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Generations d’Irish Celtic – Entrez dans la gigue irlandaise

En Irlande, beaucoup de légendes circulent autour de la naissance de la danse irlandaise. Notamment sur ce geste si spécial qui consiste à marteler le sol avec les pieds. Une chose est sûre : les Irlandais.es sont parvenu.e.s à conserver la vitalité de cet art ancestral de la gigue, nom donné à la danse irlandaise. De nombreux groupes se sont crées ces dernières années pour monter de grands spectacles autour de cet art. Parmi eux, la troupe Irish Celtic, découverte en 2011 et qui cultive cette veine de l’authenticité, lui ayant permis de se démarquer des grosses productions telles que Riverdance ou Lord of the Dance, à l’origine du renouveau de l’engouement pour la gigue irlandaise. Sur scène, ces garçons en bras de chemise, gilet et casquette gavroche et ces filles en jupes longues et chemisiers fermés jusqu’au cou incarnent bien les héritier.ères.s de ces courageux.ses Irlandais.es qui, pour échapper à la misère, ont quitté leur pays pour débuter une nouvelle vie.

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Generations d’Irish Celtic

Comme dans les deux précédents spectacles, Irish Celtic casse le rythme des séquences interminables de claquettes un peu figées en mélangeant les styles. Ce troisième volet, intitulé Generations, a été chorégraphié par Ciaran Connelly, originaire de Nouvelle-Zélande mais qui a grandi dans une famille irlandaise. Pour nourrir son inspiration, celui qui a longtemps été capitaine de la troupe Lord of the Dance est allé puisé dans l’histoire de Belfast où les ceilithe, bals et fêtes traditionnelles, réunissaient autour de la danse les ami.e.s et voisin.e.s. La relation entre l’Irlande et la diaspora américaine a nourri aussi la trame du récit. Il a aussi choisi de miser sur la transmission de l’héritage du step dancing (maintien droit, les bras le long du corps), mais aussi de s’ouvrir à des danses plus contemporaines, avec l’incursion du prodijig, un nouveau style qui mêle claquettes traditionnelles et hip-hop.

Le décor est donc planté dans le pub Irish Celtic légué par le vieux Paddy Flynn à son fils Diarmuid. S’ils exhalent parfois un parfum de déjà-vu, tous les passages dansés sont exécutés avec précision et virtuosité par ces jeunes danseur.se.s. À chaque virevolte, les jupes laissent découvrir un bas de jambe parfaitement synchronisé. Mais la surprise intervient quand on quitte les murs du pub pour l’évocation du voyage inaugural du Titanic ou pour suivre le personnage principal dans son voyage à New York. Les tableaux masculins sont particulièrement réussis. La plongée dans les coulisses du Titanic, dans la soute à charbon de la salle des chaudière est peut-être l’une des scènes plus originales.

Generations d'Irish Celtic

Generations d’Irish Celtic

 Autre surprise, cette évocation de la célèbre photo où l’on voit onze ouvriers, assis sur une poutre métallique qui surplombe Manhattan. Un déjeuner, les pieds dans le vide. Il s’agit d’une des photos les plus célèbres au monde, symbole de la Grande dépression des années 1930. On sait aujourd’hui que ces hommes faisaient partie de l’immigration irlandaise venue s’installer à New York au début du XXe siècle. La mise en scène autour de ces “bâtisseurs” donne une épaisseur inédite au spectacle et le fait définitivement basculer du côté des comédies musicales réussies.

Generations d'Irish Celtic

Generations d’Irish Celtic

Generations de Ciaran Connelly par la troupe Irish Celtic au Palais de Sports de Paris. Ciaran Connelly (chorégraphe). Toby Gough (directeur artistique). Vendredi 11 mars 2016. À voir en tournée en France jusqu’au 27 mars, puis du 27 octobre au 17 décembre 2016

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