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Barbe-Neige et les sept petits cochons au bois dormant de Laura Scozzi

Revisiter et casser les codes des contes Disney de notre enfance sur fond de hip hop, la proposition de Laura Scozzi était alléchante. Dès le titre, Barbe-Neige et les sept petits cochons au bois dormant, le ton semblait d’ailleurs donner. Humour, clichés cassés, second degré… Tout s’annonçait bien. Mais l’ironie est bien loin de la pièce. Faire se trémousser des danseurs en robe de bal ne suffit pas pour un propos, ni pour faire rire pendant une heure. La pièce sonne au final comme superficielle, aussi bien dans le propos que dans la danse.

Barbe-Neige et les Sept Petits Cochons au bois dormant

Barbe-Neige et les Sept Petits Cochons au bois dormant de Laura Scozzi

Tout commençait pourtant bien. Un gros ours en peluche, voulant juste pêcher tranquille tranquillement, se voit titiller par trois abeilles un poil hystériques. Ou quand les décors de nos dessins animés ne sont pas forcément des paradis sur terre. Mais l’idée ne va pas plus loin. Alors que la chorégraphe pourrait partir dans des dizaines de direction, elle reste sur place. L’idée est même triturée bien trop longuement et lasse bien avant qu’elle ne prenne fin. Un peu à l’image du spectacle, tout reste en surface, alors que les perches sont nombreuses. Le sexisme ambiant de ces contes, les personnages caricaturaux… Il y aurait de quoi faire. Mais Laura Scozzi ne fait que les esquisser, se contentant de rester au stage du trémoussage sur scène, qui se transforme souvent en un humour potache, parfois créateur de nouveaux clichés (notamment sur l’homosexualité).

Quelques passages sont néanmoins bien trouvés. Le Barbe-bleu transformé en chanteur romantique de pacotille, avec forcément la veste lamée et le choeur de jeunes femmes derrière, est franchement drôle et grinçant. La scène de la boîte de nuit, avec un judicieux jeu de musique, joue sur l’ambiance “personnages de conte de fées au XXIe siècle”, et c’est plutôt efficace. Le mélange déjanté entre tous les personnages des contes fonctionne aussi parfois. Mais le ton reste décidément superficiel. Tout comme la danse d’ailleurs, un hip hop de base qui a du mal à se renouveler tout comme à être inventif et surprenant. Dommage, car les artistes sur scène semblaient en avoir sous la basket.

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Barbe-Neige et le sept petits cochons au bois dormant de Laura Scozzi

 

Barbe-Neige et le sept petits cochons au bois dormant de Laura Scozzi au Théâtre du Rond-Point. Avec Dorel Brouzeng Lacoustille, John Degois, François Lamargot, Céline Lefèvre, Karla Pollux, Fanny Rouyé, Mélanie Sulmona et Jean-Charles Zambo. Mardi 5 janvier 2015, à voir jusqu’au 31 janvier.

 

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