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Le jeudi, c’est Danse et Cie 3

Direction un autre ballet aujourd’hui, à savoir Don Quichotte, et la première variation de Kitri.

Maintenant, si je commence à faire un topo, je sens ce que vous allez dire : “Pfff, c’est pas la peine de faire un topo sur l’histoire de Don Quichotte, on la connait tout de même“. Sauf que la grosse feinte dans le ballet Don Quichotte, c’est que justement, Don Quichotte, c’est pas du tout le héros. A peine un personnage secondaire comique, à la limite.

Les héros, ce sont Kitri et Basilio. L’histoire est plutôt simple (ce n’est pas vraiment un ballet reconnu pour ses qualités dramatiques), mais accrochez-vous quand même, à raconter, c’est pas évident.

Kitri est Basilio, c’est un petit couple tout mignon qui s’aiment d’amour et d’eau fraîche. Mais le père de Kitri, évidement, c’est un grand méchant qui préfère que sa fille épouse l’idiot-mais-très-riche du village.
Arrive alors Don Quichotte et son fidèle ami Sancho. Don Quichotte, on ne sait pas trop ce qu’il a fumé en chemin, mais dès qu’il voit Kitri, il croit dur comme fer que c’est la Dulcinée qu’il voit dans ses rêves, la femme de sa vie. Prise de panique (et il y a de quoi, il faut voir comment il est attifé aussi Don Quichotte), Kitri s’enfuit avec son Basilio chéri (j’aime bien faire des rimes parfois), et laisse en plan Don Quichotte, son fidèle ami, son père (pas celui de Don Quichotte, celui de Kitri, il faut suivre un peu), et l’idiot-mais-très-riche du village.

Le couple trouve refuge auprès de gitans, suivi de près par toute la troupe des poursuiveurs. Et là, Don Quichotte, qui avait vraiment fumé un truc bizarre en chemin, prend les moulins à vent du coin pour des ennemis et court les attaquer. Comme à l’époque il n’existait pas de barrière de sécurité, il se fait attraper par les pales et valdingue dans le décors. Et là, grosse chute+bad trip = Don Quichotte part au pays des songes où il croise en vrac sa Dulcinée, 32 Dryades et Cupidon (oui, je sais, plutôt bizarre comme trip, je ne sais pas trop ce qu’ils utilisaient à l’époque).

Pendant ce temps, ce qui reste de la troupe des poursuiveurs a retrouvé le couple. Le père de Kitri ne renonce pas à son idée. Basilio fait alors semblant de se suicider, et Don Quichotte (qui entre-temps s’était réveillé et on ne sait pas trop comment avait réussi à retrouver tout le monde), convainc le père de marier sa fille à son amant mourant pour lui faire plaisir. Le père, sûrement aussi idiot que l’idiot-mais-très-riche du village qu’il voulait comme gendre, tombe dans le panneau et accorde sa bénédiction. Aussitôt dit aussitôt fait, Basilio se relève et tout s’achève dans la joie et la bonne humeur autour de leur mariage (Les jours de notre vie, à côté, c’est de la gnognote tout de même).

Ce ballet est intéressant non pas par sa musique (qui est un peu lourde à mon goût), mais par le fait qu’il contient beaucoup d’éléments du ballet classique typique : des variations très virtuoses, un pas-de-deux romantique, des danses de caractère, un acte blanc (je vous en dirais plus une autre fois là-dessus), des passages de pantomime, des scènes de village et les inratables 32 fouettés (ça aussi, je vous en dirais plus un autre jours).

J’ai choisi la première variation de Kitri, lors du premier acte. Sylvie Guillem en répétition. Le son du piano est un peu aigrelet, mais on s’en fiche vite fait au vue du spectacle. C’est incroyable comme tout chez elle paraît naturel : faire un grand jeté parfait ou lever la jambe sur le nez ne semble ne lui demander aucun effort, aussi facile que de respirer. C’est ça qui est si fascinant (RV à 0h26m).


Kitri : Sylvie Guillem
Musique : Ludwig Minkus
Chorégraphie : Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa

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