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Saison 2018-2019 – Le Théâtre de Chaillot

Place à la saison 2018-2019 du Théâtre de Chaillot, lieu incontournable de la danse en France. La programmation est comme à son habitude variée, peut-être un peu plus tournée vers la pure danse contemporaine que les saisons précédentes, mais veillant à alterner les grands noms aux jeunes talents. Le Théâtre soutient d’ailleurs plusieurs jeunes chorégraphes femmes de talent, même si la programmation dans son ensemble est encore loin d’être paritaire. Tour d’horizon des spectacles de celui qui est désormais appelé le Théâtre National de la Danse

 

Les coups de coeur DALP

En toute subjectivité, les dix incontournables de la saison pour la rédaction.

Soirée Kabuki 

 “Ka” pour le chant, “Bu” pour la danse, “Ki” pour le jeu et la mise en scène. Voilà comment expliquer le Kabuki, théâtre traditoonnel japonais qui a toujours eu sa place au Théâtre de Chaillot. Le programme propose deux pièces : Iromoyô Chotto Karimame Kasane et Narukami de et avec Nakamura Shidô II et Nakamura Shichinosuke II. La première oeuvre raconte les amours illégitimes du samouraï sans maître Yoemon et de sa belle Kasane, la seconde décrit la confrontation entre un grand moine cupide et épris de luxure et la princesse Kumonotaema. Rien de mieux pour démarrer la saison que la plongée dans une autre culture. 

Du 13 au 19 septembre 2018, sept représentations salle Jean Vilar. Spectacle en japonais traduit en français. Spectacle présenté dans le cadre du Festival d’Automne

 

Soirée Kader Attou/Jann Gallois/Tokyo Gegegay

Le Théâtre de Chaillot propose cette saison des “triple bill” : des programmes réunissants trois chorégraphes différents. Une habitude dans les compagnies de répertoire, pas forcément dans les théâtres. Et c’est plutôt une bonne initiative, permettant ainsi au public de découvrir trois univers différents. Ce programme est sous le signe du hip hop, entre une création de la tête d’affiche Kader Attou, la reprise de Reverse de la percutante Jann Gallois, figure de proue de la jeune génération, et Tokyo Gegegay’s High School de Tokyo Gegegay, roi du hip hop au Japon. 

Du 18 au 21 septembre 2018, quatre représentations salle Firmin Gémier

 

Grito Pelao de Rocío Molina et Sílvia Pérez Cruz

Artiste associée du Théâtre de Chaillot, Rocío Molina est la nouvelle tête du flamenco contemporain, puisant dans ses racines comme dans le monde d’aujourd’hui pour ses aspirations et sa gestuelle. Avec Grito Pelao, Rocío Molina se penche sur l’intime : son désir d’enfant, une réflexion sur la maternité, le corps qui se transforme. Pour cette pièce, la danseuse a travaillé avec la musicienne et chanteuse Sílvia Pérez Cruz et danse avec sa mère, Lola Cruz. Un spectacle présenté quelques mois plus tôt au Festival d’Avignon, une première pour Rocío Molina.  

Du 9 au 11 octobre 2018, trois représentations salle Jean Vilar.

 

Batsheva Dance Company

Incontournable du panorama de la danse contemporaine aujourd’hui, la Batsheva Dance Company est une fidèle du Théâtre de Chaillot. Elle présente cette saison pas moins de quatre pièces. D’abord Mamootot de Ohad Naharin – mammouth en hébreu – pièce créée en 2003 et devenue au fil des années l’un des classiques de la compagnie. La pièce est donnée avec le public installé tout autour de la scène, au plus proches des danseurs et danseuses. Puis Venezuela, la dernière création d’Ohad Naharin donnée pour la première fois en France. Place ensuite à Décalé, une version jeune public de la pièce phare Decadance d’Ohad Naharin, dansée par le jeunes interprètes de la Batsheva – The Young Ensemble. Le Jeune Ballet propose aussi Sadeh21, l’une des pièces majeures de la Batsheva. 

