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Saison 2018-2019 – Ballet de l’Opéra de Bordeaux

Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux a dévoilé sa saison 2018-2019, la première sans Charles Jude à sa direction, remplacé par son adjoint Éric Quilleré après de longues années à la tête de la compagnie et quelques polémiques. Il laissait cependant une troupe unie, pouvant présenter les grands classiques du répertoire avec quelques solistes de haut vol.

Las. Le nouveau directeur de l’Opéra de Bordeaux Marc Minkowski n’a visiblement que faire du ballet, qui trouve pourtant dans le Grand-Théâtre de Bordeaux un lieu historique de la danse française. De 40, la troupe est passée à 36 danseurs et danseuses. La compagnie s’est alliée au Ballet de l’Opéra de Paris et à Angelin Preljocaj pour des productions à moindre coût. Et pas la trace de ballet classique à l’horizon de la programmation, choix d’autant plus dramatique que le Ballet de l’Opéra de Bordeaux restaient l’une des trois dernières troupes françaises à savoir danser Giselle. Les oeuvres proposées sont en soi loin d’être inintéressantes, mais devenir un “sous-Opéra de Paris” ou une succursale du Ballet Preljocaj n’est pas en soi une direction artistique ni la preuve d’une grande ambition. Reste une troupe avec de nombreux talents et donnant toujours un bel élan en scène.

 

Blanche-Neige d’Angelin Preljocaj

Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux démarre sa saison avec l’entrée au répertoire de Blanche-Neige d’Angelin Preljocaj. Le chorégraphe aime alterner les genres, passant d’une pièce ciselée et abstraite à la relecture de conte. Blanche-Neige fait bien sûr partie du deuxième, avec une production qui fait son effet et des costumes de Jean Paul Gaultier. Un titre qui attire le public, mais une oeuvre qui n’est pas forcément la meilleure du chorégraphe, souvent trop alambiquée. À voir comment la troupe bordelaise s’en empare. 

Du 21 septembre au 1er octobre 2018, neuf représentations au Grand-Théâtre. Musique enregistrée.

Blanche-Neige d’Angelin Preljocaj – Ballet Preljocaj

La Fille mal gardée de Frederick Ashton

La Fille mal gardée, le premier ballet d’action, est né au Grand-Théâtre de Bordeaux, en pleine Révolution. Il était donc temps que ce ballet phare de l’histoire de la danse reviennent en ses terres. L’Opéra de Bordeaux aurait pu proposer une nouvelle production. Il aurait fallu pour cela accorder un certain budget à la danse, ce qui n’a pas été le cas (même si la direction est visiblement heureuse d’assurer des caisses remplie pour les Fêtes). Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux fait donc entrer à son répertoire la version anglaise de Frederick Ashton, une production bourrée de tendresse et d’humour, mais vue absolument partout aux quatre coins du monde. Reste toutefois un beau ballet, proposant toute une séduisante galerie de personnages pour la compagnie.

Du 11 au 31 décembre 2018, 17 représentations au Grand-Théâtre Orchestre National Bordeaux Aquitaine, direction musicale Marc Leroy-Calatayud.

La Fille mal gardée de Frederick Ashton – Ballet de l’Opéra de Paris

Le Marchand et l’oubli de Guillaume Debut

On sait peu de choses sur cette création, conçue pour le jeune public et présenté dans le cadre de Pouce !, le Festival de danse pour le jeune public initié par la Manufacture CDCN. Guillaume Debut est un danseur de longue date du Ballet de l’Opéra de Bordeaux. Il chorégraphie depuis déjà quelques années avec le Ballet de Poche, petite troupe menée par Marc-Emmanuel Zanoli et composée de cinq artistes de la troupe, qui tourne régulièrement en France.

Le 13 février 2019, une représentation au Centre Culturel Treulon, à Bruges. Musique enregistrée.

 

Quatre Tendances

Le programme mixte du Ballet de l’Opéra de Bordeaux se veut résolument néo-classique cette saison, avec un programme loin d’être inintéressant (peut-être la soirée la plus alléchante de la saison). Place à l’entrée au répertoire de Paz de la Jolla de Justin Peck, une première pour la compagnie qui devrait se plaire dans le langage vif et piquant du jeune-chorégraphe-américain-que-tout-le-monde-s’arrache. Autre arrivée, celle de La Stravaganza d’Angelin Preljocaj, pièce réussie créée il y a quelques années pour le NYCB. Il y aura aussi la création du ou de la gagnante du deuxième Concours de jeunes chorégraphes classiques et néo-classique. Enfin la reprise du très beau Faun de Sidi Larbi Cherkaoui. 

Du 22 au 31 mai 2019, neuf représentations au Grand-Théâtre. Musique enregistrée.

Faun de Sidi Larbi Cherkaoui – Coralie Aulas et Kase Craig

Notre-Dame de Paris de Roland Petit

Cette entrée au répertoire de Notre-Dame de Paris de Roland Petit laisse un peu le goût du “Débarrassons-nous de Roland Petit à Bordeaux” de la part de l’Opéra de Paris, qui n’assume plus vraiment sa transmission du répertoire du maître français. Maintenant, l’oeuvre est puissante, et les solistes de la troupe bordelaise devraient apporter toute leur personnalité à ces rôles forts et emblématiques du répertoire du XXe siècle. Neven Ritmanic, le nouveau soliste de la troupe, sera ainsi à suivre. 

Du 1er au 9 juillet 2019, huit représentations au Grand-Théâtre. Orchestre National Bordeaux Aquitaine, Chœur de l’Opéra National de Bordeaux, direction artistique Marc Minkowski. 

 

Les compagnies invitées

Plusieurs troupes françaises et internationales se produiront à l’Opéra de Bordeaux dans le cadre de la saison 2018-2019 : 

Jan Fabre du 10 au 12 octobre 2018 au TNBA

– le Béjart Ballet Lausanne les 22 et 23 octobre 2018 à l’Olympia d’Arcachon

Nouvelles pièces courtes de Philippe Decouflé les 14 et 15 février 2019 à l’Olympia d’Arcachon

– le NDT (à ne pas manquer !) du 21 au 23 février 2019 au Grand-Théâtre

– le Malandain Ballet Biarritz avec Marie-Antoinette de Thierry Malandain, les 19 et 20 avril 2019 au Grand-Théâtre

Rosas avec A Love Supreme d’Anne Teresa de Keersmaeker, les 28 et 29 mai au CDCN

A Love Supreme d’Anne Teresa de Keersmaeker et Salva Sanchis

 

Toute la saison 2018-2019 (concert, opéra, jeune public) et toutes les informations pratiques sont à retrouver sur le site de l’Opéra de Bordeaux

 

Commentaires (1)

  • Aventure

    Oui, bon, certes ce n’est pas très ambitieux tout ça et c’est regrettable, mais quand même, ne boudons pas notre plaisir… Amis balletomanes bordelais au budget ne permettant pas d’aller voir tous les grands ballets parisiens, qui n’est pas ravi de découvrir La fille mal gardée à la place d’un énième Casse-Noisette ?! (Cela dit sans amertume aucune, j’adore Casse-Noisette et je le verrais tous les ans si je pouvais, mais mon entourage en est extrêmement lassé !). D’accord, c’est donné aux quatre coins du monde, mais ne pouvant pas m’y rendre….. Je reste bien contente ! (Bien évidemment, si un jour l’Opéra de Paris entamait des tournées avec des ballets non donnés en région (La Sylphide, La Bayadère etc), cela pourrait changer la donne ! Mais en attendant…)

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