TOP

François Alu nommé Danseur Étoile du Ballet de l’Opéra de Paris

François Alu a été nommé, à 28 ans, Danseur Étoile du Ballet de l’Opéra de Paris le samedi 23 avril, à l’issue de la représentation de La Bayadère de Rudolf Noureev. Il y dansait le rôle de Solor, aux côtés de l’Étoile Dorothée Gilbert (Nikiya) et de la Sujet Bianca Scudamore (Gamzatti). Cette nomination, très attendue, est arrivée alors que le danseur avait pris six mois de congé de l’Opéra, notamment pour monter son seul en scène Complètement jetés. Une promotion qui a eu lieu devant un public particulier : la soirée était réservée aux familles qui n’étaient encore jamais allées à l’Opéra de Paris. Une première dont ils devraient se souvenir ! 

La Bayadère – François Alu et Dorothée Gilbert

François Alu Danseur Étoile ! Cette réalité, si espérée par le public de la danse, est enfin arrivée, après six ans d’attente, deux mois sous apnée et une semaine de drama dont seul l’Opéra de Paris a le secret. La soirée a été idéale : une représentation vraiment magnifique – encore plus belle que celle du 20 avril – portée par un trio de stars en scène. Dorothée Gilbert était vibrante en danseuse sacrée, au sommet de son art, à la fois touchant au divin dans le premier acte, femme amoureuse et si douloureusement trahie au deuxième, fantôme énigmatique au troisième, la véritable ballerine transcendant ce chef-d’oeuvre de la danse académique. Bianca Scudamore a été fabuleuse en Gamzatti, encore plus à l’aise qu’il y a trois jours, donnant la pleine mesure de son talent :  à la fois une technique brillantissime et une capacité à incarner pleinement un personnage, donnant vie au moindre regard, incarnant la jeune princesse pas forcément très amoureuse mais si blessée de ne pas être choisie, d’autant plus au profit d’une moins que rien.

Enfin François Alu était un formidable Solor, là encore plus libéré que mercredi. Il a toujours, et encore plus, cet incroyable charisme, cette capacité à prendre la scène, à emmener le public avec lui et à ne plus le lâcher. Son Solor était l’incarnation du guerrier viril, profondément amoureux de Nikiya au premier acte – quel pas de deux des retrouvailles ! – mais aussi viscéralement lâche au deuxième acte, lui tournant volontairement le dos à la fin de la variation du serpent. François Alu a, au passage, cloué le bec aux “Il n’a pas le physique de l’Opéra” et autres “Sa technique est partie, il ne s’entraîne plus“.  Au contraire, le danseur a montré une danse fabuleuse, si propre et brillante, et en même temps si personnelle et engagée. Il était à vrai dire difficile de croire qu’il n’avait plus dansé depuis deux ans sur la scène de l’Opéra de Paris et sortait de six ans en dents de scie, tant il semblait dans la pleine mesure de ses moyens, comme on l’attend d’un Danseur Étoile de 28 ans. Lui, Dorothée Gilbert et Bianca Scudamore ont formé un trio spécialement cohérent, aussi bien dans la danse que dans le jeu. Une distribution de stars, faisant honneur à l’image d’excellence de l’Opéra de Paris, pour un public un peu particulier. 

La Bayadère de Rudolf Noureev – François Alu et Dorothée Gilbert

Car la salle de l’Opéra Bastille n’était remplie ce soir que de gens venant pour la première fois à l’Opéra de Paris, avec des tarifs spéciaux : 25 euros pour les adultes, 10 euros pour les moins de 18 ans. L’ambiance était donc résolument plus familiale et décontractée dans la salle, avec beaucoup d’enfants et d’étudiant-e-s, même si beaucoup de petites et jeunes filles avaient sorti (et elles ont bien raison !) les robes à paillettes et autres jupes-tutus. Le public était néophyte, mais pas moins concentré que les autres. Et s’il est difficile d’empêcher les enfants de parler spontanément (“Whaouu“, “Elle, elle est trop belle !“, “Mais c’est qui lui, son fils ?” – ce qui n’est en rien gênant), pas un bruit de portable ou de toussotement intempestif n’a été à déplorer, contrairement aux soirées habituelles de l’Opéra de Paris, composé désormais plus de touristes et de public de passage que de connaisseur-se-s. 

