée de création de ces deux œuvres en 1892. Une répétition publique a eu lieu samedi 6 février dirigée par Arthur Pita, l’un des trois chorégraphes invités.

Arthur Pita, Marc Moreau et Marion Barbeau - Répétition de Casse-Noisette

Arthur Pita, Marc Moreau et Marion Barbeau – Répétition de Casse-Noisette

A l’exception de la Sujet Marion Barbeau (qui dansera en alternance avec Marine Ganio) et le Sujet Marc Moreau (dont la présence étonne car les distributions mentionnent Stéphane Bullion et Julien Meyzindi en alternance), aucun-e répétiteur-trice n’est présent-e. Dont acte… Dans un français hésitant, la danseuse Mina Goldman, assistante d’Arthur Pita sur ce projet, introduit la rencontre et passe très vite le relais au chorégraphe.

Célèbre entre autre pour The Metamorphosis, adaptation du roman de Frantz Kafka avec Edward Watson, Principal au Royal Ballet, Arthur Pita s’excuse d’animer cette répétition en anglais. Ce qui a priori aurait pu être accessoire se révèle tout de même un obstacle. En effet, le chorégraphe se montre loquace et plus axé sur l’approche psychologique des personnages que sur la chorégraphie. Rajoutez à cela une prise en main du micro un peu anarchique. Benjamin Millepied, lors d’une précédente répétition, avait judicieusement opté pour un microcasque oreillette d’un maniement plus aisé.

Marc Moreau et Marion Barbeau - Répétition de Casse-Noisette

Marc Moreau et Marion Barbeau – Répétition de Casse-Noisette

L’action de ce Casse-Noisette se situe en Europe dans les années 1950. La mise en scène imaginée par Dmitri Tcherniakov, iconoclaste metteur en scène d’opéra, crée des passerelles entre l’opéra et la danse. Drosselmeyer a offert à sa nièce Marie une représentation de l’opéra Iolanta pour sa fête d’anniversaire de ses 16 ans. La jeune fille a craqué pour le chanteur qui incarne le personnage de Vaudémont, le chevalier dont l’amour permet à la princesse aveugle Iolanta de recouvrer la vue. Arthur Pita fait répéter aux danseurs la scène qui suit la fête d’anniversaire. Marie-Marion prend congé de ses invités et savoure la fin de cette belle soirée grisée par le champagne et les sentiments qui montent en elle. Soudain, elle se retrouve face à Vaudémont-Marc qui a oublié sa veste dans le salon…

S’il fait quelques remarques à Marion Barbeau sur son bras qui cache le visage de son partenaire dans un porté, Arthur Pita semble plus intéressé par le positionnement de ses danseurs dans l’espace et sur la musique. La danseuse, appliquée et touchante, se glisse avec aisance dans le rôle de cette jeune fille qui s’éveille à l’amour. Marc Moreau se montre très à l’écoute de chaque détail : comment déposer sa veste ou saisir la main de sa partenaire. Une belle complicité unit les deux interprètes qui n’hésitent pas aller jusqu’au bout du baiser échangé par les personnages avec beaucoup d’intensité. Pour éclater de rire quelques secondes après ! La répétition se termine sur la célèbre Marche du premier acte. Les deux danseur.se.s enchaînent les pas comme s’il.elle.s dansaient dans une surprise-partie. Marc Moreau semble d’ailleurs beaucoup s’amuser dans ce registre un peu décalé. Visiblement plus que Marion Barbeau qui marque plus les pas qu’elle ne les danse.

Arthur Pita, Marc Moreau et Marion Barbeau - Répétition de Casse-Noisette

Arthur Pita, Marc Moreau et Marion Barbeau – Répétition de Casse-Noisette

Au final, malgré les aléas linguistiques, cette répétition se révèle prometteuse quoiqu’un peu frustrante (“ça ne danse pas beaucoup” chuchotait une dame impatiente à sa voisine 30 minutes avant la fin). Elle remplit son office : un agréable amuse-bouche avant les agapes concoctées par Sidi Larbi Cherkaoui et Édouard Lock, les deux autres chorégraphes invités. Que deviendront la Valse des Fleurs et le Grand Pas de deux ? Le mystère demeure entier…

 

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