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La danseuse Maïa Plissetskaïa est décédée

La grande ballerine russe Maïa Plissetskaïa, Étoile du Ballet du Bolchoï, est décédée le 2 mai 2015. La danseuse est morte suite à une crise cardiaque. C’est son mari, le compositeur Rodion Chtchedrine, qui a averti les médias.

Maïa Plissetskaïa

Maïa Plissetskaïa

Un Cygne inoubliable

Née en 1925 à Moscou, Maïa Plissetskaïa entre à l’Académie du Bolchoï en 1934. Pendant ses études, son père est accusé d’être un “ennemi du peuple”, arrêté puis exécuté. Sa mère est également emprisonnée au goulag. “L’art m’a sauvée. Je me suis concentrée sur la danse et je voulais que mes parents soient fiers de moi“, déclare plus tard la danseuse dans son autobiographie.

Maïa Plissetskaïa entre au Ballet du Bochoï en 1943. Elle devient très vite soliste, est nommée Étoile avant d’obtenir le titre rare de “Prima ballerina assoluta”, seulement détenu par elle et Galina Oulanova. Maïa Plissetskaïa danse tous les grands rôles classiques, marquant particulièrement de son empreinte le ballet Le Lac des Cygnes et le rôle d’Odette/Odile, qu’elle a dansé plus de 800 fois à travers le monde. Elle reste aussi l’une des grandes interprètes de La Mort du Cygne de Michel Fokine. Elle interprète aussi les pièces modernes de son époque, dansant notamment Le Boléro de Maurice Béjart, ainsi que des pièces de Roland Petit.

Une Étoile sous l’ère Staline

Les rapports entre Maïa Plissetskaïa et le pouvoir soviétique sont compliqués. Connue dans le monde entier, la danseuse est présentée à tous les chefs d’Etat  en visite à Moscou. Elle danse également pour l’anniversaire de Staline. Mais en tant que fille d’ennemi du peuple, elle est très surveillée, ne peut parfois partir en tournée. Certaines de ses interprétations jugées trop provocantes, sont également désapprouvées par le Parti.

Maïa Plissetskaïa raconte sans détour sa vie de ballerine au coeur de l’URSS stalinienne dans une très belle autobiographie, Moi, Maïa Plissetskaïa, publiée en 1995 (éditions Gallimard). Elle y évoque aussi son enfance, son apprentissage au Bolchoï, ses grands maîtres, sa carrière et ses grands rôles, dont le Cygne.

Maïa Plissetskaïa - Le Boléro de Maurice Béjart

Maïa Plissetskaïa – Le Boléro de Maurice Béjart

80 ans et toujours sur scène

Malgré les années, Maïa Plissetskaïa ne cesse de danser. Elle ne démissionne du Bolchoï qu’en 1990, à l’âge de 65 ans. La ballerine continue de danser un peu partout à travers le monde, et les chorégraphes de créer pour elle. Pour ses 70 ans, elle danse ainsi Ave Maïa, une création de Maurice Béjart. Elle le réinterprète dix ans plus tard, pour ses 80 ans, lors d’un grand gala au Bolchoï.

Maïa Plissetskaïa est décédée en Allemagne, à l’âge de 89 ans. L’une des plus grandes ballerines du XXe siècle, et l’un des plus beaux Cygnes de l’Histoire de la Danse, s’est éteinte.

 

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