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Orphée vu par José Montalvo et Dominique Hervieu

Mardi 6 mars 2012. Orphée, de José Montalvo et Dominique Hervieu, au Théâtre de Chaillot. Avec Natacha Balet, Bouba, Stephanie Florant, Gregory Kamoun, Deydey, Lazylegz, Karim Rande, Easley, Blaise Kouakou, Sabine Novel, Merlin Nyakam, Soanny Fay, Julien Marine, Sebastien Obrecht et Florent Marie.

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Après la vision sombre de Pina Bausch, découvrir le mythe d’Orphée vu par José Montalvo et Dominique Hervieu ressemble à une plongée dans une cours de récré., Ici, pas de femmes en noir, de cerbères et de lamentations. Place aux rues de Paris, à une bande de jeunes gens se dandinant comme en boîte de nuit et à un certain optimiste.

Orphée est plutôt un songe. Sur un écran, un danseur unijambiste (qui ne fait pas partie de la troupe pour cette reprise, quel dommage, il est formidable), tombe sur un vieux livre racontant l’histoire d’Orphée, le long des quais de Seine. Il s’endort, et rêve à cette histoire….

Orphée et Eurydice prennent plusieurs formes, s’aiment et se suivent jusqu’en Enfers. Mais point de pleurs au final, plutôt une danse joyeuse entre tous les artistes. Plus qu’une femme, Eurydice est l’Idée créatrice, celle que l’on poursuit toute sa vie, insaisissable comme dans le mythe, mais qui inspire, qui titille, qui enrichit même si on ne peut la toucher.

Chemin de vie ou pas, la longueur est le sentiment qui domine, plus que l’enthousiasme des danseurs et danseuses qui devrait être contaminant.

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Il y a pourtant pas mal de jolies idées dans Orphée, à commencer à l’excellent travail de la vidéo, une véritable deuxième scène. Les artistes du plateau jouent avec ceux de l’écran, se répondant et se poursuivant dans un ballet réglé au millimètre. L’Orphée amoureux bondissant sur ses échasses est aussi séduisant. Lorsque naît le sentiment amoureux, on se sent pousser des ailes, l’envie de faire des cabrioles et de sauter le plus haut possible. C’est exactement, au sens littéral du terme, ce que fait le danseur perché.

Pourtant, cet Orphée tourne en rond. Est-ce un manque de fil conducteur ? Pour peut-être ne pas lasser le public, les scènes différentes se succèdent à toute vitesse. D’abord un groupe de danseuses, puis un trio de chanteurs, puis les échasses, puis la danse, puis le violoncelle… L’ensemble fait parfois brouillon à sauter du coq à l’âne, et le mythe reste en surface.

Orphée de José Montalvo et Dominique Hervieu, au Théâtre de Chaillot jusqu’au 10 mars.

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