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Onéguine : qui voir danser sur scène ?

Onéguine de John Cranko fait son retour sur la scène du Palais Garnier, du 3 février au 5 mars. Comme pour la dernière reprise en 2011, les distributions ont souffert avant même la première. Seulement trois couples ont été alignés, ce qui semblait peu au vu du nombre des représentations. Les blessures sont aussi arrivées, avec Hervé Moreau qui ne pourra finalement plus assurer les premiers spectacles. Et c’est là encore le danseur Evan McKie, Étoile à Stuttgart (la compagnie de John Cranko) qui vient sauver la situation. Peut-être que la prochaine fois, la direction lui enverra une invitation en bonne et due forme.

Quant aux distributions, elles sont un peu surprenantes. Ces surprises se transformeront-elles en enthousiasme ? À suivre au fil des représentations.

EDIT : Alicia Amatriain, Principal au Stuttgart Ballet, est invitée en dernière minute pour danser Tatiana les 25 février et 4 mars.

 

La distribution “S’il n’en fallait qu’une”

Isabelle Ciaravola (Tatiana), Evan McKie (Onéguine), Mathias Heymann (Lenski) et Charline Giezendanner (Olga) : les 4 et 8 février.

Le public parisien a découvert Evan McKie lors de la dernière reprise et le charme a opéré tout de suite. Il faut dire que le danseur sait rendre à Onéguine toutes ses subtilités, tout son mystère. C’est un personnage complexe qu’il montre en scène, émouvant aussi, même attachant. Le couple formé avec Isabelle Ciaravola s’annonce plus que prometteur. Tatiana fait partir des grands rôles de l’Étoile, qui convient si bien à sa personnalité romantique et tragédienne. Mathias Heymann est le meilleur Lenski de la compagnie et Charline Giezendanner a toutes les qualités pour jouer une Olga fraîche et juvénile. Un quatuor au sommet.

Evan McKie - Onéguine

Evan McKie – Onéguine

La distribution qui devrait être pas mal non plus

Isabelle Ciaravola (Tatiana), Hervé Moreau (Onéguine), Marc Moreau (Lenski) et Marion Barbeau (Olga) : les 11, 16 et 23 février. Avec Mathias Heymann (Lenski) et Charline Giezendanner (Olga)  le 28 février.

Isabelle Ciaravola et Hervé Moreau, c’est un peu le grand couple romantique de l’Opéra de Paris : une parfaite entente technique et artistique, beaucoup d’émotion des deux côtés, un sens aigu des personnages. Hervé Moreau propose sûrement l’Onéguine le plus abouti de la troupe parisienne, avec beaucoup de profondeur. Dommage que les blessures l’aient souvent éloigné de ce rôle. Marc Moreau a toutes ses chances en Lenski, doté d’une personnalité intéressante. Idem pour Marion Barbeau, danseuse fraîche et pétillante, qui se voit confier son premier rôle d’importance. Un joli couple de jeunes sur le papier, qui a tout pour fonctionner.

Pour les adieux d’Isabelle Ciaravola, le 28 février, Mathias Heymann et Charline Giezendanner prendront place en scène, ainsi que Karl Paquette dans le rôle du Prince Grémine. L’Étoile sera donc entourée de deux de ses partenaires fétiches et du danseur avec qui elle a été nommée en 2009. Un beau symbole.

Isabelle Ciaravola et Hervé Moreau - Onéguine

Isabelle Ciaravola et Hervé Moreau – Onéguine

Les distributions surprises

Ludmila Pagliero (Tatiana), Karl Paquette (Onéguine), Florian Magnenet (Lenski) et Eve Grinsztajn (Olga) : les 10 et 25 février, le 4 mars. Avec Mathias Heymann (Lenski) et Charline Giezendanner  le 3 février.

Il faut bien le dire, le couple Ludmila Pagliero/Karl Paquette n’est pas forcément le plus enivrant de toute la compagnie, même si par la force des remplacements, ils sont souvent en scène et ensemble. Pourtant, Onéguine pourrait être différent. C’est la première fois que Ludmila Pagliero aborde ce genre de rôle, romantique, tragique et néo-classique. La danseuse étant bonne actrice, elle pourrait trouver en Tatiana un terrain d’expression intéressant. Karl Paquette est également naturellement fait pour ce genre de rôle. Spontanément, Eve Grinsztajn semble plus portée vers Tatiana, mais elle pourrait aussi donner à Olga une profondeur différente. Car ce ballet, ce n’est pas un duo, mais bien un quatuor. Qui sera complété par Florian Magnenet, limité dans son jeu pour convaincre en Lenski (en tout cas lors de la dernière série), mais toujours solide partenaire.

