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Flammes de Paris du Bolchoï : épisode 2

Mercredi 11 mai 2011. Flammes de Paris par le Ballet du Théâtre du Bolchoï, au Palais Garnier. Maria Alexandrova (Jeanne), Vladislav Lantratov (Philippe), Denis Savin (Jérôme), Nina Kaptsova (Adeline). 

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Cette soirée aurait pu être difficile après le si flamboyant Don Quichotte Ossipova/Vassiliev de la veille. Au niveau des solistes et du ballet en lui-même. S’il n’en a rien été concernant les quatre rôles principaux (et l’ensemble de la compagnie d’ailleurs), Flammes de Paris a souffert de la comparaison. Les premières impressions de vendredi ont été confirmées, c’est décidément une oeuvre bien creuse. 

Le premier acte est définitivement difficile. La première partie, faîte de scène de foule, n’attire l’oeil à aucun moment, que ce soit grâce à une jolie variation ou une mise en scène originale (ou au moins efficace). Ratmansky n’est pas mon fort, je commence à craindre sa création l’année prochaine. La deuxième partie chez les nobles est bien trop longue, et je ne comprends rien au ballet dans le ballet. Même les louables efforts d’Ekaterina Kryssanova en Mireille de Poitiers, n’arrivent pas attirer mon attention. Sauf au moment de sa variation, toujours aussi assez fascinante. 

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Le deuxième acte reste plus efficace, la dernière scène en serait presque émouvante. Le grand pas de deux et l’image finale cruelle, la foule avançant derrière Jérôme anéanti, font toujours leur petit effet.   

La soirée fut néanmoins loin d’être détestable, encore une fois grâce aux solistes. Je ne regrette en aucun cas l’amphi bruyant, rien que par la présence énergique de Maria Alexandrova. Le mal de dos et les chuchotements incessants des gamins valent largement sa découverte. 

C’est une danseuse absolument et intrinsèquement dramatique – dans le sens de la passion, du jeu d’actrice, et non pas de la tristesse. Tout chez elle est passionné, exacerbé, que ce soit l’amour, la haine, la peur ou la défense de la Patrie. C’est un drame à elle toute seule. Au premier acte, cela peut sembler too much pour la simple paysanne. Mais dans le deuxième acte, il faut la voir agiter son drapeau français, haranguer la foule et levez les bras pour mener à la bataille ! J’avais envie d’entonner Ah, ça ira ! avec l’orchestre pendant qu’elle courait sur scène, la plus belle pasionaria de la Révolution que j’ai jamais vu ! Et puis toujours cette rapidité du bas de jambe, ces sauts et ce haut du corps si expressif… Si Vassiliev fut ma révélation masculine, Alexandrova est clairement mon coup de coeur féminin. 

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Vladislav Lantratov n’a toutefois pas démérité en Philippe. Evidemment, il est inutile de comparer. Tant mieux, le danseur n’essaye pas de faire la même chose que son extraterrestre de collègue. Néanmoins, lui-aussi il saute haut, lui-aussi atterrit sans faire de bruit, et il n’est pas du genre pâlot sur scène. Le quatuor de solistes, complété par Denis Savin (Jérôme) et Nina Kaptsova (Adeline) très investi-e-s, restait d’ailleurs plutôt équilibré, avec une belle complicité entre eux et elles. Ça ne sauve pas vraiment le ballet, où il n’y a pas grand chose à chercher, mais ça permet de passer une belle soirée. 

Commentaires (3)

  • Fab

    Ça donne envie de voir Maria Alexandrova dans Don Quichotte. J’ai hâte de voir sa Kitri et sa Dulcinée…

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  • Bernard

    Est ce que ce sont les memes qui vont en province durant toute l’année ensuite ?
    J’ai réservé en novembre à Nantes …

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  • @ Fab : Si j’avais eu plus de temps, j’y serais volontiers allée. 

    @ Bernard : Malheureusement, il ne s’agit pas du tout du même spectacle… L’affiche est hyper trompeuse, avec quasiment le même titre et la même photo, mais ce n’est pas du tout pareil. A Nantes, c’est plutôt un spectacle musical, et non pas un ballet, et ce n’est pas le Bolchoï qui se déplace. 
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