Et, que les balletomanes se rassurent, ce public de “première fois” a fait honneur aux artistes sur scène. Pas besoin de s’y connaître pour être emporté quand la soirée est magique, on le dit assez souvent comme ça sur DALP. La salle s’est montrée très chaleureuse, applaudissant à chaque levée de rideau, à chaque entrée des solistes et à chaque fin de variation, et les quelques “claques” disséminées dans la salle n’avaient pas besoin de forcer pour amener la salle à manifester son plaisir d’être là et d’assister à une si belle soirée. L’ambiance est tout de même montée d’un cran au fil des actes. La famille de François Alu était dans la salle, ses amis, des danseurs et danseuses sont venues se joindre à la foule et remplir les quelques places vides. Aux entractes, la rumeur circulait : “Restez bien jusqu’au bout des applaudissements, il va se passer quelque chose“. Des habitué-e-s ont même réussi à se glisser dans la salle, à la faveur de familles devant partir avant la fin du spectacle. Le troisième acte avait ainsi l’ambiance des grands soirs, d’autant que François Alu et Dorothée Gilbert ont été brillantissimes, elle Ballerine (oui, avec un grand B) jusqu’au bout des ongles, lui s’envolant dans son dernier manège de doubles assemblées, encadrés par un magnifique corps de ballet et un trio d’Ombres tout en finesse et précision (Camille Bon, Clara Mousseigne et Katherine Higgins). D’autant plus que les œils de lynx avaient indiqué, pendant le deuxième entracte, avoir vu arriver à l’Opéra Bastille le Directeur de l’Opéra de Paris Alexander Neef, sortant tout juste de L’Or du Rhin au Théâtre des Champs-Élysées. 

La Bayadère de Rudolf Noureev – François Alu

Alors quand ce dernier est monté sur scène, accompagné de la Directrice de la Danse Aurélie Dupont et du fameux micro qui avait tant manqué le 20 avril, la clameur et l’ovation qui les accueillirent ne trompaient pas sur le fait que le public avait bien compris ce qui allait se passer. Et qu’il le souhaitait ardemment. Alexander Neef a d’abord salué ce nouveau public et leur a souhaité la bienvenue à l’Opéra de Paris, remerciant toutes les équipes de l’institution et les artistes qui se sont mobilisées pour cette soirée un peu particulière. “J’ai le plaisir de vous inviter à assister à un moment exceptionnel et riche d’émotion dans la vie de notre théâtre. C’est un moment de joie et de célébration qui couronne le talent d’un danseur. Et je suis très, très heureux qu’il soit partagé avec vous ce soir. Sur proposition d’Aurélie Dupont, la Directrice de la Danse, j’ai le grand plaisir de nommer François Alu“… Et les ovations et cris du public ont couvert son “Danseur Étoile” final.

Et ce fut partie, comme il est de tradition, par vingt minutes de standing ovation, par un public néophyte si heureux de cette magnifique soirée de danse et chauffé par les quelques aficionados pas avares en applaudissements. François Alu a couru vers le public pour un premier salut, avant d’aller remercier le directeur et la directrice, applaudi par toute la compagnie. La nouvelle Étoile, visiblement ému et tellement heureux, que l’on sentait reconnaissant, a multiplié les saluts, droit dans les yeux du public, embrassant toute la salle du regard Il a aussi fait venir en scène Irek Mukhamedov, son répétiteur pour cette production de La Bayadère, a été chaleureusement félicité par ses deux partenaires du soir. Et de revenir, encore et encore sur le devant de la scène, face à un public conquis, quelle que soit son expérience de la danse. Que les balletomanes se rassurent : François Alu a reçu l’ovation qu’il méritait. Alors oui, on peut comprendre les très nombreux passionné-e-s qui auraient tellement aimés être là ce soir – l’ovation en question aurait sûrement duré deux fois plus longtemps. Et on ne peut nier qu’une nomination, c’est aussi une communion entre un artiste et son public, que ça compte aussi, et qu’on ne peut voir ce choix que comme une maladresse, au mieux, de la Direction de la Danse. Mais que de souvenirs pour une première fois à l’Opéra de Paris ! Une si belle soirée de danse couronnée par une ovation et un événement si particulier, comment ne pas avoir envie de revenir ! 