 

Amandine Albisson (Tatiana), Josua Hoffalt (Onéguine), Fabien Revillion (Lenski) et Charline Giezendanner (Olga) : les 24 et 26 février, le 5 mars.

Amandine Albisson titulaire sur Tatiana est la grande surprise de ces distributions. Encore Première danseuse, âgée de 24 ans (donc jeune pour le rôle), c’est une chance inattendue pour cette soliste, qui sonne presque comme un cadeau empoisonné. Car Tatiana demande une certaine maturité artistique et Amandine Albisson n’a pas dansé tant de premiers rôles que ça. Mais si elle réussit son pari (et pourquoi pas après tout), elle se retrouvera en position de nomination imminente. En dehors de cet aspect, il sera de toute façon intéressant de voir comment cette danseuse intelligente abordera ce personnage. Elle est associée à Josua Hoffalt, qui dansait plutôt Lenski. Une chance pour le danseur d’aborder un rôle qui demande de la profondeur. Fabien Revillion garde le personnage de Lenski, qui lui va plutôt bien. Une distribution qui globalement attise la curiosité.

 

Et vous, quelle distribution allez-vous voir ? Laquelle vous tente le plus ?

Commentaires (8)

  • MsPoppy

    Pour une fois, le hasard des abonnements a été heureux, et j’assisterai aux adieux d’Isabelle Ciaravola le 28. Et j’en suis ravie ! Maintenant, il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour qu’Hervé Moreau ne se blesse pas, il est le seul que je n’ai encore jamais vu sur scène…

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  • Eric

    Ces distributions sont bien décevantes… comme toujours sur ce ballet et en particulier sur le rôle titre. McKie ne m’avait pas convaincu la dernière fois, pas de relief dans le personnage, danse sèche inexpressive, j’avais préféré Moreau en 2009… mais en 2014, peut-il encore danser comme alors? Pas de ce qu’on a pu voir récemment… Pourquoi encore McKie et pas Jason Reilly (Stuttgart aussi) par exemple, bien plus intéressant à mon avis (tout comme Thiago Soares – vus à Londres tous les deux)…
    Chez les Lenski, dommage que Bezard ne soit plus dessus, il proposait quelque chose d’original, peut-être est-ce pour ça qu’il a disparu?
    Pour les Tatiana et Olga, c’est plus excitant sur le papier, après à voir…
    Au finish, j’irai plus pour les adieux d’Isabelle Ciaravola avec n’importe quel partenaire que pour le ballet lui-même et peut-être pour voir Amandine Albisson…

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  • a.

    comment? pas d’Aurélie?? …
    Bon, je manquerai Hervé Moreau, moi qui suis sa plus grande fan! quelle désolation! heureuse de voir qu’il dansera tout de même! donc pas trop blessé… En revanche, quelle idée d’associer la profonde Eve à Florian Magnenet ! Ils ne vont pas du tout ensemble!!! Contrairement à vous, Amélie, j’imagine très bien Albisson dans ce rôle…

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  • annette

    a. Je rejoins les réserves d’Amélie sur Albisson sauvée par son joli physique, mais à peine crédible et très faible en Aurore et je crains que votre imaginaire ne soit très déçu sur un rôle de la trempe de Tatiana .
    Espérons pour elle cette fois ci que l’inspiration ne lui fera pas cruellement défaut
    Et d’autre part comment peut on effectivement associer la poésie évanescente de Grinzstein avec la modernité fade du jeu de Magnenet.
    Je m’associe à vous 100%100 pour déplorer également en tant que “fan” totale et inconditionnelle, la disparition de Hervé Moreau des distributions

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  • alpha

    Hier soir donc… Eh bien, comment dire. Le corps de ballet, au rendez vous dans l’ensemble malgré quelques lignes (allez les filles, encore un effort); Sans cette atmosphère, Onéguine aurait il existé… ? K Paquet, hum, toujours aussi sur, mais correspond il au personnage ??? un peu brutal non ? Ludmila n’arrive pas tout à fait à nous faire regretter Isabelle… Eh oui, Lenski, la variation lente de l’acte 2, merci Matthias, un pure bonheur…

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  • Helen

    Amandine Albisson (Tatiana), Josua Hoffalt (Onéguine), Fabien Revillion (Lenski) et Charline Giezendanner (Olga) le 24 février pour ma part. Ce sera donc… une surprise ! 🙂

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  • Joelle

    Superbe soirée du mardi 4 février avec Isabelle C., E. McKie (très agréable découverte), M. Heymann, K. Paquette et C. Giezendanner. J’en ronronne encore de contentement et d’émotion….

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