Mamootot du 10 au 12 octobre 2018, six représentations salle Firmin Gémier ; Venezuela du 16 au 21 octobre 2018, six représentations salle Jean Vilar ; Décalé du 18 au 21 octobre 2018, sept représentations salle Firmin Gémier ; Sadeh21 du 24 au 27 octobre 2018, quatre représentations salle Jean Vilar.

La Batsheva Dance Company

Story Water d’Emanuel Gat et l’Ensemble Modern

Encore un programme qui aime mêler la danse et la musique. C’est sur cette rencontre entre ces deux arts que se construit Story Water. Cette histoire d’eau est construite autour de l’idée simple de la musique et de la chorégraphie dialoguant sur scène. Sur trois partitions de Pierre Boulez, Rebecca Saunders et Emanuel Gat, la danse semble… couler de source. On ne manque pas le passage du chorégraphe, qui surprend toujours et à la danse brillante. 

Du 10 au 13 janvier 2019, quatre représentations salle Jean Vilar 

 

Plaisirs inconnus par le CCN-Ballet de Lorraine

Voilà déjà plus de deux ans que Plaisirs inconnus du CCN-Ballet de Lorraine, et le mystère demeure. Petter Jacobsson, le directeur de la compagnie, avait lancé en 2016 ce concept original : une soirée dont on ignore tous des créateurs et créatrices des pièces, qu’ils et elles soient chorégraphes, éclairagistes, compositeurs et compositrices, scénographes, costumiers et costumières… L’idée est de se débarrasser de certains a priori pour se laisser entièrement surprendre par les cinq pièces présentées. Une réussite artistique et une expérience de public original.

Lire la chronique du spectacle

Du 17 au 25 janvier 2019, six représentations salle Jean Vilar 

Plaisirs Inconnus – CCN Ballet de Lorraine

Soirée Jann Gallois

En quelques années, la chorégraphe hip hop est passée du statut de jeune talent à suivre à figure incontournable, désormais artiste assocuée Elle présente ici deux pièces importantes de son répertoire, montré à Suresnes cités danse auparavant : Compact et Diagnostic F20.9. Compact travaille sur le contact extrême et permanent entre deux corps, ceux de Jann Gallois et de Rafael Smadja. Diagnostic F20.9, pièce marquante, travaille sur la schizophrénie et les troubles psychologiques. Un beau programme pour se familiariser avec le travail de cette chorégraphe de talent.

Du 19 au 22 février 2019, quatre représentations salle Firmin Gémier

 

Le Lac des cygnes de Radhouane El Meddeb par le Ballet du Rhin

La création très attendue (et dotée de pas mal de moyens) de la saison pour le Ballet du Rhin : un nouveau Lac des cygnes par Radhouane El Meddeb. Sa base reste la version classique du ballet pour mieux la déconstruire. Difficile donc d’en savoir plus pour l’instant, si ce n’est que le mélange des genres sera roi entre travail de pointes et mouvements plus contemporain. Le tout avec des costumes de Celestina Agostino, spécialisée dans… les robes de mariées. La production, créée en Alsace en début d’année, a déjà la chance de partie en tournée. 

Du 27 au 30 mars 2029, cinq représentations salle Jean Vilar 

 

Soirée Rodovalho/Goecke/Bouvier par la São Paulo Dance Company

De plus en plus connue en France car y venant régulièrement, la São Paulo Dance Company est une belle troupe de danse néo-classique, portée par de jeunes interprètes débordant d’énergie. Le programme proposé pour cette venue parisienne est alléchant : le bel Oiseau de feu de Marco GoeckeMelhor Único Dia d’Henrique Rodovalho et une création de la toujours surprenante Joëlle Bouvier.