François Alu lors de sa nomination d’Étoile

Une fois le rideau tombé, François Alu, une nouvelle fois, a été applaudi par toute la compagnie – nombreuses et nombreux se sont exprimés ensuite sur les réseaux sociaux pour le féliciter une nouvelle fois, montrant aussi l’attachement à ce danseur. Le danseur est tombé dans les bras de ses parents, de quelques proches, de la Directrice de l’École de Danse Élisabeth Platel qui l’avait repéré alors qu’il avait dix ans et avait remonté pour lui Piège de Lumière de John Taras, avant de regagner sa loge. Dehors, de nombreuses personnes ont joyeusement patienté à l’entrée des artistes, rejoints par des passionné-e-s de danse qui se sont précipités dans le métro à l’annonce de la nomination pour aller saluer la nouvelle Étoile à sa sortie. Comme à son habitude, François Alu a pris le temps des photos et des photographes avant d’aller dîner en famille. Le monde s’est éparpillé, beaucoup dans les cafés d’à côté. Ça y est, enfin, François Alu est Danseur Étoile… plus de six ans après sa première “non-nomination”, un 10 décembre 2015, là encore dans La Bayadère mais sous une autre direction. Le danseur aura su patienter. On aurait pu, et surtout lui, se passer de tout ce drama et ces circonvolutions. Mais voilà qui est fait. Et l’artiste a maintenant devant lui 14 très belles années devant lui pour faire briller ce nouveau titre. Titre qui tombait sous le sens pour qui a assisté à sa prestation du 23 avril. 

 

Une première fois à l’Opéra 

Terminons cette chronique par quelques mots sur ce public un peu particulier. Toutes les places ont ainsi été vendues à des gens qui n’étaient jamais venus à l’Opéra de Paris, à tarifs très préférentiels. À l’heure où les touristes étrangers sont souvent majoritaires, entrer dans Bastille au milieu d’un public résolument familial a quelque chose de rafraîchissant. On y croisait ainsi beaucoup d’enfants, mais aussi un certain nombre de jeunes adultes et d’étudiant-e-s. De ceux et celles que nous avons croisées, beaucoup pratiquent la danse en amateur et n’étaient pas forcément déconnectées de la culture. Nous avons ainsi croisé un groupe d’étudiantes portées sur le théâtre. Mais l’Opéra de Ballet, cela restait comme un cap infranchissable. Trop cher, trop loin, “‘Ce n’est pas notre monde“, raconte Cécile, fonctionnaire hospitalière, venue avec ses deux filles ados. Elle a découvert cette offre via son CE et en a profité pour sauter le pas, voulant faire découvrir la danse à ses enfants.

Noémie a elle entendu parler de cette offre via la professeure de danse de ses filles, qui tient une école de quartier en banlieue parisienne. Sa crainte ? Que le temps semble long pour ses enfants encore jeunes. Mais les deux fillettes, assises au premier rang, sont restées très concentrées, happées par le spectacle de La Bayadère. “On comprend tout, et les costumes sont magnifiques !“, expliquent-elles. Cette production est en effet tout indiqué pour une “première fois”, avec une histoire relativement simple à suivre même si les nombreux personnages du premier acte créent parfois la confusion. Mais la production, comme la qualité des danseurs et danseuses de ce soir, ont fait oublier ces questionnements. “J’espère que La Bayadère vous a plu et vous a donné envie de revenir”, a lancé Alexander Neef dans son discours de pré-nomination. Si le public est sorti des étoiles plein les yeux, la démarche de revenir, aux tarifs normaux, n’était pas encore acquise, et il faudra peut-être encore aller chercher ce public pour lui donner l’habitude de pousser les portes de Bastille ou de Garnier.

L’opération Ma première fois à l’Opéra est en tout cas renouvelée pour la saison prochaine, avec l’opéra Tosca le 23 octobre et la soirée de ballet Maurice Béjart du 21 mai. Si vous n’êtes encore jamais allé à l’Opéra de Paris, guettez la mise en vente des places qui aura lieu, sur le site de l’Opéra. Pour la danse, vous aurez le droit à un beau programme autour du chorégraphe Maurice Béjart, dont son célèbre Boléro. Nous ne garantissons pas une nomination d’Étoile, mais en tout cas une soirée passionnante !




