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Décès de Jean Babilée, l’éternel Jeune homme

Le danseur Jean Babilée est décédé le jeudi 30 janvier 2014 au matin, à l’âge de 90 ans. C’est sa compagne Zapo Babilée qui a annoncé la triste nouvelle via les réseaux sociaux. “Jean Babilée est parti ce matin, léger et élégant comme il l’a toujours été“.

Né le 3 février 1923 à Paris sous le nom de Jean-René-Albert-William Gutman (il prendra Babilée, le nom de sa mère, pour la scène), il devient Petit Rat de l’Opéra de Paris 1936 à 1940, en suivant notamment l’enseignement de Gustave Ricaux et de Boris Kniasseff. Jean Babilée démarre ensuite sa carrière professionnelle aux Ballets de Cannes, puis à l’Opéra de Paris, avant de partir pour entrer dans la Résistance, près de Tour.

Revenu dans la capitale en 1945, Jean Babilée ne retourne pas au Palais Garnier. Il rejoint les Ballets des Champs-Elysées, dirigés par Roland Petit et Janine Charrat. C’est là que sa carrière explose et qu’il se fait connaître. C’est là également qu’il devient l’un des grands interprètes du chorégraphe, en créant le ballet Le Jeune homme et la Mort en 1946, avec Nathalie Philippart.

Jean Babilée quitte la compagnie de Roland Petit en 1949 et danse un peu partout dans le monde. Surnommé le “fou dansant“, il séduit par sa technique hors pair et sa fougue en scène. Il se produit en tant qu’Étoile à l’Opéra de Paris ou à la Scala de Milan. Il crée ses propres chorégraphies, monte sa compagnie, se tourne vers le théâtre et le cinéma, dirige les Ballets du Rhin en 1971. Il triomphe dans les années 1970 en dansant Life de Maurice Béjart. “Né chat, il reste libre, indompté, indomptable, intouchable comme ceux que Ghandi nommait Harijan, Enfant de Dieu“, dira de lui le chorégraphe.

Adieu au Jeune homme“, “Au revoir Jeune homme“… Sur les réseaux sociaux à l’annonce de sa mort, toutes les réactions faisaient allusion au célèbre ballet de Roland Petit Le Jeune homme et la Mort. Pourtant, combien l’ont vu en scène dans ce rôle ? C’est là la magie de la danse. Jean Babilée a tellement marqué ce ballet que toutes les générations le savent, grâce aux souvenirs de Roland Petit, aux témoignages d’autres danseurs, à quelques images d’époque. Jean Babilée, c’est le Jeune homme, dans la tête de tout-e passionné-e de danse, au-delà des années. “Le jeune homme, c’était moi. Tout était d’une extrême facilité. J’avais un corps qui faisait exactement tout ce que je désirais, une énergie qui obéissait à mes envies et la musique. C’était ma vie que je dansais“, disait Jean Babilée de ce ballet. De 1946 à 1983, le danseur l’a interprété plus de 200 fois.

Jean Babilée sera incinéré au cimetière du Père-Lachaise le mardi 4 février.

Commentaires (2)

  • a.

    oh! tristesse!

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  • Alexia

    Je viens de voir votre article, quelle nouvelle que je viens d’apprendre ! :'(
    Jean Babilée fait partie de ces légendes de la danse qui même décédées restent vivantes éternellement !

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