Du 18 au 20 avril 2019, trois représentations salle Jean Vilar 

 

Solo de Philippe Decouflé par la Compagnie DCA

Après Nouvelles pièces courtes qui a beaucoup tourné la saison dernière, notamment au Théâtre de Chaillot, Philippe Decouflé propose cette fois-ci avec Solo. Comme le nom de la pièce l’habitude, le chorégraphe y est seul en scène, pour une pièce forcément autobiographique. Solo n’en est pourtant pas vraiment un, puisque Philippe Decouflé ne cesse de s’entourer de vidéastes ou musiciens qui habillent sa danse, créant des univers à part et poétiques. 

Du 29 mai au 8 juin 2019, six représentations salle Jean Vilar

 

 

Les jeunes talents

Qu’ils et elles soient interprètes ou chorégraphes, ils et elles sont à découvrir.

La Fugue en question… de Béatrice Massin et Pierre Rigal

Elle est une chorégraphe mixant la danse baroque et contemporaine pour des pièces d’une beauté et d’un engagement merveilleux. Lui est un chorégraphe qui mêle mouvements contemporain, acrobatie, sport ou rock pour des oeuvres surprenantes et imaginatives. La réunion des deux a quelque chose d’aussi surprenant que d’alléchant. Il s’agit ici de créer une pièce pour cinq interprètes choisi.e.s par l’opération Talents Adami Danse, avec comme thème La Fugue, sa construction et sa déconstruction. De jeunes interprètes, donc, qui auront la chance de travailler avec deux grands chorégraphes. 

Le 8 novembre 2018, une représentation salle Firmin Gémier

 

Skid de Damien Jalet par la GöteborgsOperans Danskompani

La GöteborgsOperans Danskompani ne vous dit rien ? Voilà l’occasion de découvrir cette troupe de danse contemporaine qui monte en Scandinavie, avec une pièce créée pour elle par Damien Jalet. Sur scène, le plateau est incliné à 34 degrés (et oui, c’est beaucoup !). Pour les 17 interprètes, il s’agit donc de jouer avec la gravité, la chute, comme avec l’abandon, non sans humour.  “Tout ce que les danseurs feront sera différent. Ils doivent apprendre à se mouvoir dans cet environnement“, explique le chorégraphe. Une pièce impressionnante à découvrir. 

Du 31 janvier au 2 février 2019, quatre représentations salle Jean Vilar 

 

Some Hope for the Bastard de Frédérick Gravel

Peu connu en France, Frédérick Gravel est l’une des figures incontournables de la nouvelle génération de chorégraphes canadiens. Le chorégraphe a imposé sa signature du côté de Montréal avec des opus gorgés de musique, d’humour noir et d’énergie. Some Hope for The Bastards est une sorte de grande fête mélancolique portée par une troupe déjantée et fantasque.

Du 11 au 13 avril 2019, trois représentations salle Jean Vilar 

 

Soirée León & Lightfoot/Ekman /Goecke par le Nederlands Dans Theater 2

Pas de NDT cette année au Théâtre de Chaillot, mais sa petite soeur, le Nederlands Dans Theater 2, troupe de jeunes danseurs et danseuses découvrant le monde professionnel. Qui n’en sont pas moins talentueux que leurs aînés, et proposent un programme on ne peut plus NDT, qui fait toujours mouche. Subtle Dust d’abord, une nouvelle pièce de Sol León, Paul Lightfoot. Puis une création de l’incontournable Alexander Ekman. Enfin Wir sagen uns Dunkles de Marco Goecke. Une belle soirée néo-classique avec trois chorégraphes incontournables de la scène mondiale.

Du 15 au 19 mai 2019, six représentations salle Jean Vilar

 

Pile of Bones de Stephanie Lake

Jeune chorégraphe australienne, Stephanie Lake s’est faite remarquer au Théâtre de Chaillot en 2015. Elle revient avec Pile of Bones, l’une de ses pièces les plus abouties, où un quatuor de danseurs et danseuses portent une gestuelle précise et brillante. À découvrir.