Commentaires (24)

  • Marie L

    Enfin !!! On n’osait presque plus y croire !!! Voilà une nomination bien méritée !!!

    Répondre
  • Selyne

    Enfin !!!! J’espère qu’il ne sera plus placardisé.

    Répondre
    • Chang Soler

      Avec le titre d’étoile il doit être programmé pour tous les ballets de chaque saison, à moins qu’il ait une maladie ou un empêchement

      Répondre
  • IVANES

    Il était temps !

    Répondre
  • Virginie

    Bravo! Enfin!

    Répondre
  • Merci infiniment pour la retransmission en direct !!! J’étais dans la rue ben sortant du restau et pourtant, l’émotion était le même que si j’avais été dans la salle. J’ai ressenti sans doute quelque chose de comparable au supporters de foot lors de grandes finales ! On aurait du s’organiser un bar entre balletomanes pour un direct ensemble !
    La bonne nouvelle a néanmoins été fêtée avec un verre 🙂

    Quel enthousiasme d’avoir une “rockstar” étoile de l’opéra, pas d’inquiétude sur d’éventuels caprices (ça fait partie du mythe^^) : c’est un artiste qui outre son talent de danseur, a des choses à exprimer, eti propose toujours des choses intéressantes, ce n’est pas un simple exécutant. Ce n’est jamais la même chose.

    Bien qu’il respecte les ballets type La bayadère, ce n’est pas ce qu’il préfère : son professionnalisme n’est pas à prouver quand on voit l’engagement et l’implication dont il a fait preuve pour ce rôle comme pour tout spectacle.

    Pour les mauvaise langues, je finirais par dire que les légendes de la danse n’ont jamais été des bénis oui-oui bien rangés.

    Tellement hâte de le voir défiler en tant qu’étoile l’an prochain lors de la soirée hommage à Patrick Dupont ! (Il est tellement dans la même catégorie en plus!)

    Pour revenir sur mercredi : finalement c’est génial : François Alu aura eu le droit à deu soirées d’ovation pour le prix d’une : le prix du public et la nomination 😉

    Répondre
  • Kathy

    Quelle joie ! Enfin ! Je l ai vu a l ODP en 96 il irradiait deja sur scène. Applaudi dès ses premiers sauts, laissant sa partenaire Étoilé dans l ombre. Un danseur qui marque sa génération.

    Répondre
  • L'HELGOUAC'H

    Merveilleux et tellement mérité

    Répondre
  • Pierron

    Bravo !
    L’Opéra de Paris est une vieille dame qui n’aime pas etre bousculée !

    Répondre
  • phil

    La Direction de la danse s’est sauvée de l’ostracisme : le début de la sagesse ?

    Répondre
  • Baude

    Sait-on enfin ce qui a fait céder la patronne ?
    Pas de robe longue, un sourire crispé (peut-être que je surinterprète la posture ? Possible…).
    J’attends impatiemment la suite de l’histoire, et surtout les 14 ans à venir, en espérant que l’opéra offre à cet artiste la carrière qu’il mérite, et les rôles que le public est en droit d’attendre d’un tel phénomène.
    Joie !!!!

    Répondre
    • L.

      D’après les dernières rumeurs, François Alu et son agent auraient négocié son non-départ de la compagnie en échange d’une nomination avec Alexander Neef. Ce dernier ayant un bon sens du “marketing” a pu voir une “opportunité” pour la compagnie de profiter de la notoriété du danseur (dals, émissions télé etc..) et promouvoir le nouveau concept Ma Première fois à l’Opéra.
      Cela ressemble à un à la promotion de la plateforme Opéra chez soi avec la nomination de Paul Marque face à une salle vide.
      Il aurait donc forcé la main à la Patronne.
      Que va t-il maintenant se passer ? La patronne va t-elle mieux le distribuer ou le cantonner dans des ballets contemporains … L’avenir nous le dira.
      (tout est au conditionnel bien attendu)

      Répondre
      • Selyne

        Rumeurs que vous sortez d’où ? Les rumeurs, par définition, ce sont des bruits de couloir. Donc c’est faux.

