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Le jeudi, c’est Danse et Cie 4

Cette fois-ci, je vais changer un peu en ne vous présentant pas une variation féminine, mais un passage de corps de ballet : la vertigineuse descente des Ombres, qui marque le début du 3ème acte du ballet La Bayadère.

Bon, je vais vous la faire courte. L’histoire se passe en Inde, et tout commence avec le personnage de Solor. Vous avez bien en tête l’image du Prince Charmant prêt à rejeter tous les dangers et barrières sociales pour épouser celle qu’il aime ? Et bien Solor, c’est exactement l’inverse. Même s’il est fou d’amour pour une petite danseuse, plutôt crever que de ne pas épouser celle qu’on lui impose, ou de défendre sa bien-aimée s’il y a risque de se casser un petit orteil.

Solor et Nikiya, une Bayadère (danseuse qui garde le feu sacré du coin), s’aiment éperdument. Il lui jure amour et fidélité… Grossière erreur quand on n’a pas le cran nécessaire pour tenir sa promesse. Il est surpris en pleine déclaration par le grand brahmane, luis aussi épris de Nikiya et grand méchant de l’histoire.

Lors d’une fête, le rajah offre la main de sa fille, Gamzatti, à Solor, qui se voit obliger d’accepter puisqu’il n’a pas le courage de dire au big boss de la région, que non, c’est bien gentil, mais il préfère une petite danseuse sans prétention et sans fortune. Le grand brahmane, décidément trop jaloux et trop méchant, révèle au rajah la relation entre Solor et Nikiya. Gamzatti, qui écoutait en douce, en devient folle de rage. Elle convoque Nikiya et lui annonce, une joie mauvaise à peine dissimulée sur les lèvres, qu’elle va se fiancer avec Solor. Perdue et refusant de croire à son malheur (il ne faut pas croire au Prince Charmant pourtant, personne ne te l’a jamais dit ?), elle commence à se disputer violemment avec Gamzatti, jusqu’à la menacer avec un couteau.

Le soir des fiançailles arrive. Nikiya doit danser devant les invités. Mais Gamzatti est bien décidée à se venger. N’en n’ayant rien à faire de gâcher la fête (sa fête tout de même), ni des 500 invités qui viennent de loin et se sont mis sur leur 31, elle cache un serpent venimeux dans une corbeille de fleurs destinée à Nikiya. Et sa ruse marche. Nikiya se fait mordre par le serpent. Le grand brahmane, toujours aussi méchant, cruel et sans cœur, lui offre l’antidote si elle l’épouse. Mais fidèle dans ses engagements, elle, Nikiya préfète mourir plutôt que de tromper son grand amour, qui, il faut bien le dire, n’en méritait pas tant.

Solor pourrait alors changer de voie, prendre ses responsabilités, assumer pleinement la mort de Nikiya. Il préfère plutôt la solution de facilité, à savoir oublier ses problèmes dans la drogue. Et lors d’un de ses trips, il voit apparaitre 32 Ombres, et parmi elles, Nikiya, qui lui pardonne (peut-être un peu aveugle tout de même, la Nikiya, tu as vu tout ce qu’il t’a fait subir ?).

Cette descente des Ombres marque le début du 3ème acte, ou le songe de Solor. C’est un très bon exemple de ce que peut être un “Acte blanc”. Symbole des ballets classiques, incarnant jusqu’au bout le romantisme, l’Acte Blanc se compose de grands ensemble chorégraphique, sur le thème de personnages féminins irréels (Ombres, fantômes, Willis, esprits…), et où la beauté de la Danse tient moins à de solos virtuoses qu’à un ensemble parfait entre les danseuses, et à une grande ressemblance entre elles.

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Compagnie : Ballet National de l’Opéra de Paris
Musique : Léon Minkus
Chorégraphie : Rudolf Noureev, d’après Marius Petipa

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