TOP

Flood de Daniel Linehan par la compagnie Hiatus – Comme un mouvement perpétuel

Daniel Linehan présentait à Beaubourg, dans le cadre de la saison du Théâtre de la Ville hors les murs, Flood, une pièce pour trois danseurs et une danseuse sur le thème de l’obsolescence des objets du quotidien. Un travail qui joue parfois avec les nerfs du public, mais qui ne laisse pas indifférent. Découvert il y a une dizaine d’années, le chorégraphe américain installé en Belgique a décidément su se faire une place à part dans la galaxie très encombrée de la danse contemporaine en Europe.

Flood de Daniel Linehan

À 35 ans, Daniel Linehan (né à Seattle sur la côte pacifique des États-Unis) a fait ses débuts de danseur à New York avant de s’envoler pour l’Europe, terre plus clémente que l’Amérique pour les chorégraphes en herbe. Il a intégré P.A.R.T.S., la prestigieuse école de danse d’Anna Teresa de Keersmaeker, un tremplin idéal pour voler de ses propres ailes et fonder sa  compagnie, Hiatus. Avec déjà une quinzaine d’œuvres à son actif, Daniel Linehan est devenu la coqueluche des festivals de danse. Son solo Not About Everything créée en 2007 a fait le tour du monde. Flood présentée l’été dernier lors de Montpellier Danse avait fait forte impression parmi les festivaliers.

Daniel Linehan est en perpétuelle recherche d’un langage nouveau qui franchirait les frontières de la danse et serait signifiant. Flood (“inondation” en français) entend ainsi réfléchir sur les répercussions de la révolution technologique actuelle avec un univers aujourd’hui surchargé d’informations, et son pendant qui est l’obsolescence météorique des objets dont nous servons quotidiennement.

Flood de Daniel Linehan

Comment traduire cette problématique en mouvements ? C’est le défi que se lance Daniel Linehan et le résultat ne laisse pas indifférent. Certes, le chorégraphe américain n’hésite pas à jouer avec les nerfs du public. Mais il le fait avec  bienveillance. Pour incarner ce flux incessant d’informations et d’objets, il écrit de longues phrases chorégraphiques qu’il répète 4, 5, 6 fois. On renonce à compter. Et chaque répétition est de plus en plus compacte et rapide. Pas de musique, mais des sons ou plus exactement des rythmes qui accompagnent ce que disent les artistes sur scène. Ou plutôt ce qu’ils ne disent pas, car c’est une suite d’onomatopées et de vociférations qui ponctuent la chorégraphie. Les corps s’entrechoquent, se touchent, se portent parfois puis disparaissent derrière l’alignement de bâches translucides qui occupent la scène.

La danse en tant que telle n’a pas forcément le dernier mot dans le travail de Daniel Linehan. Flood se veut avant tout une parabole en gestes de sa réflexion sur le monde d’aujourd’hui. Tout cela est fait avec humour, mais le spectacle gagnerait à être plus condensé. L’étape parisienne de Flood marquait la fin de la tournée mais la pièce sera reprise. Daniel Linehan travaille déjà sur sa future création Third Space que l’on devrait voir rapidement en France. Son travail est un “work in progress” perpétuel que l’on suivra, bien sûr !

Flood de Daniel Linehan

 

Flood de Daniel Linehan par la compagnie Hiatus, au Centre Pompidou. Avec Erik Eriksson, Michael Helland, Anneleen Keppens et Victor Pérez Armero. Mercredi 17 janvier 2018. 

 

Commentaires (1)

  • christelle

    Meme si votre dercriptif semble tres technique , rien de pejoratif 😉 !
    La representations reste accessible au plus grand nombre de spectateurs averti ou non
    La structure peux sembler deroutante mais a la fois on y plonge assez vite

    Répondre

Poster une réponse Annuler la réponse