        Répondre
        • L.

          Rumeur provenant de personnes qui ont des contacts en interne. Comme je l’ai écrit , tout est au conditionnel car je ne suis pas allée demander au directeur ou à François la véracité de ces rumeurs, qui tiennent à mon sens pourtant la route. Retour surprise après 8 mois d’absence, une forte médiatisation du danseur ( DALS, interviews, Jury de miss France etc.. ) notamment auprès du grand public. Je vous rappelle qu’il était sous distribué avant DALS.
          Je ne remets pas son talent en question, il aurait du être à mon sens nommé en 2015. Mais cette nomination a contre courant me fait douter de la spontanéité de cette nomination.

          Répondre
          • Selyne

            Mais de toute façon est-ce incohérent et injustifié qu’il soit nommé étoile ? Non. C’est tout à fait normal, si lui ne l’était pas alors c’était à ne plus rien comprendre. Sa médiatisation ( toute relative, DALS c’est 4 millions de téléspectateurs, c’est pas toute la France ) ne devait pas le pénaliser, pour le coup cela aurait été injuste. Il faut s’ouvrir, ne pas rester cloisonné.

  • Lc21

    Incroyable!!! Le public néophyte a su se comporter convenablement !!!
    Je me réjouis pour toutes les personnes qui ont pu assister à cette nomination. Que les habitués de L’ONP se rassurent, ils auront bien d’autres occasions d’applaudir François Alu.
    Signé: une touriste de passage, qui forcément n’y connaît rien en danse et qui pensera à bien éteindre son portable avant la représentation du mardi 26.

    Répondre
  • Lili

    En fait, après coup je me suis dit que cette nomination avec ce public était très bien vue. François Alu est le danseur le plus connu de l’Opéra et sans doute qu’une partie de la salle le connaissait et l’aimait comme juré de Danse avec les Stars, provoquant une joie sincère devant un geste attendu au-delà de l’Opéra. C’est un très beau cadeau et aussi un bon choix !!
    Car concernant Alu, la communion avec “son public” concerne autant voire plus le public extérieur que les habitués ou les familiers du ballet.

    Répondre
    • Mag

      Tout à fait d’accord avec cette idée de voir F. Alu nommé lors d’une représentation publique de néophytes comme étant tout aussi parfaitement adaptée que par un public révérencieux d’habitués.
      Pour être néophyte moi-même, mais amoureuse de la danse et son engagement, du théâtre, de l’orchestre, des costumes et du prodige d’une œuvre d’art totale et vivante se déroulant sous mes yeux, je n’en suis pas moins chargée d’émotion et ma mémoire enregistre tout aussi bien (différemment peut être) la beauté qui en résulte.
      Je suis déçue par les derniers commentaires très élitistes voire très parisiens de DALP dont je vous pensais pourtant dépourvu.
      En fait si.
      Mais vous avez le mérite de dire ce que vous pensez et le souhait de rester “entre vous”, presque à l’image de Mme Dupont ne souhaitant pas intégrer en son “rang” M. Alu, me laisse penser que vous devez encore progresser vers cette ouverture d’esprit que la Danse et l’Opéra doivent eux aussi acquérir.
      Soufflez maintenant.
      M. Alu est étoile.
      Et une étoile qui appartient à tous.

      Répondre
    • Selyne

      Très bien dit ! C’est vrai que l’on peut comprendre la frustration des habitués mais réjouissons nous pour ceux qui ont la chance d’assister à ce moment-là.

      Répondre
  • Ariodante

    Mais…qu’allons-nous faire maintenant qu’Héloïse Bourdon est Première Danseuse et François Alu Étoile ?
    Rêver que la compagnie revienne faire un petit tour en Suisse peut-être 🙂

    Répondre
    • georges

      Attendre la nomination d’Héloïse Bourdon !

      Répondre
  • Simple spectateur amateur de l'Art

    Merci beaucoup pour ce compte-rendu détaillé qui nous permet de faire revivre une soirée semble-t-elle magnifique et exceptionnelle !

    Je regrette néanmoins le pessimiste ou dirais-je quelques amertumes que je note dans vos derniers posts que ce soit à l’égard de l’administration de l’Opéra ou des spectateurs.

