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Hans was Heiri, Zimmermann & De Perrot

Hans was Heiri de Zimmermann & De Perrot, au Théâtre de la Ville. Avec Tarek Halaby, Dimitri Jourde, Dimitri de Perrot, Gaël Santisteva, Mélissa Von Vépy, Methinee Wongtrakoon et Martin Zimmermann. Mercredi 6 février 2013.

Zimmermann & de Perrot - Hans was heiri.

Zimmermann & de Perrot – Hans was heiri.

Mieux vaut tard que jamais comme dit. Le duon suisse Zimmermann & De Perrot séduit depuis 1999 avec leur théâtre dansé inventif et plein d’imagination. Mais j’ai attendu 2013 pour moi-moi tomber sous le charme grâce à leur dernière pièce Hans was Heiri, reprise au Théâtre de la Ville.

Commençons d’abord par les présentations. Zimmermann & De Perrot, c’est un duo. Dimitri de Perrot est aux platines, pour une musique swing ou nonchalante. Martin Zimmermann est sur le plateau et à la mise en scène, sorte de clown contorsionniste dont l’imagination semble sans limite. Le tout donne un truc inclassable, entre le théâtre, la danse, le cirque et la performance.

Hans was Heiri (traduisez par : “Au bout du compte, c’est du pareil au même“), est ainsi un véritable ovni. Vous connaissez le jeu de construction pour enfants Kapla ? Ce sont des centaines de planchettes en bois, toutes pareilles et tout ce qu’il y a de plus commun. Sauf qu’avec, on peut tout inventer, tout construire et tout reconstruire. Zimmermann & De Perrot sont encore de grands enfants et se sont construits des Kapla à hauteur d’adultes. Avec une dizaine de planches de bois répandues sur scènes, qui deviennent des chaises, des tables ou des échasses, ils détournent les gestes du quotidien et s’en amusent.

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Leur plus belle construction est ainsi une gigantesque maison de bois tournante, posée sur le mur du fond. Dedans, quatre pièces, quatre saynètes du quotidien, et qui visiblement ne sont pas toutes soumises de la même façon à la loi de la gravité. Quand la maison se met à tourner, certains personnages tombent quand d’autres restent tranquillement assis sur leur chaise, la tête en bas. Les autres s’adaptent et s’amusent de ce monde qui tourne. Les murs en pente deviennent un nouveau terrain de jeu, les portes s’ouvrent. Visuellement, c’est incroyablement réussi. C’est une nouvelle dimension qui s’ouvre, et autant de nouvelles possibilités d’acrobaties et de danse. Chaque geste devient une surprise, sans que jamais la performance physique soit ce qui prédomine. On est plutôt dans la poésie et le burlesque.

Les scène sur le plateau sont peut-être un peu moins réussies. Elles sont d’ailleurs beaucoup moins nombreuses, la star de ce spectacle, c’est bien la maison de Kapla.  La troupe part alors dans un grand délire que l’on a parfois un peu de mal à suivre. Ça tourne un peu en rond aussi. Mais il suffit que l’un des artistes revienne dans la maison et tout repart dans le bon sens.

L’expression “L’univers d’un-e artiste” est parfois galvaudée. Pas ici. Zimmermann & De Perrot créent vraiment quelque chose d’à part, et cherchent à explorer de nouveaux horizons physiques et visuels. J’ai en fait beaucoup de mal à vraiment décrire ce que j’ai vu ce soir-là. Trop ovni justement pour le mettre dans une case.

Hans was Heiri de Zimmermann & De Perrot, en tournée en France jusqu’au 25 mai.

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