Du 23 au 29 mai 2019, six représentations salle Firmin Gémier

 

Sharon Eyal

Après avoir collaboré avec la Batsheva Dance Company ou le Nederlands Dans Theater, toujours deux gages de qualité, la chorégraphe Sharon Eyal vole de ses propres ailes avec son partenaire artistique Gai Behar. Elle propose au Théâtre de Chaillot deux spectacles, issus de son “Love Cycle”. S’appuyant sur le texte de Neil Hilborn et la partition électronique d’Ori Lichtik, OCD Love repose sur des systèmes chorégraphiques en relation avec le mouvement, la musique et la liberté. Love Chapter 2 s’appuie sur la solitude moderne et son corollaire, le manque de connexion.

OCD Love du 6 au 13 juin 2019, quatre représentations salle Firmin Gémier ; Love Chapter 2 du 8 au 15 juin 2019, quatre représentations salle Firmin Gémier.

 

Frozen Songs d’Ina Christel Johannessen par la Zero visibility corp

Le public français a pu découvrir Ina Christel Johannessen lors de son festival scandinave, avec sa pièce Scheherazade. La chorégraphe revient avec Frozen Songs, où sept interprètes déploient une constellation chorégraphique expressive, en constant écho avec la composition musicale élaborée par le duo électro belge Stray Dogs et la création multimédia, conçue par les vidéastes chinois Feng Jiangzhou et Zhang Lin.  

Du 12 au 14 juin 2019, trois représentations salle Jean Vilar

 

 

Au fil de la saison

The Idiot de Saburo Teshigawara 

Très apprécie en France, Saburo Teshigawara vient présenter pour la première fois dans l’Hexagone sa dernière création, The Idiot. Le chorégraphe japonais a une danse très particulière et réfléchie, presque philosophique, imprégnée de multiples références. Ici, L’Idiot de Dostoïevski. “Je savais qu’il était impossible de créer une chorégraphie tirée d’un tel roman. Mais cette impossibilité a été la clef pour approcher et créer quelque chose de complètement neuf. Une danse qui existe seulement dans l’instant présent“, explique Saburo Teshigawara, qui interprète cette pièce avec sa grande complice Rihoko Sato. Il y signe aussi, comme à son habitude, les lumières. 

Du 27 septembre au 5 octobre 2018, huit représentations salle Firmin Gémier. Spectacle présenté dans le cadre du Festival d’Automne

 

Solstice de Blanca Li

Blanca Li propose à nouveau Solstice, proposée au Théâtre de Chaillot à l’automne 2017. “Solstice est le plus engagé de mes spectacles“, explique la chorégraphe, qui fait de Solstice un plaidoyer écologique pour la préservation de la planète. L’oeuvre tient beaucoup sur la somptueuse scénographie de Pierre Attrait, moins sur son geste chorégraphique. 

Lire la chronique du spectacle

Du 8 au 15 novembre 2018, sept représentations salle Jean Vilar

Solstice de Bianca Li

From within de Noé Soulier

Passé en deux saisons de “jeune chorégraphe à suivre” à “figure en place de la danse contemporaine française”, Noé Soulier vient avec sa création 2018, From within. Avec six danseurs et danseuses et deux percussionnistes, le chorégraphe “explore la manière dont les gestes peuvent évoquer et susciter des expériences corporelles, prolongeant ainsi les recherches menées dans mes pièces précédentes“, selon ses propres mots.

Du 14 au 17 novembre 2018, quatre représentations salle Firmin Gémier

 

Requiem pour L. d’Alain Platel et Fabrizio Cassol

Après Coup fatal, le duo compositeur/chorégraphe se retrouve autour d’une partition phare : le Requiem de Mozart. Fabrizio Cassol réunit 14 musiciens et musiciennes pour un métissage musical de tous continents, tandis qu’Alain Platel s’interroge sur la mort et les rites d’adieux. Une pièce ambitieuse et un véritable hommage à Mozart avec une troupe venue des quatre coins du monde.