    Je comprends la ferveur et l’intérêt que des balletomanes passionnés ont pour les représentations et les danseurs dont certains en particulier mais il serait regrettable que cela puisse donner le sentiment aux amateurs/néophytes qu’il s’agit d’une culture inaccessible ou pire qu’il n’y a que les connaisseurs et ceux qui ont “investi” du temps et de l’argent qui peuvent apprécier la danse classique ou et que les autres ne seraient pas légitimes à être présent à telle ou telle représentation (nomination/présentation de programme).

    Oui, lorsque nous connaissons les noms des danseurs et repérons des graines d’étoiles, nous suivons, payons les représentations pour pouvoir apprécier et nous nous sentons “proches” de nos danseurs, de l’institution. Cependant pourquoi serions-nous légitime pour “juger” d’autres spectateurs, quel que soit leur but, raisons pour lesquelles ils sont venus voir un ballet à l’Opéra de Paris ?
    Vous mentionnez à plusieurs reprises des “touristes étrangers” pourquoi ce mépris ?
    or heureusement que ces touristes viennent voir, apprécier la culture française, le savoir-faire de nos couturiers et couturières, artisans, techniciens etc. avec leur savoir-faire incroyable, qui fait rayonner la culture mais aussi la France. Cela témoigne justement de l’importance de cette institution tant critiqué pour son conservatisme mais c’est aussi ce qui fait que les étrangers viennent à l’Opéra de Paris pour voir ce qui ne peut être vu qu’à Paris.

    Merci plutôt à ces touristes étrangers ou pas d’ailleurs de venir débourser des centaines d’euros pour faire vivre l’Art, nos danseurs et artistes sans oublier les musiciens.

    Tournons-nous davantage vers le rayonnement de ce que nous aimons passionnément sans tomber dans le piège de la croyance d’une “légitimité” qui n’existe pas et ce qui nous unis tous, spectateurs, amateurs de l’Art ? En tant que “connaisseurs”, soyons surtout humble et je suis sûre que juger et cliver des spectateurs ne rend finalement service à personne et surtout à nos danseurs qui ne peuvent vivre de leur Art sans spectateurs dans tous les sens du terme (néophytes, amateurs, connaisseurs, anciens danseurs etc.)

    Tout le monde a sa place dans le public et l’amour que nous portant pour la danse par exemple devrait être désintéressé. Cela ne peut pas être, “on l’a repéré ce danseur depuis longtemps et il le mérite et sinon on boude”. Oui, il y a des injustices parfois, oui, il peut y avoir beaucoup de frustration car l’appréciation de la plupart des choses est subjectif avec une bonne dose d’objectivité or cela ne rend pas service in fine à nos danseurs de “marchander” des nominations. On aime un danseur ou une danseuse et bien on le soutient quel que soit son grade mais restons-nous à notre place, à celle du spectateur.

    Merci à vous Madame d’ailleurs qui rendez plus accessible aux néophytes à travers vos posts, témoignages etc et qui suivez de près l’évolution et parcours des danseurs et danseuses de cette grande Maison et aussi d’ailleurs. à bon entendeur et bonne continuation.

    Répondre
  • Kitty

    J’ai la chance d’avoir pu assister à cette soirée de nomination, avec ma fille de 8 ans. Nous étions toutes deux venues dans le cadre de l’opération « ma première fois à l’Opera », grâce à la prof de danse classique de ma fille qui nous avait communiqué l’info.
    Celle-ci nous avait relayé votre article de mercredi sur une soirée de non-nomination, ce qui nous a rendu encore plus impatientes de venir à la représentation de samedi, en espérant qu’il « se passe quelque chose »… nous connaissions François Alu grâce à DALS, mais aussi la sublime Dorothée Gilbert.
    Nous avons passé un très bon moment et même si nous étions des néophytes, il m’a semblé que l’ambiance était électrique. Nous sommes ressorties presque euphoriques de l’opéra, conscientes de notre privilège d’avoir pu assister à cette soirée de nomination, d’un danseur hors norme. Merci et bravo!
    La soirée de nomination : on y était!

    Répondre
  • kathy

    Je me suis trompée de date, c’était septembre 2016 ! belle journée à tous,

    Répondre

Poster une réponse Annuler la réponse