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Soirée Balanchine/Teshigawara/Bausch par le Ballet de l’Opéra de Paris – Qui voir danser sur scène

Le Ballet de l’Opéra de Paris propose pour l’automne un programme pour le moins éclectique, composé de la reprise des chefs-d’oeuvre Agon de George Balanchine et Le Sacre du printemps de Pina Bausch. Le tout entrecoupé d’une nouvelle création de Saburo Teshigawara, Grand miroir, cette fois-ci pour un groupe plutôt important. Gros plan sur les distributions d’une soirée à voir du 25 octobre au 16 novembre (avant-première jeune le 24 octobre au Palais Garnier.

 

Agon de George Balanchine 

Attention, chef-d’oeuvre ! Agon est un manifeste de la danse de George Balanchine, où musique (forcément de Stravinsky) et gestes ne font qu’un. Ballet abstrait, il est caractéristique de la danse du maître, entre sa base profondément classique et ses accents beaucoup plus modernes. Le ballet s’articule autour d’un magnifique pas de deux et de deux pas de trois. Question distributions, Aurélie Dupont s’est amusée en en programmant à peu près toutes les combinaisons possibles. Nous avons donc centré autour du pas de deux, même si le ballet ne se résume pas qu’à ça.

Les distributions valeurs sûres

Amandine Albisson et Hugo Marchand : les 4, 7, 11 et 14 novembre.

Myriam Ould-Braham et Karl Paquette : les 28 et 31 octobre, les 3, 12 et 16 novembre.

Sae Eun Park et Audric Bezard : les 24, 26 et 27 octobre, le 2 novembre.

EDIT – Hugo Marchand est finalement blessé et retiré de toutes les dates. Amandine Albisson et Hugo Marchand, c’est un duo bien assorti physiquement, et qui fonctionne plutôt bien dans du George Balanchine. Le duo a ainsi été plutôt bien apprécié dans Diamants, même si personnellement Hugo Marchand me touche bien plus que sa partenaire. Les ballets “black & White” du maître américain vont cependant bien à Amandine Albisson, à ses lignes et à son énergie. Myriam Ould-Braham et Karl Paquette vont naturellement bien ensemble (tout le monde, de toute façon, s’accorde bien avec Karl Paquette, le meilleur des partenaires) et sont très à l’aise dans ce genre de répertoire, dont il.elle.s savent mettre en valeur l’immense musicalité. Myriam Ould-Braham, notamment, y est à découvrir, montrant un visage plus glamour que dans ses rôles romantiques de prédilection. Après sa magistrale série de JoyauxSae Eun Park apparaît comme l’une des plus belles danseuses balanchiniennes de la troupe parisienne, toujours bien accompagnée par Audric Bezard qui sait mettre sa ballerine en avant. Encore un couple qui fonctionne bien.

Agon de George Balanchine en répétition

La distribution découverte

Myriam Ould-Braham et Hugo Marchand : le 25 octobre.

Myriam Ould-Braham et Hugo Marchand, voilà une distributions qui donne bien envie d’en voir un peu plus ! Physiquement, lui semble un peu grand par rapport à elle. Mais leurs énergies assez différentes pourraient bien se compléter à merveille et donner sur scène quelque chose de très intéressant. Dommage que le couple n’ait (en tout cas pour l’instant) qu’une seule date.

 

Les trios

Dans le premier pas de trois, le trio Hannah O’Neill, Sae Eun Park et Mathieu Ganio devrait être formidable (les 25 et 31 octobre, le 14 novembre). On y guettera aussi Fanny Gorse, souvent surprenante, ou la jeune lauréate du Prix du Cercle Carpeaux Roxane Stojanov. Dorothée Gilbert et Ludmila Pagliero, qui font un très beau début de saison, devraient être les reines du deuxième pas de trois, entourées par Arthus Raveau ou Audric Bezard.

 

 

Grand miroir de Saburo Teshigawara

Émilie Cozette, Héloïse Bourdon, Lydie Vareilhes, Juliette Hilaire, Amélie Joannides, Mathieu Ganio, Germain Louvet, Grégory Gaillard, Antonio Conforti, Julien Guillemard et Samuel Bray : toutes les dates.

Voilà la troisième fois que Saburo Teshigawara vient proposer une création pour le Ballet de l’Opéra de Paris. Les deux premières reposaient sur deux ou trois artistes, le chorégraphe s’attaque cette fois-ci à un groupe. Saburo Teshigawara a une vraie philosophie de la danse, où le geste, la respiration, la musique, l’air, ne font qu’un. À chacun.e d’être touché.e ou non, mais ses oeuvres ne ressemblent en tout cas à aucune autre. La distribution est la même sur toutes les dates. L’affiche est intéressante car mélangeant des artistes habitué.e.s à la danse contemporaine (Lydie Vareilhes, Juliette Hilaire, Grégory Gaillard…) à des noms un peu plus surprenants dans ce type de répertoire, comme Mathieu Ganio, Germain Louvet ou Héloïse Bourdon. À découvrir.

Grand miroir de Saburo Teshigawara en répétition

 

Le Sacre du printemps de Pina Bausch

Pour le rôle de l’Élue : Alice Renavand (les 24, 26 et 31 octobre, les 4 et 11 novembre), Eleonora Abbagnato (les 25 et 28 octobre, les 3 et 16 novembre), Valentine Colasante (le 27 octobre, les 2 et 7 novembre) et Léonore Baulac (les 12 et 14 novembre).

Lors de son entrée au répertoire, le rôle de l’Élue était tiré au sort juste avant la représentation. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, même si la force du Sacre du printemps de Pina Bausch est avant-tout une expérience collective. Le public habitué rechigne un peu face à cette reprise, qui arrive très vite après la dernière série. Cette oeuvre a parfois besoin de reposer un peu. Mais les plus néophytes se réjouiront : Le Sacre du printemps de Pina Bausch, c’est une expérience de public à vivre, quelque chose de tribal et d’assez saisissant. Personnellement, l’Élue d’Alice Renavand est pour moi la plus émouvante, avec un total abandon. Celle d’Eleonora Abbagnato est dans une énergie assez différente. Les prises de rôle de Léonore Baulac et de Valentine Colasante seront intéressantes à suivre, avec un registre parfois radicalement différents de ce dans quoi on les voit habituellement.

Le Sacre du printemps de Pina Bausch en répétition

 

Commentaires (1)

  • Lulu

    Allez voir Alice Renavand dans le Sacre !!!!!!

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