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Gros plan sur les Étés de la Danse 2012

Depuis 2005, le festival Les Etés de la Danse anime la scène chorégraphique parisienne en juillet, alors que l’Opéra de Paris et les grands théâtres se mettent en congé estival.

Cette année, les Etés de la Danse reçoivent deux compagnies américaines : La Paul Taylor Dance Compagny et l’Alvin Ailey American Dance Theater, pour en tout cinq semaines de représentations. Présentation des différents programmes.


La Paul Taylor Dance Compagny

Le chorégraphe

Né le 29 juillet 1930, Paul Taylor a démarré sa carrière en étant l’interprète de Martha Graham ou Merce Cunningham. A 23 ans, il se lance das la chorégraphie, et s’émancipe petit à petit de ses maîtres pour devenir lui aussi l’une des figures de la modern dance américaine. Aujourd’hui âgé de 81 ans, il compte à son œuvre 135 chorégraphies.

Comment définir le style de Paul Taylor ? C’est assez difficile à décrire pour moi, n’ayant vu qu’une seule de ses pièces. Je dirais aérienne, néo-classique, très abordable, “fluidité, agilité, force athlétique et audacieuses provocations“, comme dit le dossier de presse. Quand il s’agit de s’auto-décrire, le chorégraphe dit : “Les métaphores – les images produites par le mouvement – sont l’essentiel de mes ballets et mon credo est de tenter d’illustrer par la danse, de traduire au mieux par le corps, la condition humaine. Je suis un pessimiste plein d’espoir, et j’observe les choses sous ce double éclairage d’ombre et de lumière“.

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La compagnie

La Paul Taylor Dance Compagny a été créée en 1954. Une troupe junior, Taylor 2, a été fondée en 1993. La troupe compte aujourd’hui seize danseurs et danseuses, tous et toutes américain-e-s.

Depuis sa création, la Paul Taylor Dance Compagny a dansé dans 64 pays, dont la France. La dernière venue de la troupe dans l’Hexagone remonte en fait à 2000, elle était alors une compagnie invitée par l’Opéra de Paris au Palais Garnier. Cela fait donc douze ans que cette compagnie américaine n’est pas venue en France.

Quand ?

La Paul Taylor Dance Compagny dansera du mardi 19 au jeudi 28 juin, au Théâtre de Chaillot. Une représentation a lieu chaque soir, excepté le lundi 25 juin (relâche), ainsi qu’une matinée supplémentaire le samedi 23 juin. Seulement 10 jours pour découvrir une compagnie qui n’était pas venue en France depuis douze ans, cela fait bien peu.

Quoi voir ?

Beaucoup de choses ! La Paul Taylor Dance Compagny amène dans ses bagages douze ballets, dont cinq qui n’ont jamais été donnés en France. Chaque soirée comprendra trois ballets du chorégraphe, de façon alternative, si bien qu’aucune soirée ne sera semblable à une autre. Alors, question fatidique, quelle soirée choisir ? Et bien je n’ai pas de réponse ! Dans les grands ballets incontournables de Paul Taylor, on peut citer Aureole, le ballet qui l’a fait découvrir, donné les 21 ou 24 juin, ou Esplanade, donné les 19, 22 et 28 juin.

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Mis à part la soirée du 27 juin, toutes les représentations comprendront un ou deux balles jamais donnés à Paris, ce qui assure une découverte. La programmation a été plutôt judicieusement faite, en mélangeant chaque soir des ballets de différentes époques. En fait, je crois bien que chaque soirée me fait envie. La faute à un agenda déjà très rempli, la saison danse bat son plein cette semaine, j’ai dû me contenter d’une seule représentation, et je le regrette déjà.

Rencontre

Quelques rencontres et répétitions publiques avaient été prévues, mais ont finalement dû être annulées. Une conférence illustrée de projections, en compagnie de Paul Taylor, reste en suspens pour le mercredi 27 juin à 16 heures.

Les places

Le Théâtre de Chaillot a comme politique de mettre toutes ses places au même tarif… soit pour les Etés de la danse 45 euros le ticket. Un peu cher pour les amateurs et amatrices de danse. La compagnie ayant ainsi, malgré son programme attrayant, un peu de mal à faire le plein, un tarif préférentiel de 30 euros a été mis en place pour toutes les représentations, dans un certain quota. Réservation au Théâtre de Chaillot ou par téléphone au 01-53-65-30-00.

