Thursday, Jun. 1, 2023

Suresnes Cités Danse : soirée Berki/Casadei/Blanca Li

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31 janvier 2012

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Vendredi 27 janvier. Suresnes Cités Danse au Théâtre Jean Vilar de Suresnes. Vaduz 2036 de Farid Berki, Rigoletto, Sventura de Monica Casadei et Elektro Kif de Blanca Li.

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Vraiment, il faut rassurer les parisien-ne-s. Le voyage vers la lointaine Suresnes n’est non seulement pas compliqué (et le chauffeur de la navette est vraiment adorable), mais la soirée est également fort agréable, et très intéressante.

Suresnes Cités Danse, seul grand festival réservé au hip hop, marque l’institutionnalisation de ce style de danse. Née dans la rue, elle est maintenant dans les salles de théâtre et s’apprend dans une salle de danse. Danger ou coup de chance ? La spontanéité peut se perdre avec cette dérive. Mais la technique, outil indispensable à l’émotion, peut aussi s’en trouver renforcée.

Véritablement "in" depuis quelques années, le hip hop attire maintenant les grands chorégraphes contemporains qui rêves de s’y frotter. Et mêmes certains néo-classique. Après tout, Marie-Agnès Gillot a fait remarquer dans une récente interview que les danseur-se-s de hip hop goûtaient eux-elles aussi aux joies de la pointe, en se hissant sur le bout de leurs baskets.

Mais apprivoiser ce style, qui est lui-même depuis si peu de temps institutionnalisé, n’est pas la plus évidente des choses. Face aux chorégraphes contemporains, c’est l’œuvre de  Farid Berki, figure majeure du mouvement hip hop depuis le début des années 80, qui est de loin la plus intéressante de cette soirée.

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Sa chorégraphie, Vaduz 2036, est tout simplement brillante. Pas d’esbroufe, pas de prouesse. Juste le mouvement, de pures formes du hip hop étudiées et décortiquées à leur maximum. Le professionnalisme leur a apporté une rigueur et une précision qui ne les rendent que plus hypnotisantes. Avec cinq danseurs et deux danseuses formidables, voilà une véritable leçon de ce style.

Farid Berki a de plus une véritable sciences des déplacements et du jeu de lumière. Un carré blanc, projeté sur la scène et le mur, à la taille changeante, devient le huitième élément de ce ballet protéiforme. Cette touche d’humour apporte une sympathique dose de surprise, sans laquelle la pièce aurait peut-être semblé un peu froide.

Rigoletto, Sventura de Monica Casadei apparait ensuite comme plus anecdotique. Deux danseurs s’amusent à imiter les mimiques d’un ténor, sur les airs célèbres de Rigoletto de Verdi. Passés quelques moments de rires, le tout semble bien répétitif. Vite vu et vite oublié.

Elektro Kif de Blanca Li ne manque par contre pas d’intérêt. Mais la chorégraphe semble être un peu prise à défaut. Si la pièce regorge d’idées visuelles et d’humour, la danse en elle-même paraît plus faible. Il y a quelques références au hip hop, mais le style reste trop en surface. Et tout cela paraît bien répétitif, et finalement bien plat, à côté de la richesse des pas de Vaduz 2036. Comme si Blanca Li ne maîtrisait pas encore assez bien le hip hop pour laisser véritablement part à sa créativité avec ce style.

Electro-kif_blanca-li.jpg
Si le fond déçoit, reste la forme, bien sympathique tout de même. Huit lycéens, au relents de tektonik (n’ayez pas peur), décident de transformer leur lycée en cours de danse. Place aux impros en cours de math et aux battles à la cantine ! Le tout avec une belle énergie et un sens rythmique ultra-efficace. Les nombreux-ses lycéen-ne-s dans la salle adorent, et je les comprends. Qui n’a jamais eu envie de faire pareil ?

Suresnes cité danse continue jusqu’au 13 février. Le programme complet sur le site du festival.

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Amélie Bertrand

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