Du 21 au 24 novembre 2018, quatre représentations salle Jean Vilar. 

 

Fúria (titre provisoire) de Lia Rodrigues

Artiste associée du Théâtre de Chaillot, Lia Rodrigues y présente sa nouvelle création, pour l’instant appelé Fúria. Avec une dizaine d’interprètes, la chorégraphe brésilienne s’interroge sur la phrase de sa compatriote auteure Clarice Lispector : “Si nous sommes le monde, nous sommes mis en mouvement par un radar délicat qui nous guide“. Lia Rodrigues veut s’interroger sur “un monde haché par une multitude de questions sans réponse, traversé de sombres et fulgurantes images, de contrastes et de paradoxes“.

Du 30 novembre au 7 décembre 2018, six représentations salle Firmin Gémier

 

Paysage d’ensemble d’Annabelle Bonnéry et Serge Kakudji

Cette création est un projet multidisciplinaires, qui mélange la danse contemporaine, la musique et le graff, entre les artistes de la compagnie Lanabel et les habitant.e.s du quartier cosmopolite de la Goutte d’Or. Après avoir animé des ateliers de création artistique au Burkina Faso, la chorégraphe Annabelle Bonnéry a fait de même dans ce coin de Paris, menant avec le scénographe François Deneulin ou le contre-ténor Serge Kakudji des ateliers de danse, de chant et d’arts plastiques. Paysage d’ensemble est la reconstitution de ce long travail.

Les 1er et 2 décembre 2018, deux représentations Salle Jean Vilar

 

Veillée de l’humanité

Le 10 décembre 1948, 48 nations se réunissaient au Théâtre de Chaillot pour signer Déclaration universelle des droits de l’homme. 70 ans plus tard, le théâtre organise une soirée anniversaire performative, mêlant danse, théâtre et musique pour réaffirmer les valeurs de cette déclaration encore souvent contestées. Pour la danse ou le cirque, place à Angelin Preljocaj, Carolyn Carlson, Alonzo King, Phia Ménard, Ohad Naharin, Mathilde Monnier ou Dominique Mercy.
 
Le 10 décembre 2018, une représentation salle Jean Vilar

 

Romances Inciertos, un autre Orlando de François Chaignaud et Nino Laisné

Mi-concert, mi-spectacle de danse, Romances Inciertos est un voyage dans le temps, porté par les musiciens réunis autour de Nino Laisné. C’est François Chaignaud qui chorégraphie cet “autre Orlando”. Voyage musical autant que chorégraphique, Romances Inciertos puise dans les musiques espagnoles de tradition des XVIe et XVIIe siècles pour mettre en scène de savantes métamorphoses et donner à voir la renaissance de “personnages qui n’ont d’autre choix que de transformer le réel à la mesure de leur désir“.

Du 18 au 21 décembre 2018, quatre représentations salle Firmin Gémier

 

Wonderful One d’Abou Lagraa

Créé en 2017 sur la chanson éponyme de Jimmy Page, Wonderful One se veut être une danse qui casse les clichés de genre. Voilà une danse avec la liberté d’assumer une gestuelle “à la fois masculine et féminine“, la liberté de s’affirmer au-delà des questions de genre, la liberté de mettre en scène une danse à la fois très charnelle et empreinte de spiritualité, sur la musique vocale de Monteverdi comme sur celle de l’Égyptienne Oum Kalthoum. 

Du 16 au 24 janvier 2019, sept représentations salle Firmin Gémier

 

Fix Me d’Alban Richard et Arnaud Rebotini

Le corps harangue-t-il ? Sur la symphonie techno jouée en live par Arnaud Rebotini, Alban Richard conçoit une chorégraphie qui puise sa puissance dans la ferveur. Corps éloquents, sermons et slogans, ce montage chorégraphique, musical et plastique, est exaltant.

