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Un avant-goût du ballet de Novossibirsk

J’avais un peu peur que mon mois de juillet soit pauvre en danse cette année. Je vais avoir vu les trois distributions de Kaguyahime le 13 juillet, et il est hors de question que je retourne une seconde fois à l’insupportable Petite danseuse de Degas.

Heureusement pour les balletomanes (et les autres d’ailleurs), cet été, il y a le ballet de Novossibirsk, qui viennent pour les Etés de la Danse 2010. Programme Balanchine cet après-midi, Le Lac des cygnes le 15 et La Bayadère le 20 pour ma part.

Mais je commence tout ça par le cours public de la compagnie, toujours au Châtelet, vendredi après-midi. Les Etés de la danse ont instauré ces sortes de démonstration il y a quelques années, chose que je trouve très intéressante. Ce n’est pas juste une série de spectacles, la compagnie se pose trois semaines, montre plusieurs aspects de son répertoire et sa façon de travailler. C’est finalement assez rare de pouvoir découvrir de telle façon une compagnie étrangère qui vient à Paris.

Première réflexion, importante tout de même, le Châtelet n’a pas l’air de connaître la climatisation. Je vais devoir me préparer psychologiquement pour cet après-midi. Deuxième réflexion, oubli de ma part. Comme pour les Démonstrations, j’ai avisé une place dans les premiers rangs d’orchestre. Sauf que la scène ici n’est pas en pente, et qu’on ne voit pas les pieds. Grosse frustration. Je me mets à réfléchir que je n’ai pris que des places en orchestre. Ceci-dit, si le plateau n’est pas penché, le parterre semble l’être, et les places du fond, celles que j’ai prises, semblent être surélevées. On verra cet après-midi.  

Mais revenons à vendredi. 13h, place au cours. Il faut tout de suite se sortir de la tête nos souvenirs des Démonstrations. Nous ne sommes pas à un spectacle, mais à un cours, les danseurs sont là avant tout pour travailler, pas pour se montrer. Très vite, une partie des spectateurs s’arrêtent d’applaudir entre chaque exercice. Nous sentons que nous ne devons pas les déranger en plein travail, qu’il faut rester discret. Sauf qu’une autre partie du public a par contre envie de saluer leur travail. Ce qui fait que, pendant les 3/4 de la barre, chaque fin d’exercice a été ponctué par des applaudissements mêlés de “chhhhuuuut” véhéments et de “Mais vraiment, ils ne comprennent rien” indignés. Il y avait beaucoup d’enfants dans la salle, ils étaient de loin les plus sages.

A la barre, difficile de ne pas remarquer une grande blonde. Une présence certaine, un pied à tomber par terre, des jambes interminables et une souplesse fascinante. Je repère aussi une danseuse de type espagnol (ce qui est bizarre puisque c’est une compagnie russe, mais c’est le premier adjectif qui me soit venu à l’esprit), plus petit gabarit, mais beau travail du haut du corps, et qui semble avoir une personnalité plus affirmée. Remarquée également, une jeune fille en rose, au visage plus banal mais au très beau travail de jambe.

Les exercices s’enchaînent. Sans esbrouffe je l’ai dit, mais c’est précis, musical, une très grande concentration émane de la scène. Une certaine chaleur aussi, les couche de vêtement volent de la barre aux coulisses régulièrement. Dommage, la professeure n’a pas de micro. ce n’est pas que je connaisse quoi que ce soit au russe, mais j’aime entendre les pas de danse prononcés avec un fort accent étranger (“jetéééééé, pliééééééé, rrrrrelevéééé“).

Passage au milieu. Je ne suis pas spécialement frappée par le travail des bras, il parait que c’est une spécialité russe. Mais là encore, surtout pour les filles, ça tricotent bien sur pointe. Peu d’exercice extrêmement démonstratifs, mais du précis. Le travail du quotidien. Les adages, les tours, les fouettés, les petits sauts. La professeure semble plus aimer les garçon, elle termine la classe avec 10 minutes rien que pour eux. Le niveau me semble un peu plus disparâtre, c’est parfois du grand n’importe quoi, chacun met les bras où il veut et tourne dans le sens qui l’arrange. Mais leur énergie est plutôt communicative.

Le professeur veut faire plaisir au public. Les meilleurs éléments (dont un grand bouclé châtain clair) enchaîne des grands sauts et des manèges dans un ton un peu plus spectacle. Applaudissement chaleureux. “Merci pour votre enthousiasme et votre amour de la danse“, conclue la professeur. La troupe est apparemment heureuse de l’accueil du public parisien.

Commentaires (2)

  • J’ai pu assis­ter, par chance… à ce cours public.
    Je suis en accord avec vous sur bien des points… de jolis talents parmi les dan­seu­ses… Des dan­seurs éga­le­ment talen­tueux, mais moins appli­qués…
    Nos avis diver­gent pour­tant quant aux ports de bras que j’ai, pour ma part beau­coup appré­ciés…
    à très bien­tôt.

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  • Je regrette de ne pas avoir pu assis­ter aux cours, par­tie ven­dredi matin. C’est tou­jours une belle expé­rience (je me sou­viens du bal­let de Lyon au CND à Pan­tin), assez révé­la­trice : j”ai assisté au gala d’ouver­ture, et je ne serais pas sur­prise si la grande blonde se trou­vait être la soliste de Cho­pi­niana et la typée espa­gnole, une des deux bru­nes qui l’accom­pa­gnaient.
    Je décou­vrais la salle du Châ­te­let, et c’est à se deman­der d’où l’on voit vrai­ment bien… (peut-être au pre­mier bal­con, les peo­ple étaient là).

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