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Une Blue Lady revisitée

Après Créteil il y a quelques jours pour la nouvelle pièce de Wayne McGregor, la Biennale de danse du Val-de-Marne m’a emmené à Cachan le jeudi 24 mars, pour la pièce Blue Lady de Carolyn Carlson, interprétée par le danseur finlandais Tero Saarinen.

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Blue Lady est l’une des pièces phare dans l’œuvre de Carolyn Carlson. Dans la danse tout court d’ailleurs, elle fait un peu partie du mythe. Créée en 1983, la chorégraphie veut représenter les quatre âges de la femme et ses humeurs. Long solo de 75 minutes, il a été dansé plusieurs centaines de fois dans le monde, uniquement par la chorégraphe elle-même. En 1995, elle décide de ne plus le danser. Blue Lady ne refera son apparition sur scène qu’en 2008, mais cette fois-ci dansée par un homme, Tero Saarinen.

Fab pourra témoigner, je suis ressortie de ce spectacle perplexe. Et je le suis tout autant au moment d’en faire le compte-rendu. Car je ne peux pas dire que j’ai été embarquée tout du long durant les 75 minutes. Il y a en eu tout de même. Le passage en robe rouge, le troisième âge, était particulièrement marquant, avec l’image de Carolyn Carlson qui se superposait au danseur. Mon passage préféré reste toutefois le deuxième âge, en robe bleu. Il y avait ce regard, prenant, cette fatigue qui commençait légèrement à apparaître, comme un peu d’humanité. Il y avait une quête dans cette danse, quelque chose de très profond et d’à la fois évident.

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Mais il y a eu aussi pas mal de moments où j’ai décroché. Ennui, regard à la montre, mais où vais-je ? Et pourtant, il est indéniable que j’étais tout du long en face d’une œuvre, une vraie. Quelque chose où tout a du sens, quelque chose en dehors des styles et des modes.  De la danse, là, à l’état pur.

Je ne sais pas à quel point le petit texte de présentation m’a influencé, mais j’ai toujours eu l’impression que cette chorégraphie était faite pour une femme, et qu’en version homme, il manquait quelque chose. Comme si il ne s’agissait là que d’un ersatz de Blue Lady, et que pour vraiment comprendre la pièce, il me la fallait dans son entier : celle dansée par Carolyn Carlson elle-même.

Programme présenté dans le cadre de la Biennale du Val-de-Marne, qui se termine le 2 avril.

Commentaires (3)

  • C ‘est curieux, il m’avait au contraire semblé (parce que je l’avais vu à Chaillot l’année dernière, en fait – critique en lien) que le fait que le solo soit dansé par un homme rendait encore plus visible, encore plus émouvant ce portrait de femme.

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  • Fab

    Tu n’as regardé ta montre qu’une fois. Et puis, la perplexité, c’est bien, mieux que l’indifférence en tout cas! Faudrait qu’on regarde une captation de ce ballet avec Carolyn Carlson, pour approfondir le sujet…

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  • @ Mimy : Intéressante vision du ballet !

    @ Fab : Complètement d’accord avec toi, et ce ballet m’a laissé tout sauf indifférente.

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