Du 29 janvier au 2 février 2019, cinq représentations salle Firmin Gémier

 

Gravité d’Angelin Preljocaj par le Ballet Preljocaj

La création 2018 d’Angelin Preljocaj, présenté d’abord à la Biennale de la Danse de Lyon, revient aux fondamentaux de la danse : la recherche autour de la gravité. Cette pièce abstraite veut explorer les lois universelles de l’attraction des masses et revenir aux sources de sa gestuelle chorégraphique. De nombreuses oeuvres musicales sont associées à cette pièce, chaque séquence étant mise en relation avec une partition différente, allant de Gérard Grisey à Jean-Sébastien Bach.C’est souvent dans l’abstraction qu’Angelin Preljocaj est au meilleur, dans la pure recherche de mouvement. Une création, donc, à suivre de près.

Du 7 au 22 février 2019, treize représentations salle Jean Vilar 

 

Cocagne d’Emmanuelle Vo-Dinh

Emmanuelle Vo-Dinh est une chorégraphe des phénomènes. Depuis Tombouctou déjà-vu, la directrice du Centre chorégraphique national du Havre Normandie joue du déphasage visuel et musical pour entraîner le public de l’autre côté du miroir. Que serait, aujourd’hui, le pays de Cocagne ? Ne serait-ce pas ce monde idéal projeté sur nos écrans, qui interpelle notre inconscient à force d’images ? La question de la représentation constitue ainsi le propos central de Cocagne d’Emmanuelle Vo-Dinh. S’inspirant de sources iconographiques marquantes, elle convoque neuf personnages pour composer de grandes fresques vivantes dans une frontalité toute picturale.

Du 12 au 14 février 2019, trois représentations salle Firmin Gémier

 

Blow The Bloody Doors Off ! de Catherine Diverrès

Avec Blow The Bloody Doors Off !, Catherine Diverrès soumet l’écriture chorégraphique à la partition musicale de Jean-Luc Guionnet, compositeur et complice de longue date. Un concerto porté par huit danseurs et sept instrumentistes. “Est-il possible d’en revenir à la spontanéité de l’enfance dans l’énergie de l’immédiat ?“, se demande la chorégraphe au sujet de cette pièce, dont le titre pourrait se traduire par “Enfonce ces putains de portes”. 

Du 13 au 15 mars 2019, trois représentations salle Jean Vilar 

 

Twenty-seven perspectives de Maud Le Pladec par le CCN d’Orléans

Maud Le Pladec, encore un nom qui se fraye un passage de plus en plus grand dans le paysage chorégraphique français. Twenty-seven perspectives part d’une oeuvre musicale phare : la Symphonie inachevée de Schubert. Et chorégraphiquement, travaille autour du chiffre 27, référence au travail de l’artiste Rémy Zaugg. “Est-ce que je vois ce que j’entends ou est-ce que j’entends ce que je vois ? En d’autres termes, comment regarder la musique et écouter la danse ?“, se demande la chorégraphe, reprenant ainsi la pensée d’un certain… George Balanchine.

Du 28 mars au 3 avril 2019, cinq représentations salle Firmin Gémier

 

Pasionaria de Marcos Morau par la La Veronal

C’est le retour en fanfare de Marcos Morau et sa troupe La Veronal qui font souffler un vent de créativité sur la danse espagnole. Pasionaria, leur nouvel opus, promet son pesant d’images fortes et de mouvements enflammés. “Nous voulons allumer la flamme afin que le spectateur ravive une passion intérieure et ainsi lui faire découvrir quelque chose qu’il ne connaît pas de lui et du monde !“, explique le chorégraphe.

Du 4 au 6 avril 2019, trois représentations salle Jean Vilar 

 

Welcome de Patrice Thibaud

C’est un grand mélange des genres que Welcome, avec de fortes personnalités du théâtre, de la musique, et Fran Espinosa et Joëlle Iffrig pour la chorégraphie. Pour l’auteur, la scène sera “une sorte de purgatoire où on évoquera sa vie, ses joies, ses peines, ses regrets, sa quête pour convoquer sa conscience et tenter d’accéder à l’extase, ou pas“. Tout un programme !

