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[Festival Karavel] Dans l’engrenage – Compagnie Dyptik

D’octobre à décembre, entre Paris et Lyon, les festivals Karavel et Kalypso proposent le meilleur du hip hop. Des compagnies bien installées tiennent l’affiche, tout comme de petites troupes au début de leur parcours, avec à la clé de jolies découvertes. C’est le cas de la Compagnie Dyptik, qui existe depuis cinq ans, qui a présenté Dans l’engrenage à la Maison de la Danse, où elle est en résidence cette saison. Sur scène, une danse vive et précise, un groupe soudé et percutant, une utilisation scénique juste pour 55 minutes de danse taillée au cordeau et qui sait mener son public.

Dans l’engrenage – Compagnie Dyptik

Désinvolte. Détachée du consensus. La compagnie Dyptik danse. Elle danse l’identité. Elle danse la révolte. Avec force. Et authenticité. Engagée dans son rapport à l’autre“. Voilà comment Souhail Marchiche et Mehdi Meghari présentent leur troupe, qu’ils ont fondée en 2012. Leur nouveau spectacle Dans l’engrenage se situe dans cette droite ligne. Sur scène, un groupe en lutte. Contre les autres ou contre soi-même ? Voilà l’éternelle histoire du collectif et de l’individualité et comment faire coexister les deux. Si le début met un tout petit peu de temps à l’installer, le bon rythme s’installe très vite pour une course effrénée mais pas vaine. Le groupe est en guerre. Il se disloque, se retrouve. Chacun et chacune chercher sa place, la prend parfois, part chercher autre chose avec un profond sentiment d’urgence. Le ton est sombre, la lutte est âpre. Pourtant, tout le monde, au fur et à mesure, construit quelque chose à soi, souvent hors des sentiers battus. Et la danse, sombre souvent, se tente néanmoins d’un allant et d’une énergie profondément positive.

Pas de blabla dans Dans l’engrenage, et c’est aussi ce qui est appréciable quand tant de pièces de groupes jeunes se perdent parfois en étirant trop une idée. La danse est nette et percutante, mettant en scène un hip hop avec un fort engagement physique, une énergie à bout de souffle, à l’image de la course éperdue à laquelle se livrent les interprètes. Le dispositif scénique est sur le même plan : simple et efficace et sachant aller à l’essentiel, sans se perdre dans son propos. Les deux chorégraphes jouent notamment avec la lumière, qui devient presque un interprète à part entière, sculptant les espaces à prendre et pour lesquels parfois l’on se bat. “Une fois l’objectif ultime atteint, une fois sous le feu des projecteurs, quelle sera la rançon de la gloire“, questionnent les chorégraphes dans leur note d’intention. Dans l’engrenage ne propose pas un final où la réponse est toute faite. La danse ne s’arrête pourtant pas en queue de poisson, apparaissant plutôt comme une croisée des chemins pour les sept personnages en scène. Maîtrise du geste, maîtrise du temps, maîtrise de l’espace scénique : la Compagnie Dyptik a tout bon avec cette nouvelle pièce, qui cueille aussi bien par son énergie qui laisse le souffle court que par l’intensité bien dosé de ce qui se joue sur le plateau. Bien joué ! Et curieuse de voir la suite.

Dans l’engrenage – Compagnie Dyptik

 

Dans l’engrenage de Mehdi Meghari par la Compagnie Dyptik à la Maison de la Danse, dans le cadre du Festival Karavel. Avec Elias Ardoin, Evan Greenaway, Samir El Fatoumi, Yohann Daher, Vanessa Petit, Émilie Tarpin-Lyonnet et Marine Wroniszewski. Mercredi 11 octobre 2017. À voir au Festival Kalypso le 18 novembre, et en tournée

 

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