L’Alvin Ailey American Dance Theater

Le chorégraphe

Né en 1931, Alvin Ailey découvre la danse à douze ans, en allant voir un spectacle des Ballets Russes. Il devient professionnel en 1950, chez Lester Horton, avant de prendre la direction de la compagnie trois ans plus tard, et de créer ses premières chorégraphie. Alvin Ailey participe ensuite à quelques films, part à Broadway, et s’installe définitivement à New York en créant sa propre compagnie. Jusqu’à sa mort en 1989, il crée 79 ballets, pour sa compagnie et quelques prestigieuses troupes classiques, comme le Ballet de l’Opéra de Paris en 1983 (Au bord du précipice).

Figure incontournable de la danse moderne américaine, Alvin Ailey a puisé son inspiration aux sources afro-américaines, et à la condition noire.

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La Compagnie

L’Alvin Ailey American Dance Theater est née en 1958. Elle ne danse pas que des œuvres d’Alvin Ailey, bien au contraire, et continue aujourd’hui de produire régulièrement des créations. A la mort du chorégraphe, la compagnie a été dirigée par Judith Jamison, l’une des interprètes emblématiques de la troupe. Elle a laissé sa place en 2011 à Robert Battle, qui crée des ballets pour l’Alvin Ailey American Dance Theater depuis 1999.  La compagnie compte aujourd’hui une trentaine de danseurs et danseuses, tous et toutes, ou presque afro-américain-e-s.

La troupe est une habituée des Etés de la danse, ayant déjà été l’invitée principale du festival en 2006 et 2009.

Quand ?

Cette fois-ci, chacun-e aura le temps de voir ce qu’il-elle veut. L’Alvin Ailey American Dance Theater s’installe en effet du 25 juin au 21 juillet au Théâtre du châtelet, pour quatre semaines pleines de représentations (28 au total).

Quoi voir ?

L’Alvin Ailey American Dance Theater n’est pas vraiment inconnu du public parisien. Quelques nouveautés ont toutefois été incluses dans le programme, puisque sur les quinze ballets présentés, sept seront donnés pour la première fois à Paris, et neuf sont des nouvelles productions. Tout comme pour la Paul Taylor Dance Compagny, toutes les soirées comprendront trois ou quatre ballets donnés en alternance, chaque représentations sera donc différentes.

Ces quatre semaines de danse seront toutefois plus l’occasion de découvrir la troupe que de découvrir le chorégraphe Alvin Ailey. Sur les quinze ballets présentés, seuls trois seront en effet signé du chorégraphe, dont l’un, Streams, qui ne sera donné que lors de la soirée d’ouverture. Les autres chorégraphie sont des œuvres de chorégraphes contemporains américains, allant du jazz au hip hop… pour un avis parfois mitigé du public. Pour vous guider un peu, la pièce la plus emblématique d’Alvin Ailey reste Revelations, donnée les 25 et 30 juin, puis les 4, 7, 9, 10, 12, 13, 14, 16, 20 et 21 juillet.  L’un des événements sera aussi la représentation, pour la première fois en Europe, de Home, création en hommage au chorégraphe créée par Rennie Harris.

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Rencontre

Pas de cours public cette année, mais des rencontre-spectacles avec la compagnie. Il y en aura quatre, chaque mercredi à 14 heures du 27 juin au 18 juillet. Chaque séance sera composée d’une courte répétition de trois ballets, suivie d’un échange avec le public. La plce coûte 10 euros, 8 en tarif réduit.

Voici le programme précis :

Mercredi 27 juin à 14h : Arden Court, Takademe et Revelations.

Mercredi 4 juillet à 14h : Streams, Takademe et Love Stories.

Mercredi 11 juillet à 14h : Night Creature, Takademe et Love Stories.

Mercredi 18 juillet à 14h : The Hunt, Takademe et Revelations.

Les places

Les tarifs des places sont ici plus variés, allant de 15 à 80 euros. Un peu comme Garnier, les placements au Théâtre du Châtelet peuvent se révéler assez piège (ahh, les théâtre à l’italienne)… comme réservant de bonne surprises. Pour ma part, j’aime bien les 4èe catégorie en baignoire, où l’on reste très proche de la scène malgré un angle mort.

Bon plan enfin pour les moins de 28 ans et plus de 65 ans : les places invendues sont disponibles 1/4 d’heure avant la représentation, au prix de 10 à 20 euros. Les séances n’affichant pas complet, cela peut vraiment valoir le coup.

Tous les détails sont à retrouver sur le site des Etés de la danse. Et vous, quel spectacle avez-vous envie de voir ?

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