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Gala Hommage à Marius Petipa – Ballet de l’Opéra de Bordeaux

Le bicentenaire de la naissance de Marius Petipa est en 2018, mais Bordeaux a pris un petit peu d’avance. Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux a ainsi organisé un gala Hommage à Marius Petipa, dans le cadre d’un colloque international De Bordeaux à Saint-Pétersbourg, Marius Petipa et le ballet “russe” qui se tenait au Grand-Théâtre et organisé par l’université Bordeaux-Montaigne.

Le Lac des Cygnes - Ballet de l'Opéra de Bordeaux (photo archive)

Le Lac des Cygnes – Ballet de l’Opéra de Bordeaux (photo archive)

La programmation ne cherchait pas l’originalité (les grands pas de deux de Marius Petipa ainsi que l’acte III de Raymonda, son dernier ballet, le tout dans les versions remaniées de Charles Jude) mais le projet était sympathique : places à 10 euros, gratuit pour les abonné-e-s, 1 euro pour les jeunes et placements libres. Il y avait ainsi déjà du monde devant le Grand-Théâtre une heure avant, un public d’habitués-mais-pas-que, une bonne ambiance générale et pas du tout guindée, à l’inverse de ce qui règne habituellement dans les opéras. Bravo pour l’initiative d’un vrai spectacle populaire !

Si l’on parle de danse néanmoins, cette forme de gala n’est pas forcément ce qui met le mieux le Ballet de l’Opéra de Bordeaux en valeur. Cette troupe se distingue par son unité, son ensemble, plus que par sa quantité de super-solistes. D’autant plus que leur grande Étoile féminine Oksana Kucheruk n’était pas de la partie. Ces pas de deux sont tellement connus qu’il faut de fortes personnalités pour les redécouvrir. Il était ici plus question de jeunes talents, surtout féminins. Que le public de Bordeaux semble d’ailleurs bien connaître, chacun-e a eu à cœur de soutenir ses chouchous (bonne ambiance décidément).

Don Quichotte - Ballet de l'Opéra de Bordeaux (photo archive)

Don Quichotte – Ballet de l’Opéra de Bordeaux (photo archive)

C’est d’ailleurs l’une des jeunes espoirs de la troupe Sara Renda qui a ouvert le spectacle, avec le pas de deux de Don Quichotte, accompagnée par l’Étoile Roman Mikhalev. Primée à Varna en 2014, passée directement du corps de ballet à Première danseuse dans la foulée, Sara Renda est la danseuse à suivre. Visiblement stressée pendant une bonne partie de l’adage, la danseuse a pris de l’assurance au fur et à mesure pour finalement proposer une variation piquante et rafraîchissante, et terminer par 32 fouettés crânement envoyés. Son partenaire Roman Mikhalev se démarquait plus en partenaire attentif avec un certain sens du style que lors de ses variations.

Diane Le Floc’h et Ashley Whittle, qui dansait le pas de deux de Casse-Noisette, se sont ensuite fait accueillir par des “Ohhh“, émerveillés. Le tutu et le pourpoint qui brillent, la couronne et les étoiles, cela fait toujours rêver. Et la danseuse a offert un joli moment, précise et fine dans sa variation redoutablement difficile, techniquement sûre tout en restant musicienne. Dommage que son expression soit restée un peu figée, tout comme celle de son partenaire, même si les deux ont semblé à l’aise dans leur partenariat.

Casse-Noisette - Ballet de l'Opéra de Bordeaux

Casse-Noisette – Ballet de l’Opéra de Bordeaux (photo archive)

Place ensuite au Lac des Cygnes, l’adage blanc et l’adage noir. Claire Teisseyre, qui est encore dans le corps de ballet, a eu droit au premier avec Kaise Craig. Avec peu d’expérience de soliste, la danseuse cherche encore le style. Mais elle a une certaine présence, une belle danse, un beau travail de bras, une artiste à suivre. Mika Yoneyama et Oleg Rogachev, tous deux solistes, ont apporté leur expérience au Cygne noir, pour un pas de deux tout en séduction.

Avec l’acte III de Raymonda, la deuxième partie mettait plus en valeur l’unité de la troupe, entre une belle czardas dansée avec style et présence, un pas de dix mettant en valeur des solistes. Dommage toutefois pour le décor (quitte à avoir des restrictions, autant assumer le simple cyclo) (au passage, quel dommage que la musique du spectacle ait été enregistrée). Même si Mika Yoneyama a une danse un peu sèche, elle a assuré son rôle de leader en dansant Raymonda. Sara Renda et Diane Le Floc’h ont une fois de plus montré leur valeur, respectivement Henriette et Clémence, d’autant plus qu’elles paraissaient plus détendues. Idem pour les danseurs. Peut-être rassurés d’être ensemble sur scène, ils ont montré une danse solide et brillante. Le tout s’est terminé par un beau final entraînant. Les danses de Marius Petipa n’ont pas fini d’être sur scène.

Raymonda - Ballet de l'Opéra de Bordeaux

Raymonda – Ballet de l’Opéra de Bordeaux (photo archive)

 

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