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Coppélia : épisode 2

Sous-titre : Myriaaaaaaaaaaaaaaaam !

Que voulez-vous, je suis fan de cette danseuse, et ses rares apparitions sur scène en tant que soliste ne font à chaque fois que renforcer ma bonne opinion sur elle.

Dimanche 27 mars, matinée bondée au Palais Garnier pour mon deuxième épisode de la Coppélia de Patrice Bart, dansé par par le Ballet de l’Opéra de Paris. Pour ma première critique, je m’étais surtout centrée sur l’histoire, n’ayant pas trouvé un fol intérêt au couple principal. Je vais faire cette fois-ci exactement l’inverse, ayant eu droit à une jolie distribution, et commençant déjà à ressentir certaines longueurs dans cette version.

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Myriam Ould-Braham, donc, dans le rôle de Swanilda. Fraîche, fine, mutine, la première danseuse semble être faite pour ce personnage. Elle lui donne à la fois un aspect primesautier, qui sied bien au caractère un peu naïf du ballet, et un fort tempérament lorsqu’il faut s’opposer au fou furieux Coppélius ou à la jalousie de Frantz.

La ballerine a montré encore une fois ses qualités qui me plaisent tant chez elle : des gestes gracieux, moelleux, un très joli travail du haut du corps et surtout une musicalité permanente. Elle n’a pas forcément ce brio comme Dorothée Gilbert, mais comme je l’avais déjà remarqué après sa Paquita, elle n’est pas forcément là pour ça. Myriam Ould-Braham, c’est l’élégance naturelle, cette légère retenue un brin aristocratique, mais qui fait tout son charme. Je suis d’autant plus enthousiaste avec elle que ce style que j’apprécie tant reste asse peu représenté actuellement dans la compagnie.

En plus de ses qualités de musicienne, Myriam Ould-Braham a aussi fait preuve, s’il fallait encore le démontrer, de ses qualités de comédienne. Très à l’aise dans la pantomime, elle a su me convaincre sans en faire des tonnes. Sa Swanilda est clairement attiré par Coppélius, et l’enchantement est parfaitement consenti. Il y a pourtant des hésitations : la voix de la raison ou le mystère de cet homme sombre ? Son personnage n’a pas de ligne fixe, il évolue au fil du ballet, passant par de multitudes émotions, l’exaspération, la colère dans la chambre de Coppélius, la peur, la témérité… J’ai également beaucoup aimé dans l’acte 2 son imitation des poupées.

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Bref, pour ceux et celles qui n’auraient pas encore saisie, je suis une vraie groupie de cette danseuse.

Les autres solistes n’étaient pas mal non plus tout de même. Josua Hoffalt m’a surprise en Frantz, et dans le bon sens. Plutôt à l’aise dans les variations, il était lui aussi très à sa place dans le rôle de l’étudiant fringuant-flirtouillant. Il n’a pas manqué grand chose pour que je sois complètement conquise par sa prestation. Un peu plus de brillant, de conviction dans la pantomime, de tout simplement ce petit truc en plus. Il avait parfois du mal à se démarquer de ses quatre camarades. Je n’irais pas manifester devant les fenêtres de Brigitte Lefèvre pour sa nomination d’étoile, mais sa prestation de ce week-end m’a donné un regain d’intérêt pour son futur partenariat avec Dorothée Gilbert. Un danseur à suivre de près.

Le couple qu’il formait avec Myriam Ould-Braham était en plus réussi. Les deux artistes s’accordaient très bien, attentif l’un à l’autre, harmonieux. Il/elle était à la fois plutôt drôles dans leur jeux d’acteur-rice, à l’écoute de l’autre, et ont également réussi à ne pas m’ennuyer dans le pas de deux final. On pourrait même dire qu’il y avait du lyrisme dans tout ça.

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Yann Saïz n’a également pas déçu en Coppélius après la répétition publique où je l’avais vu très à l’aise, et sans la froideur qui semble omniprésente chez Benjamin Pech. Même applaudissement pour Aurélien Houette, très drôle dans le rôle un peu ingrat de Spalanzani.

Les quatre ont donc réussi à me faire passer une charmante après-midi. Et pourtant, je commençais à percevoir un peu mieux les faiblesses du ballet.

Acte 1 tout d’abord. Mais pourquoi deux fois ce long pas de trois ? Dès le premier, le public, pas stupide non plus, a bien compris que Swanilda hésite entre les deux. Pourquoi en remettre une couche entre deux danses de caractère ? Même problème pour l’acte 2, où j’aurais bien sucré les danses espagnoles et écossaises. Par pour la danse, Myriam Ould-Braham y était délicieuse, mais leur intérêt pour la dramaturgie me semble proche de l’inutile. Voir même incompréhensible, puisqu’à ce moment-là, Swanilda devrait plutôt avoir envie de partir en courant que de narguer Coppélius une dernière fois.

Le corps de ballet m’a moins enthousiasmé que la dernière fois. C’était pour la plupart leur troisième représentations en deux jours, ceci explique sûrement cela, mais j’ai trouvé globalement brouillon et un peu poussif. Les amies, qui m’avaient bien fait rire la semaine dernière, m’ont plus exaspéré qu’autre chose. Face à un couple un peu fade, leurs mimiques avaient donné tout le sel au ballet. Face à la simplicité désarmante de Myriam Ould-Braham, cela ne passe pas du tout. Elle nous fait croire à son histoire non pas parce qu’elle en fait des tonnes, mais parce qu’elle y croit également. Elle est son personnage, elle ne se contente pas de l’imiter. Et à coté, toutes les minauderies et grands gestes des amies sonnaient incroyablement faux.

© Photo 1 : Cosimo Mirco Magliocca / Photo 2 : Dansomanie / Photo 3 : Sébastien Mathé

Commentaires (2)

  • Bernard

    Rien à voir avec Coppélia …
    Mais c’est horrible ! 😀 J’ai une place pour le 30 avril pour Roméo et Juliette avec Myriam Ould-Braham grace à ton petit message twitter sur le site , j’ai fais des bons de 4m sur ma chaise quand j’ai vu “places dispos pour le 30 ! “, j’ai fonçé sur le site de l’opéra et pris ma petite place ,.
    OUF ! Grand merci Amélie
    Et en plus 10 minutes après , on pouvait plus réserver !

    J’avais pourtant tout écumé sur le net ce week end pour en trouver (je compte ceux vendus à près de 300 euros ! arnaque en tout genre, meme pas en catégorie 1)

    =D>
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  • @Bernard: Ravie de voir que mon tweet a servi ! ;). J’ai hâte de cette matinée.

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