Du 6 au 13 avril 2019, six représentations salle Firmin Gémier

 

 

La saison hors les murs du Théâtre de la Ville

Franchir la nuit de Rachid Ouramdane

Rachid Ouramdane propose un spectacle jeune public avec six interprète du CCN de Grenoble et une foule d’enfants migrants, choisie dans chacune des villes où est donné le spectacle. Franchir la nuit parle bien sur de l’exil, un fil rouge dans le travail du chorégraphe, renvoyant à l’imaginaire de ceux qui ont connu un endroit et l’ont quitté. “Un exil intérieur“, selon Rachid Ouramdane. 

Du 15 au 21 décembre 2018, cinq représentations salle Jean Vilar

 

Nouvelle Pièce II d’Alan Lucien Øyen par le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch

Voilà des années que le Tanztheater Wuppertal passe par Paris, pour y présenter une pièce de Pina Bausch. Cette année, pour la première fois, la troupe vient avec une oeuvre qui n’est pas signée de sa créatrice. Dix ans après la mort de Pina Bausch, le Tanztheater Wuppertal évolue et s’ouvre à de nouveaux et nouvelles chorégraphes. Voici ici la Nouvelle Pièce II d’Alan Lucien Øyen. “Comme artiste je suis passionné par les êtres humains. La compagnie de Pina à Wuppertal est sans doute le meilleur endroit pour les étudier“, raconte le chorégraphe. Une rencontre à ne pas manquer.

Du 29 juin au 3 juillet 2019, quatre représentations salle Jean Vilar

 

 

Programme jeunesse 

Plusieurs spectacles de la programmation sont parfaitement accessibles au jeune public. Ceux-là ont été particulièrement conçus pour les enfants et adolescents. À cela se rajoute la pièce Jeune public Décalé d’Ohad Naharin par la Batsheva – The Young Ensemble?

Bounce ! de Thomas Guerry & Camille Rocailleux

Ce spectacle jeune public prend un point de départ qui est étonnant pour ce genre de spectacle : l’échec. Avec l’idée de comment cela nous fait ensuite avancer. Comment fait-on pour rebondir ? Quand on rate, quand on tombe, quand on échoue ? Deux musiciens aux instruments à cordes et deux danseurs aux corps acrobates font face à un immense et immuable cube. Ils s’y agrippent et tombent, s’obstinent et tentent, par d’autres chemins. Le quatuor s’amuse de ces échecs et cherchent continuellement de nouvelles voies. 

Du 9 au 12 janvier 2019, six représentations salle Firmin Gémier

 

YOOO!!! d’Emanuel Gat

Le jeune public du Théâtre de Chaillot est gâté avec une création spécialement pour eux d’Emanuel Gat, chorégraphe incontournable de la danse contemporaine. Il entend réunir des danseurs de différents styles urbains et de la musique pour donner le rythme, où la vidéo trouve aussi sa place. Une ode aux mouvements à partager en famille. Emanuel Gat sait créer des ensembles enthousiasmants, son incursion dans le domaine du jeune public sera à suivre de près.

Du 13 au 25 mars 2019, treize représentations salle Firmin Gémier

 

Seeds (retour à la terre) de Carolyn Carlson

Seeds (retour à la terre) de Carolyn Carlson a été imaginé spécialement pour le jeune public, et créé au Théâtre de Chaillot il y a quelques saisons, régulièrement repris depuis. Cette fable écologique mélange trois interprètes et un petit personnage dessiné. Un monde à part, aussi poétique qu’opaque.

Lire la chronique du spectacle 

Du 17 au 20 avril 2019, six représentations salle Firmin Gémier

Seeds (retour à la terre) de Carolyn Carlson

 

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