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Bilan 2014 – Les Top 5 des spectacles de la rédaction

2014 se termine. Après le bilan des grands événements danse de l’année, place au Top 5 des représentations qui ont marqué ces douze derniers mois. Et les coups de coeur 2014 de la rédaction de Danses avec la plume sont…

 

Le Top 5 d’Amélie Bertrand

1 – Onéguine de John Cranko, avec Isabelle Ciaravola (ses adieux) et Hervé Moreau

2 – La soirée du Béjart Ballet Lausanne dans les jardins de l’orangerie du Château de Versailles

3 – Un Américain à Paris au Théâtre du Châtelet

4 – Le Boléro de Maurice Béjart par Nicolas Le Riche lors de sa soirée d’adieux

5 – La soirée William Forsythe du Semperoper Dresden

 

Onéguine de John Cranko est un chef-d’oeuvre, d’autant plus lorsqu’il est servi par une aussi superbe distribution : Isabelle Ciaravola, Hervé Moreau, Mathias Heymann, Charline Giezendanner, Karl Paquette, tout le corps de ballet. Chacun était à sa place et donnait le meilleur de soi-même pour une soirée qui reste en mémoire. Le spectacle avait cette note partciulière, il s’agissait des adieux d’Isabelle Ciaravola. Adieux qui furent incroyablement joyeux et chaleureux, à l’image de l’Étoile. Plus personnellement, cela m’a permis aussi de rencontrer Isabelle Ciaravola pour l’une des plus passionnantes interviews que j’ai pu réaliser pour Danses avec la plume.

Comme quoi, dans un spectacle, il y a aussi les à-côtés. Le programme du Béjart Ballet Lausanne était très efficace, porté par une troupe superbe comme toujours et dans un lieu magique. Voir les jardins de Versailles s’allumer au son du Boléro et du rythme de Julien Favreau sur la table rouge reste un grand moment. Dans un autre genre, la soirée William Forsythe du Semperoper Dresden fut une magistrale leçon de style, rendant encontre plus contemporaine les anciennes pièces du maître.

La soirée d’adieux de Nicolas Le Riche avait plutôt mal commencé avec tous ces ratés d’organisation (et ce n’est pas la faute du danseur). Malgré l’enthousiasme d’une partie du public, cela a un peu joué sur l’ambiance globale du spectacle. Mais comment rester insensible à ce formidable Boléro, dansé tout sourire ? Un grand moment du bonheur de danser ! C’est un peu ce qu’était d’ailleurs Un Américain à Paris. Ce n’est pas la création la plus originale du monde, mais quel plaisir du spectacle ! On en redemande pour 2015.

Comme un Top 5, c’est décidément trop dur pour moi, je cite aussi la formidable tournée du Nederlands Dans Theater, la Giselle du Royal Ballet de Londres et le troublant Le Vide /essai de cirque de Fragan Gehlker et Alexis Auffray.

Hervé Moreau et Isabelle Ciaravola - Onéguine

Hervé Moreau et Isabelle Ciaravola – Onéguine

 

Le Top 5 de Delphine Baffour

1 – Giselle de Mats Ek par le Ballet de l’Opéra de Lyon

1 ex aequo – Dance de Lucinda Childs au Théâtre de la Ville

3 – Raoul de James Thierrée à l’Opéra Comique

4 – Torobaka d’Akram Khan et Israel Galvan au Théâtre de la ville

5 – Asa Nasi Masa de José Montalvo au Théâtre de Chaillot

 

Tour à tour bouleversée, subjuguée, émerveillée, envoûtée et enchantée, c’est une très belle moisson dansée que m’a offert cette année 2014. Elle a d’abord été l’occasion de voir deux chefs-d’œuvre du répertoire contemporain, aussi différents l’un de l’autre qu’incontestés tous deux. Ainsi j’ai été bouleversée par la célèbre version de Giselle, créée par Mats Ek en 1982. Parfaitement interprété par le Ballet de l’Opéra de Lyon, ce monument d’émotion et d’intelligence m’a attrapée au cœur dès les premières minutes pour ne plus me lâcher pendant près de deux heures. Magnifique et incontournable.

Puis j’ai été subjuguée par ce joyau de la danse post moderne qu’est Dance. Fruit du travail alchimique de Lucinda Childs, Philip Glass et Sol LeWitt, cette pièce d’une hypnotique beauté, touchant à l’universel, m’a envoutée de ses phrases chorégraphiques et polyphoniques répétées. Sublime et indispensable.

