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La vidéo-danse du jeudi S03 EP05

Cette semaine, partons complètement sur autre chose. Changeons de compagnie, de chorégraphe et d’interprètes pour partir de l’autre côté de la Manche (là où je serais dans deux jours, soit dit en passant).

Voici un extrait de Manon, de Kenneth MacMillan, dansé par Tamara Rojo et le Royal Ballet. Il s’agit de la variation de l’acte II.

Je crois n’avoir encore jamais parlé de Tamara Rojo, pourtant l’une des grandes danseuses du moment. Espagnole, elle est vite partie danser en Angleterre, plus riche en compagnies classiques que son pays natal. Dans cet extrait, Manon, courtisane, arrive dans le bordel de luxe où se déroule une fête. Elle est au bras de son protecteur, Monsieur de G.M. Mais elle croise Des Grieux, son ancien amant qu’elle a laissé tomber pour l’argent de Monsieur de G.M. Cette variation se joue entre ces deux hommes. Au début, Manon danse pour son protecteur, puis la vision de Des Grieux lui rappelle des souvenirs. Elle hésite, les souvenirs sont cruels.

Tamara Rojo a choisi de la jouer aguicheuse, quand des danseuses françaises, comme Aurélie Dupont, lui donnent un côté plus aristocratique. C’est cette variation qui a été choisi comme imposée pour le concours interne des sujets féminins (et oui, nous y revenons encore). Il est intéressant de voir que la force de cette variation tient beaucoup aux rapports de Manon avec ces deux hommes, elle réagit à leurs regards, leurs déplacements. Difficile, même pour une artiste dans l’âme, de recréer ce trio seule en scène.

Manon : Tamara Rojo
Des Grieux : Carlos Acosta
Compagnie : Royal Ballet
Cho­­­­­­­ré­­­­­­­gra­­­­­­­phie : Kenneth MacMillan
Musi­­­­­­­­que : Jules Massenet arrangée par Leighton Lucas

Commentaires (3)

  • Décidément, j’aime bien cette institution de la vidéo-danse du jeudi, qui invite à s’arrêter sur une variation que l’on ne connaît pas toujours (découverte dans ce cas-là), sans la tentation de rester des heures sur youtube.
    J’ai vu la vidéo que Mathilde Froustey a mise sur son site et celle de Sarah Kora Dayanova sur youtube (ok, j’annule mon dernier argument) ; c’est vrai que ça n’a pas l’air évident à rendre seule en scène et sans costume…

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  • Plus j’y pense, plus ça m’a l’air impossible. 🙄 Cette variation fonctionne sur l’échange de regard.

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  • J’avais participé à un concours, une fois, et je me rappelle très bien le jury disant à ma prof que si la Giselle de ma camarade avait plu, c’était précisément parce qu’elle avait recréé le jeu de scène (salut à la Cour, variation adressée à Albrecht…) et que c’est souvent ce qui manque en concours…

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