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Gros plan sur… les Etés de la Danse 2011

Les Etés de la Danse 2011 font leur retour pour la septième année consécutive. Le festival aura lieu du 6 au 23 juillet au Théâtre du Châtelet avec le Miami City Ballet, puis du 8 au 17 septembre au Théâtre de Chaillot avec Mikhaïl Baryshnikov pour son nouveau spectacle In Paris

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La conférence de presse de cette septième édition a eu lieu il y a quelques semaines, en présence de Marina de Brantes (Présidente du festival), Valéry Colin (directeur), Edward Villella (directeur du Miami City Ballet), Pierre-Michel Durand (directeur de l’orchestre Prométhée) et Lola Chalou (Cinémathèque de la Danse). La compagnie invitée, les spectacles, Mikhaïl Baryshnikov, les cours publics, les films diffusés, l’organisation des Etés de la danse… L’occasion de faire le point sur ce festival de danse qui prend de plus en plus d’ampleur.

La compagnie invitée

Le Miami City Ballet a été créé il y a 25 ans, en 1986, par Edward Villella, ancien danseur du New York City Ballet. Il est encore aujourd’hui à la tête de la compagnie, et sa femme, Linda Carbonetto, dirige l’école de danse de la compagnie, fondée en 1993. 


Marina de Brantes : Il y a des danseur-se-s qui viennent de partout, des Brésiliens, des Américains, des Canadiens, un Français aussi, qui est un merveilleux danseur. C’est une compagne très variée, très jeune, très énergique. Ils ont cette énergie et cette vitesse qu’a le New York City Ballet. Edward Villella a passé toute sa carrière au NYCB, et il a su leur transmettre ça, et ce n’est pas donné à tout le monde. On a une vrai émotion lorsque l’on regarde ces ballets dansés par cette troupe, car on sait qu’il y a une âme derrière. 


Mikhaïl Baryshnikov

Marina de Brantes : L’année dernière, au mois de juin, nous avions invités Barinskikov au Théâtre de la ville, et ça eu un succès phénoménal. Il a décidé que, après tout, Paris, c’est une ville qu’il aime, et où il aime revenir. Il revient donc en septembre dans un programe qui s’appelle In Paris, à Chaillot. 

C’est une création. C’est quelque chose qu’il fait uniquement avec des Russes de Moscou. Sur l’affiche, il a l’air beaucoup plus vieux que lorsqu’on l’a vu l’année dernière, mais c’est pour le rôle !  C’est une histoire d’amour qui se passe à Paris, c’est un homme qui tombe amoureuse d’une femme très jeune, il se passe plein de choses,  il y aura des musiciens… Comme c’est une création, on ne sait pas grand chose. La première aura lieu en août à Helsinki. Ce sera une découverte pour tout le monde. La pièce sera jouée en russe, avec sous-titrage en français. 

Valéry Colin : C’est ce qu’on appelle une performance. Ce n’est ni de la danse, ni du théâtre… C’est une volonté de la part du metteur en scène, Dmitry Krymov, de jouer dans un théâtre plus intimiste. Au début, il trouvait même que Chaillot était trop grand, il voulait une jauge de 500 spectateurs. On lui a dit qu’avec 500, on n’y arriverait pas. On a gratté, gratté, et on est arrivé à 700.

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La programmation

Valéry Colin : Le Miamy Citiy Ballet donnera 17 représentations. La direction a fait un programme très attrayant, avec huit ballets de George Balanchine, deux de Jerome Robbins, deux de Twyla Tharp, un de Paul Taylor et un de Christopher Wheeldon. ll y a donc en tout quatorze ballets, mais chaque soir est fixé différemment. Il n’y a donc pas une soirée identique à l’autre. C’est un peu à l’américaine, c’est la première fois que l’on fait ça aux Etés de la danse. D’habitude, c’était une semaine pour un programme. C’est un challenge pour le festival, un challenge aussi pour la compagnie : ils ont quand même 17 soirées presque les unes après les autres.  

Les cours publics

Valéry Colin : Il y aura trois cours du Miami City Ballet ouverts au public, comme à son habitude. Ils seront donnés par Edward Villela. Pour avoir assisté à une de ses leçons, c’est incroyable. Lui-même danse, il chaloupe !


Les projections de films

Valéry Colin : 
On a développé les projections de films avec la Cinémathèque de la Danse. Il y aura deux journées entières, divisées chacune en quatre séances. L’une sera consacrée à Balanchine, l’autre à Robbins. Cette année, ça se passe au Châtelet. Les films seront projetés dans la journée dans le Grand Foyer, et on espère dans la grande salle pour le film du soir. 

Lola Chalou : On a choisi des films inédits, rares en tout cas, avec des images d’archive. 