Après de multiples rendez-vous ratés, 2014 a également été l’année de ma rencontre avec Raoul. Rencontre qui m’a laissée émerveillée. Ce spectacle de James Thierrée, touche-à-tout surdoué tour à tour danseur, musicien, magicien, mime, clown ou acrobate a su me toucher et me réjouir. D’une grande poésie, il est jubilatoire et inclassable. Mais cette année m’a également permis d’apprécier deux belles créations. Torobaka d’abord, née de la confrontation des deux monstres sacrés que sont Israel Galvan et Akram Kahn, mais aussi de deux cultures et de deux styles, le flamenco et le kathak. Malgré quelques longueurs et ma faible appétence habituelle pour la sévillane, ce spectacle gagnant en intensité au fur et à mesure qu’il se déroule n’a pas manqué de m’envouter.

Asa Nasi Masa, enfin, charmant bestiaire sorti de l’imagination sans limite de José Montalvo, mélange des genres dansés comme à son habitude, m’a enchantée, comme il a enchanté tous les enfants autour de moi. Je lui décerne la palme du meilleur spectacle jeunesse.

Et 2015 sera-t-elle à la hauteur ?

Giselle

Giselle de Mats Ek

 

Le Top 5 de Jade Larine

1 – Onéguine de John Cranko, avec Isabelle Ciaravola et Evan McKie

2 – La Source de Jean-Guillaume Bart par le Ballet de l’Opéra de Paris

3 – Légende d’amour de Youri Grigorovitch par le Ballet du Bolchoï

4 – La Belle au bois dormant du Rudolf Noureev avec Svetlana Zakharova et David Hallberg

5 – Orphée et Eurydice de Pina Bausch

 

L’année artistique 2014 a commencé en beauté pour moi avec la visite de Svetlana Zakharova – dont je suis une fervente idolâtre – et de David Hallberg qui sont à mes yeux deux joyaux de la danse, dans La Belle au bois dormant à l’Opéra de Paris. Chorégraphie virtuose, costumes pastel et danse élégante des deux artistes du Bolchoï ont rendu hommage à l’exquise musique bipolaire de Tchaikovsky. En plein hiver toujours, c’est de nouveau l’âme russe qui m’a subjuguée avec la brillante adaptation chorégraphique du roman Eugène Onéguine en un ballet éponyme époustouflant. Tout est magnifique dans la scénographie poétique et subtile de ce ballet narratif. Dans la peau du personnage évolutif de Tatiana, Isabelle Ciaravola s’est imposée, s’il en était encore besoin, comme la danseuse néo-classique par excellence. Coup de cœur pour Evan McKie qui a incarné un Onéguine à l’arrogance assumée néanmoins attirant.

Autre souvenir ému pour Orphée et Eurydice de Pina Bausch qui a magnifié la belle partition de Gluck : des corps languissants qui suintent la douleur, des scènes illustrant le chaos, le désespoir et la souffrance en alternance avec des tableaux plus romantiques.

La rentrée artistique a été égayée par la reprise de la grandiloquente Légende d’amour de Youri Grigorovitch au Bolchoï. L’explosion vertigineuse de saveurs sur une musique slavo-orientale envoûtante de l’azéri Arif Malikov a été portée avec brio par les danseurs du grand théâtre moscovite, toujours aussi flamboyant et héroïque.

Enfin, j’ai été enchantée par le ballet-féérie La Source de Jean-Guillaume Bart, qui oppose puis entremêle deux mondes d’une grande beauté. J’y ai vu une réhabilitation intelligente de l’École de danse française, d’un style “classique contemporain” qui conjugue la poésie duXIXe et la finesse du XXIe siècle. Dans ce décor, Laëtitia Pujol m’est apparue comme une véritable dentellière avec un jeu nuancé et une présence irradiante.