La première journée, le dimanche 10 juillet, sera donc consacré à Balanchine. Elle commencera par une interview filmée du chorégraphe, très courte, que nous avons découverte à l’INA. Il parle en français de sa relation avec les femmes, et c’est extrêmement intéressant ! La séance sera complétée par un petit montage sur les premières chorégraphies de Balanchine, des comédies musicales à Hollywood dans les années 1950. Il y aura également un documentaire sur Edward Villella, où on le voit notamment danser Tarantalla. La deuxième séance sera un documentaire sur les danseuses qui ont travaillé avec le chorégraphe. La troisième sera composée du premier acte d’A Midsummer Night’s Dream. La journée se terminera par Balanchine Celebration, un film réalisé pour les 10 ans de sa morts, avec beaucoup d’extraits de ballets et d’interviews. 

La deuxième journée, le dimanche 17 juillet, sera réservée à Jerome Robbins et Twyla Tharp. Nous débuterons avec Fancy Free, un ballet très joyeux. Le deuxième film est quelque chose de très récent, réalisé l’année dernière, où des danseur-se-s du NYCB reprennent une chorégraphie de 1958. Cela ressemble à West Side Story, c’est très coloré, très joyeux, tourné dans des lieux de New York parfois assez impropables. La deuxième séance sera consacrée à Twyla Tharp, avec un de ses films autour des chansons de Sinatra, réalisé en 1976. La troisième séance sera un documentaire sur Robbins, qui présente des aspect moins connus du chorégraphe, comme sa vie personnelle ou ses idées politiques. Faute de temps, le film sera présenté en anglais, sans sous-titre. Enfin le soir, West Side Story, un bel hommage pour clôturer cette journée.

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L’Orchestre Prométhée, choisi pour accompagner le Miami City Ballet

Valéry Colin : L’Orchestre Prométhée nous a été vivement conseillé par Ève Ruggiéri, qui en est la présidente d’honneur. Le ballet était inquiète de ne pas connaître cet orchestre. Mais après travail et écoute de différentes partitions, ils sont très heureux de travailler avec eux. 

Pierre-Michel Durand : L’Orchestre Prométhée est un orchestre composé de jeunes musicien-ne-s. Beaucoup viennent des deux CNSM ou du CRR de Paris. La moitié d’entres eux-elles sont remplaçant-e-s à l’Orchestre de l’Opéra de Paris, l’Orchestre National de France…  Beaucoup sont très expérimenté-e-s. Ils-elles ont tou-te-s une forte individualité, mais nous essayons de leur transmettre la passion de l’orchestre, le travail de groupe. On a fait beaucoup d’opéras, quelques émissions de télévision. On est sur la même ligne que les Etés de la danse, pour qui les spectacles doivent être faits pour un maximum de gens. 

Nous sommes très honorés de participer aux Etés de la danse. Pour nous, c’est un challenge. L’orchestre doit respirer avec les danseur-se-s, raconter la même histoire. Il doit être très engagé d’un point de vue artistique, essayer de s’adapter à la troupe, de restituer avec elle les oeuvres. Il faut en plus jouer tous les soirs un programme différent. L’orchestre sera dirigés par un chef d’orchestre du Miami City Ballet

Les Etés de la Danse 2011 en quelques chiffres

Valéry Colin : Le budget des Etés de la Danse 2011, c’est 1,6 millions d’euros. On a 50.000 euros de subventions publiques (Mairie de Paris) et 1.160.000 euros de la billetterie (soit 70 % de remplissage). Le reste vient du mécénat d’entreprise et de fondations. 

Marina de Brantes : Ce qui veut dire que 70 % de remplissage, ce n’est pas suffisant. il faut absolument qu’on arrive à 90 %. L’année dernière, avec le ballet de Novossibirsk, on a fait plus de 91 % de remplissage. Nous sommes une association loi de 1901. Nous ne sommes pas censés faire de bénéfices, mais d’équilibrer nos comptes. Et quelques fois, c’est très difficile, surtout lorsqu’on a quasiment aucune subvention. Mais nous nous débrouillons. 

Le futur des Etés de la danse

Marina de Brantes : Notre partenariat avec le Théâtre du Châtelet, qui devait durer trois ans, a été prolongé. Notre festival devient un vrai festival. Il a commencé avec une compagnie, il y a maintenant sept ans. Et depuis, il grandit, il grandit, et maintenant, les Etés de la danse commencent en juin et terminent en septembre. Bientôt, on aura peut-être trois ou quatre spectacles prévus chaque année. On est très ambitieux… et ça marche très bien. 

affiche_etes.jpgLe Miami City Ballet, du 6 au 23 juillet au Théâtre du Châtelet, places de 11 à 75 euros. Cours en public de 8 à 10 euros. Projections de films de 5 à 15 euros. In Paris, avec Mikhaïl Baryshnikov, du 8 au 17 septembre au Théâtre de Chaillot, places à 45 euros. Informations et réservations sur le site des Etés de la Danse.

© Photo 2 : BAC. Photo 3 : The George Balanchine Trust/Kyle Froman

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