Isabelle Ciaravola et Evan McKie - Onéguine (saluts)

Isabelle Ciaravola et Evan McKie – Onéguine (saluts)

 

Le Top 5 de Laetitia Basselier

1- Fall River Legend d’Agnes de Mille par le Ballet de l’Opéra de Paris

2- Le spectacle du Nederlands Dans Theater au Théâtre de Chaillot

3 – Onéguine de John Cranko, avec Isabelle Ciaravola (ses adieux) et Hervé Moreau

4 – Dah-Dah-Sko-Dah-Dah de Saburo Teshigawara au Théâtre de Chaillot

5- Limb’s Theorem de William Forsythe par le Ballet de l’Opéra de Lyon

 

La saison parisienne 2014 fut à bien des occasions enthousiasmante : interprètes lumineux-ses portant des chorégraphies d’une grande force émotionnelle et d’une belle finesse d’investigation psychologique et politique, à son comble avec Fall River Legend ; exploration des conditions d’engendrement du mouvement par Saburo Teshigawara et William Forsythe ; le retour attendu à Paris de grandes compagnies comme le Nederlands Dans Theater… Quelques pièces particulièrement marquantes émergèrent d’une programmation dans l’ensemble très riche.

Alice Renavand - Fall River Legend

Alice Renavand – Fall River Legend

 

Le Top 5 d’Emma Yanatchkov

1 – Diamants de George Balanchine par le Royal Ballet de Londres

2 – Dances at a Gathering de Jerome Robbins par le Ballet de l’Opéra de Paris

3 – Manon de Kenneth McMillan par le Royal Ballet de Londres 

4 – Casse-Noisette de Wayne Eagling par l’English National Ballet

5 – Soirée Palais de Cristal / Daphnis et Chloé par le Ballet de l’Opéra de Paris

 

Quelle explosion que ce Diamants somptueux, qui a complètement éclipsé les deux autres volets de Joyaux ! Marianela Núñez, accompagnée de Thiago Soares, nous a offert un moment de danse tout bonnement suspendu dans le temps. On se souviendra de la qualité majestueuse de son adage pendant longtemps. Pas d’étalage technique pour Dances at a Gathering, mais un ensemble de rencontres dansées tout en subtilité et en poésie. J’ai trouvé les solistes de l’Opéra de Paris très musicaux dans ce registre qui leur va à merveille, à la tonalité un peu nostalgique. Une dernière occasion de voir Christophe Duquenne avant son départ à la retraite. J’ai aussi été très séduite par Amandine Albisson et Nolwenn Daniel.

Malgré une petite déception du côté de Marianela Núñez de qui on attend peut-être plus que les autres (eh oui, la vie est injuste !), force est de constater une fois les premières passions retombées que Manon est un chef d’oeuvre et la troupe du Royal Ballet au diapason : une histoire tragique, une mise en scène théâtrale et des pas de deux passionnés remplis de glissades périlleuses. Une belle découverte que Federico Bonelli qui a révélé ses qualités d’acteur dans le rôle de Des Grieux.

Puis Casse-Noisette. L’English National Ballet était pile dans le ton de l’esprit de Noël, Alina Cojocaru était Clara faite femme. Que demander de plus ? De Palais de Cristal, je n’attendais enfin pas forcément grand chose. Pourtant, j’ai été très agréablement surprise par ce ballet disponible ensuite sur Culturebox jusqu’à le revoir plusieurs fois. Ne serait-ce que pour les sissonnes de Mathieu Ganio et le chic presque désinvolte de ce dernier. Daphnis et Chloé est une création intéressante qui venait compléter de manière judicieuse une pièce plus classique, et surtout, l’opportunité de découvrir François Alu dans un rôle fait pour lui.

Diamants -

Diamants – Thiago Soares et Marianela Núñez

 

Et vous, quel serait votre Top 5 de 2014 ?

 

Commentaires (2)

  • Joelle

    Allez un petit Top 5 :
    1) Les Adieux d’Isabelle C le 28 février dans Onéguine…
    2) Le Boléro/Appartement/Le Jeune Homme et la Mort -Adieux Nicolas Le Riche
    3) Nederland Dans Theater du 20 juin
    4) La Source du 5 décembre (avec Francois A., Eve G. et Axel I.)
    5) La soirée de clôture du 26 juillet du San Franscisco Ballet (avec Mathilde !)

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  • J’en retiendrais 3 pour ma part:
    Itinérances: l’occasion pour moi de voir danser Nicolas Le Riche et Isabelle Ciaravola. La première fois que je voyais Le jeune homme et la Mort en live. J’en frissonne encore!
    Le NDT: C’était beau, original, et la première fois que j’allais à Chaillot.
    Robot! de Blanca Li: Terriblement inventif, drôle et visuellement bluffant. Un régal.

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